samedi 30 avril 2011

Richard Galliano à Pau : Accordéon, mon amour …


D’un concert l’autre..


Nous sommes donc allés à Mourenx pour assister au même concert car comme Michel l’a si bien expliqué nous aimons doubler les concerts quand nous le pouvons, car ce n'est "ni tout à fait le même ni tout à fait un autre" et la comparaison en enrichit l’écoute…

Et ce soir, faute de trouver des places, (GRRRR…)nous l’avons encore écouté sur radio classique!
Et la comparaison nous a posé bien des interrogations :

Pourquoi Richard Galliano a-t-il renoncé, dans la deuxième partie de la programmation, au bandonéon, pour son Victoria …
Pourquoi pour Nougaro reprend-il ce soir son cher accordéon, dirais-je notre cher accordéon ?
Peut-être pour notre bonheur d’abord… car quelle que soit la beauté de son bandonéon, le son unique qui est le sien, et que nous aimons sans partage, c’est celui de son accordéon…
Et pour Claude, cette sonorité nous apparaît avec évidence accordée, comme capable de nous restituer quelque chose de ce que nous avons perdu, le SON NOUGARO

Accordéon mon amour...
Pourquoi, d’autre part s’est-il  rappelé ce soir qu’il est un jazzman aussi, et que s’il est capable d’interpréter avec simplicité, virtuosité et une stupéfiante justesse, une partition, il sait aussi, de manière magique, improviser et nous enchanter …?

Qu’en sera-t-il demain ? Nous attendons avec gourmandise…

Accordéon ou bandonéon ? Musique à la lettre ou musique inspirée ???




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Pau et son orchestre...

J’avais cru, espéré, écrit qu’à Pau, il y avait un orchestre pour Nous…


Mais comment se fait-il qu’on ne puisse pas trouver de places pour aller l’écouter ? Ailleurs, en s’y prenant très tôt, on arrive à trouver au moins un strapontin ! Parfois de bonnes places ..

Sauf peut-être à Odyssud, à Blagnac ou au Méridien de Tarbes. Mêmes causes, mêmes effets ?Abonnés et sponsors ????

Comment se fait-il que pour obtenir des places, le fait d’être Palois compte pour rien ,et que seul un appui amical extérieur nous ait permis de nous glisser pour un soir dans la salle ….

….au Paradis… ?



Je vous le dirai demain….

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vendredi 29 avril 2011

L’orchestre de Pau et Richard Galliano.


A Pau, il y a un orchestre…















A Pau il y a eu notre travail, nos collègues, les écoles alentour, les jeunes stagiaires

Il y a les montagnes, « le plus belle vue de terre comme Naples est la plus belle vue de mer », il y a des jardins de villas anglaises avec des camélias et des rhododendrons, il y a notre maison et surtout son petit jardin que nous avons créé..

Mais, depuis la retraite, que nos enfants sont partis travailler à Toulouse , que nous avons entrepris de restaurer –à grand peine- la petite maison que mes parents avait fait construire « au bord de la mer » et surtout que nous avons suivi les pas vagabonds des joueurs de fisarmonica…

A Pau, pas d’accordéon, pas de musique selon notre cœur, plus de travail, plus de collègues, à part quelques amis fidèles …
Il y a des rues cabossées par les remises en état laborieuses et sans cesse inachevées. Vrai chantier de Sisyphe !
Il y a une ville dont le centre perd petit à petit ses commerces et quelques brasseries traditionnels … et qui s’engourdit dans la végétation lourde de ses jardins trop verts…

Et nous sommes peu à peu pris de désamour pour cette ville, où seuls nous avaient conduits les hasards du travail…

Mais depuis hier soir, pour nous il y a un orchestre…
Paradoxalement , nous avons dû pour le découvrir aller à Mourenx ville neuve, que créa le bassin de Lacq, son gaz naturel, ses industries de la pétrochimie et de l’acier, sa prospérité, son puissant groupe SNPEA, devenu ELF puis TOTAL.
Ville neuve jadis active et ouvrière, pleine d’écoles, avec collèges et lycées, qui aujourd’hui se vident inexorablement.
Qui cherche avec l’énergie du désespoir par plans successifs sa reconversion…

A Mourenx donc, la communauté de communes avait organisé en avant première des trois concerts de Pau un concert avec l’ OPPB et profité aussi de la résidence de …Richard Galliano avec l’orchestre de Faycal Karoui.

