dimanche 1 novembre 2009

Toussaint,


Je n’aime guère les célébrations obligatoires, et essaie de m’en dégager. mais le fait même de s’en dégager contraint à y penser.
Je ne me rends pas souvent sur la tombe de mes parents et grands parents à Dax et longtemps, j’ai laissé à ma grande sœur le soin d’y marquer Toussaint.
Ma « grande sœur » est une petite femme menue et de peu de force physique. L’année dernière, à l’imaginer traversant le cimetière flanquée de ses deux énormes pots de chrysanthèmes, un sous chaque bras …en plus il pleuvait, un vrai temps de Toussaint !!! ….j’ai cédé et suis venue lui prêter main (relativement) forte…
Cette année la grippe me tient, je n’ai pu y aller, et ma seule contribution sera cette pensée en forme de rédaction pour mes parents…

« Un souvenir heureux est peut-être sur terre »…
J’avais onze ans, je venais d’entrer en 6ème .
Cet automne là fut comme cette année un automne glorieux, un de ces automnes qui ne se décident pas à faire mourir l’été.
A l’époque nous n’avions pas de « vacances » de Toussaint, juste le jour de Toussaint, puis le jour des morts, et quelquefois le matin du 3 pour se remettre.
Comme nous l’avons fait nous - mêmes cette année avec nos enfants, nous sommes partis, mes parents, ma sœur et moi, à travers la forêt de pins où seules les fougères et la bruyère portent les marques de saison, voir l’automne décliner sur la mer et le sable, le soleil bas éblouissant, la vague écumeuse.
Comme les petites cette année, toute la journée, nous avons joué à nous laisser surprendre par les vagues et sommes rentrés, mouillés, ravis, épuisés, d’avoir tant ri et couru dans le sable…
Le surlendemain à l’école, rédaction : « Racontez le jour de La Toussaint »
Un tel sujet m’inspira fort et je racontais la mer, le sable, et le soleil .Même pas de chute de feuilles, ou de feuillages roux…
Ce fut ma première banane de collégienne : « 8 »
Incrédule, obstinée, et un peu rebelle déjà, je demandais et obtins des « raisons» :
« Le jour de la Toussaint, mon enfant, est un symbole. Il faut penser aux morts, à leurs tombes. D’autre part, c’est le déclin de la végétation, dans les cimetières, l’odeur des chrysanthèmes, dans les jardins, la chute de feuilles, et leur pourrissement (ou leur putréfaction ???)."
Je refis pour correction un texte qui fut un vrai chef d’œuvre de fiction, de conventions, de stéréotypes associés, plein d'odeurs de feuilles mortes et de mélancolie, et en fus félicitée.
Merci à vous mes parents de m’avoir en cette circonstance (et bien d’autres) accordé un soutien sans faille, sans lequel mon goût de l’écriture eût pu être gâché !!!
Ce matin , avec l'aide de Michel , j' ai fait pour vous quelques photos de notre bien bel automne, dans notre jardin où décline la végétation, où se fanent les dernières fleurs et où tombent les feuilles…

Quelques marguerites d’automne qui, vivaces, reviennent chaque année. J’aime les chrysanthèmes, brillantes « fleurs d’or », dans le jardin et les vases de la maison…
Une rose d’été qui, à l’automne, est plus qu’une autre exquise

Et le feuillage vernis du houx de Noël dont j’espère, (mais je n’en suis pas sûre , il est jeune), qu’il fleurira pour la Nativité ou la Nouvelle année

2 commentaires:

sister for ever a dit…

Je suis très émue par ton récit Françoise, et je suis ravie que grâce à tes parents tu n'aies pas été à jamais rebutée par l'écriture!
Malheureusement tous les enseignants ne sont pas pédagogues... je pense cependant que les choses ont changé depuis le temps où NOUS étions petites et j'espère qu'aujourd'hui, dans une autre école, un tel travail spontané fait par une autre petite Françoise sera apprécié.
J'ai moi aussi de bien beaux souvenirs de journées avec mes parents et mes frères et soeur; il ne nous fallait pas grand chose pour être heureux.

françou a dit…

Merci sister for ever pour tes passages et des expériences partagées,
Françoise