Pas de places à Pau !!!! On vint donc à Mourenx…

Et nous avons découvert le remarquable et très attachant orchestre de Pau, ou devrais-je dire de Fayçal Karoui !
Ce n’est pas manque d’intérêt de notre part, j’ai beaucoup aimé et un peu fréquenté dans la passé la musique symphonique. Je l’aime encore, même si nos choix partagés nous conduisent davantage vers les musiques divagatrices , Jazz, Accordéons du monde, formations plus restreintes , trios, quatuors (ou de quartet),sextet, quintet…
J’ai souvent l’envie de me trouver replongée dans la masse sonore d’un grand orchestre et ses nappes de musique… MAIS pour avoir des places à l’orchestre de Pau il faut pratiquement être abonné . Je n’aime pas la dépendance d’un abonnement, fût-ce à un programme aussi agréablement métissé que celui de Fayçal Karoui !!!…

Mais pour écouter Richard ….nous avons tenté d’obtenir des places à Pau par divers moyens, et guetté anxieusement la location de Mourenx…

Eh bien la découverte fut double!
RG au bandonéon en live (entendu une seule fois à Marciac) le son extraordinaire de clarté et de finesse qu’il en obtient dans une tension remarquable et émouvante ….






...je pensai à une remarque sur le concerto entendue dans un film documentaire de Bernard Cavanna : si dans le concerto classique le soliste commande à l’orchestre , parfois, dans certaines œuvres son duo avec lui est comme inégal au départ, il lutte pour imposer sa voix et son individualité face à la puissance des « éléphants » et cette tension communique une émotion presque tragique . Une impression peut-être personnelle que je ressens particulièrement dans le 1er mouvement du concerto de Piazzolla … Puis c’est le triomphe progressif du bandonéon dans le 2ème mouvement, et sa puissance dans le 3ème ….

Ce jeu subtil organise aussi la composition du poème sur le nom De Claude Nougaro




Et seconde découverte, nous découvrons Fayçal Karoui et son orchestre ! un couple vivant, sans conformisme et sans raideur….Gestuelles, choix des œuvres et leur enchainement remarquablement composé… Une sorte de joie à jouer ensemble…Comme un grand bain vivifiant de musique, tout nous a enchantés…
Délices des quatre danses de A. Ginastera, ryhme subtil et complexe, sonorités chaudes...



A Pau, il y a au moins un Orchestre !!!!




Et quand il invite notre Richard Galliano ....on va à Mourenx !!!!









Pour un autre  récit -plus objectif??? -du concert de R.G je vous invite à aller lire Michel, mon bistrotier favori

dimanche 24 avril 2011

La solitude du blogger de fond

J’ai jadis écrit un texte sur cette secte étrange, celle des bloggers…

Depuis j’ ai souvent arrêté-presque !- recommencé, abandonné, repris , l’écriture de mon blog…
Aujourd’hui, je m’interroge toujours sur l’étrange addiction que constitue ce type d’écrit…

Bien sûr, c’est un peu comme le « JOURNAL INTIME» de notre temps.
Il a d’abord pour fonction d’épancher notre narcissisme familier. Bonheur de se raconter au présent, au passé composé et au passé simple, au futur simple ou immédiat. Plaisir d’exprimer le mouvement intérieur de nos pensées et le monde extérieur tel qu’il apparaît à notre regard . Humeurs, colères, indignation, bonheurs, rire ou sourire, plaisir esthétiques et plaisir tout court, trouvent là leurs « épiphanies »…

Mais ce que j’aime aussi particulièrement dans cet écrit, c’est justement son ECRITURE: le clavier, la virtualité de la page me permettent d’écrire par touches et retouches : couper, coller, déplacer, modifier, rajouter, retrancher, changer un mot, développer une phrase, densifier une structure …est un plaisir rare que j’avais longtemps cherché, faute de mieux, dans l’écriture au crayon papier, utilisé pour ma propre écriture, et pour celle des apprentis scripteurs que j’avais en charge de faire écrire .
Mais ce « brouillon » là, infiniment malléable, convient bien mieux au plaisir que j’éprouve à écrire, une écriture « minutieuse » ou « maniaque », appliquée… et aussi paresseuse, sans échéance, et qui prend le temps de faire, défaire et refaire…

Il y a aussi, plaisir narcissique supérieur : L’EDITION !!! Pour des écrivaillons comme moi, se voir édité, même sur un blog, est une satisfaction…Choisir une mise en page, une police, des photos, les placer, déplacer…et VOIR son texte prendre existence. Une existence, une vie, en quelque sorte extérieure à nous, comme un objet, une PRODUCTION….

Il y a enfin, quelquefois, LA RENCONTRE d’un lecteur ou d’une lectrice, bonheur rare et en cela précieux, dont l’attente fait perdurer le projet, renouvelle l’addiction, nous ramène à l’écriture …du BLOG !



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samedi 23 avril 2011

Une histoire d’amour et d’amitié de Grégoire Solotareff :

Une histoire choisie pour Claude, parmi des Histoires d’amis, Histoires d’amour, dans :
Un jour, un loup, Ed : Ecole des Loisirs.

J’avais oublié la chanson de F.Leclerc, ce "petit bonheur ramassé" au bord d’un chemin, que Claude a publiée sur facebook…

Et à son tour la chanson m’a rappelé une de ces histoires étranges de G.Solotareff, une de ses histoires « d’amour et d’amitié », une de ces histoires censées s’adresser aux enfants qui émeuvent ou amusent aussi les grands.

Préparant des activités d’expression corporelle pour les enfants avec mes jeunes collègues –élèves , nous avions choisi ce support comme trame, et, fidèles à nos principes qu’il faut essayer les activités que l’on propose, nous avions essayé de le mettre en scène et le jouer nous-mêmes, avec le précieux concours de Sophie, collègue compétente et amie fidèle , aujourd’hui disparue…
Et ce fut un précieux moment d’amitié, de rire, et d’émotion partagés, nos élèves-collègues et nous…

Je n’ose vous la citer textuellement –droits d’auteurs empêchent- mais je vais vous la raconter en bref…

C’est l’histoire d’Albert Petitpot l’écureuil, sur un chemin de campagne l’hiver à l’heure où tombe la neige. L’heure du goûter, comme chacun sait….
Mais de goûter point pour Albert, pas plus que de déjeuner ou de dîner.
Bref vous l’avez compris, Albert a autant faim que froid dans son petit imperméable trop mince…
Perchée sur une branche au dessus du chemin, une petite grive le regarde passer..
Bien sûr elle fait la maligne, avec son petit manteau de plumes, mais elle ne se gèle qu’à peine moins que l’écureuil…

Elle le convie donc à grimper près d’elle en espérant que, blottis l’un contre l’autre, ils se réchaufferont un peu … « en attendant qu’une chose agréable leur arrive »…
Et qui leur arrive finalement, après une longue nuit de neige, sous forme « d’un bon petit soleil matinal » levé tout exprès pour eux…
Mais ils sont si bien après tout que ce soleil revenu n’est pas une raison pour se séparer.
La grive chante, construit un nid, qu’ils habitèrent, heureux, de longues années …
"Même si malheureusement, ils n’eurent pas d’enfants".

"On ne peut pas tout avoir !!!!"

Un petit bonheur ramassé au bord du chemin…


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Histoires…histoires…

Ce matin là, un mercredi sans école, le silence se fit dans la maison. Pas d’appel pour jouer, pas d’appel pour un petit bobo à soigner, pas d’appel pour combler un petit creux à l’estomac…
Jouaient –elles à la DS ? Non …Alors, elles regardaient la télé ? Non …elles lisaient ?
Non, ni l’un ni l’autre, mais les deux à la fois, l’une lisait un roman, l’autre regardait un film sur l’ordi de sa mère parce qu’à la télé, elle n’avait pas pu voir la fin de l’histoire…

Histoires …histoires…




Elles étaient parties en histoires …

Je pensais alors à ce pouvoir qu’ont les histoires de nous réunir ,
Histoires du soir…
-Dis Mamou raconte nous des histoires de quand tu étais petite
-Mais vous les connaissez toutes...
-Ca fait rien, raconte….

Histoires innombrables regardées ensemble sur DVD ,
Histoires de cour d’école racontées à table à qui mieux mieux ,
Histoires en forme de blagues,
histoires de la vie de tous les jours…

Histoires qui construisent un peu  notre propre histoire, notre réflexion sur le monde, qui conjurent nos peurs, éveillent nos rêves, soignent nos angoisses, nous font sourire, narguent la grisaille des jours , ou chantent le tragique des choses de la vie…

Histoires qui tissent notre histoire personnelle et notre histoire commune…




Je me rappelai alors ce texte réjouissant de Claude Duneton page 117 de son Antimanuel de français… qui m’a souvent donné à réfléchir    :  
 « Quand on est enfant, on s’intéresse beaucoup aux histoires. On aime bien les événements qui s’enchaînent, vite fait, que le loup est arrivé, qu’il a frappé à la porte, que la grand-mère a dit entrez, qu’il a croqué la pauvre vieille…Les considérations sur les motivations du loup, la situation sociale de la grand-mère …on s’en bat l’œil, vraiment. Ce qui compte, quand on est petit, ce qui intrigue, ce qui passionne, c’est de savoir si le loup va ou non s’avaler aussi la petite fille…on en rêve on en redemande »
Et au commentaire que j’en faisais :
« Je n’ai jamais cessé pour ma part de m’intéresser aux histoires, parfois certes j’y ai oublié la vie et ses moments difficiles, mais j’y ai appris bien des choses sur la vie et sur moi-même, et sur les gens d’ailleurs… »








Qu’ajouterais-je aujourd’hui à aux pouvoirs magiques des histoires ?
Peut-être celui de bercer nos insomnies ?
A coup sûr, celui de nous permettre de partager les bonheurs qu’elles nous offrent…

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mardi 19 avril 2011

Bains de plage

Il arrive parfois hors saison que quelques fins de matinée ou entre deux et trois heures, on puisse goûter aux délices des « bains de plage ».

Il y faut le temps chaud sans être trop chaud …de ces derniers jours. Le soleil est déjà haut mais atténué parfois par de petits cumulus ou un léger voile. La mer est forte sans être démontée, roulant ses rouleaux réguliers entre bleu azul et vert de jade. La sable est chaud mais d’une chaleur bienfaisante sans aggressivité.
Bien sûr, même si les « d’jeunes » ont repris leurs plongeons du haut du pont dans le canal particulièrement haut ces jours-ci, il n’est pas question (pour moi du moins) de prendre un bain de mer !

C’est de bain de sable qu’il s’agit : légèrement enfoncée dans sa tiédeur caressante …
De bain de musique, celle des vagues qui vont et viennent se briser, avec un son plus ou moins sourd et fort, des mouettes qui souvent crient, du vent, à condition qu’il souffle légèrement, comme le soufflet d’un accordéon…
De bain d‘embruns, quand le vent vient de terre et décoiffe la vague. Si vous avez pris soin de vous installer assez près, c’est une douche fine et délicate, parfumée d’iode, et salée, qui vous frappe au visage…

Peu de monde mais un peu, des chiens qui jouent, des enfants qui courent, des amoureux qui se becquotent, des bois flottants amoncelés comme d’abstraites sculptures, sur le sable éclatant de lumière…

Voilà ce que j’appelle un bain de plage …
Petit délice, dont une composante, et non la moindre, est la prise de conscience aiguë de la précarité de l’instant présent, offert par la conjonction précieuse d’une qualité de l’air, d’une force de la mer, d’une texture du sable…

Délice du « sentiment de l’existence » ?
« Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser. »
J.J. Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire, 5ème promenade


Et ce soir, ce n’était pas mal non plus :


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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mercredi 13 avril 2011

Meli Mélo Mélodrame


L’autre soir j’ai vu sur FR3 Faubourg 36. Un peu confuse d’en rester émue, je me suis dit encore une fois : « décidément, j’aime les mélos !!! »
Et de m’interroger tout à coup sur cette étiquette employée spontanément : je découvre alors dans le Petit Robert, que dans « mélo-drame » il y a musique et drame au double sens du mot ; action (au sens action théâtrale) et évènements malheureux, (dramatiques »)

Donc finalement, Faubourg 36 et plus encore l’opus précédent de Christophe Barratier, « Les choristes » méritent bien ce qualificatif.
N’y manquent ni le drame ni les drames, qui nous émeuvent réellement( moi en tout cas) quelle que soit leur invraisemblance.
Ne manquent pas non plus coïncidences et coups du destin, renversements de situation, séparations dramatiques et retrouvailles déchirantes.
N’y manque pas non plus la mélodie des voix, ni le rôle fondamental du chant tant dans l’action que l’émotion…

Et je pense à un film d’Hitchcock que j’adore « Pas de printemps pour Marnie » dont j’ aime particulièrement la musique ; elle est de celles qui hantent notre mémoire pendant des jours. Elle y est le leitmotiv de l’angoisse de Marnie, le signal de l’émergence du passé refoulé, le crescendo de l’émotion montante.
Et bien sûr les grands sentiments, l’amour plus fort que l’égoïsme, le dévouement absolu, le désir de sauver et d’aider face à des vraies cruautés brutales ou sordides, ou la froide injustice des méchants ou du seul destin…








Et voilà que s’allonge la liste des œuvres que l’on pourrait qualifier de mélos:

Sans famille
Madame Thérèse
Les misérables
La trilogie de Pagnol, Marius certes, Fanny surtout
Casablanca
Un long dimanche de fiançailles et le roman de Japrisot




Qu’est-ce qu’on y aime ? C’est bien sûr le suspense de l’action, la tension dramatique (mélodramatique)
Peut-être aussi sous le couvert d’un genre réputé mineur la grandeur irréaliste de sentiments idéalisés.

Greuze, et Diderot… contre Voltaire et son « hideux sourire », ou l’amer scepticisme de Pangloss…
Ils comblent aussi notre rêve inavoué de sentiments exaltants qui se déclarent, s’avouent, s’explicitent, se racontent, se dévoilent, se justifient …
Car souvent dans ces œuvres, l’aveu et le langage occupent théâtralement l’espace. Dialogues ou monologues, duos sublimes, grandiloquents parfois, et parfois simplement « touchants » et « touchants » par leur désarmante simplicité…
Etais-je « à l’avance » ou avais-je comme une enfant, le courage de mes sentiments j’aimais les aveux d’ Orane Demazis dans Fanny. Ma mère se moquait, prétendait qu’elle avait une voix de chèvre…mais moi, à l’âge de Lisez-moi Bleu j’aimais Fanny, j’aimais la déclaration de Fanny à son fils….
Et cela sans croire un instant à une quelconque possibilité de réalisme, prise par l’émotion de la fiction des sentiments….

Et pourtant, et pourtant, je me dis maintenant, mais le mélo, il est dans la vie !!!

Pour preuves, petits mélodrames dont j’eus le récit :
Quand j’étais couchée, enfant dans la chambre obscure jouxtant la cuisine de mes grands parents j’entendais les adultes qui se « mettaient à la table » de la cuisine pour siroter leur café et une petite prune, et racontaient.
Ils racontaient la petite voisine .Elle avait mon âge, de beaux cheveux dorés et des yeux
sombres. Son père était un grand géant blond de Ch’Nord, taillé en force, yeux bleus, voix puissante. Elle l’adorait, elle l’adore toujours et chérit sa vieillesse…
Et pourtant ! « Pourtant ! (ça c’est Fanny par Orane Demazis) ce n’était pas son père !!! » Elle était née au cours du sombre hiver 42, alors qu’il était prisonnier en Allemagne. Conçue sans doute lors d’une de ces peureuses nuits où sa mère était employée à nettoyer les trains stationnés sur les voies de la gare ST Jean désertée, et surveillée par les soldats allemands. Quand le géant blond revint, il faillit tout casser. Ce fut l’oncle qui lui Parla , il lui Parla souvent, il lui Parla longtemps . Ils avaient tant de malheurs dans la famille. Fallait-il ajouter la souffrance aux souffrances ? Le père finit par pardonner et ce fut un grand bonheur pour tous ! Et pour lui !… cette enfant blonde comme lui…et qui l’aima si fort...

Il y eut aussi l’histoire étrange d’une grand mère : j’étais jeune mariée alors, je ne pouvais m’imaginer qu’elle avait été une belle jeune femme, et encore moins une jolie petit fille... Une fois de manière inattendue, sans que je n’en demande rien, elle me fit un récit étrange. Sa mère travaillait, souvent elle laissait la petite Thérèse à la garde de sa cousine Marthe, qui tenait un bar sur les quais de la Garonne.
« Fréquenté, tu sais bien comment …Bordeaux était ville ouverte ma petite !!!" Et un jour qu’elle jouait dans le bar, vint un marin avec son sac sur le dos et qui jouait de l’harmonica. Il joua là un moment, buvant au bar, sous le regard fasciné de la petite fille. A voix basse, la Marthe dit : « Regarde bien ce marin ! » Quand il partit la tante dit : « Tu l’as vu ce marin, c’était ton père ! » et la vieille dame de dire : « Crois-tu, je ne l’avais pas assez regardé, je ne faisais qu’écouter sa musique, je crois que je n’aurais pas pu le reconnaître …mais il ne revint sans doute jamais… »

Et l’histoire de Jeanne, la cousine de la cousine de ma maman, jeune et jolie fille fiancée à l’aîné de la famille, de la métairie voisine. Ils se plaisaient, ils étaient promis, c’était en 1914. Il fut tué dès les premiers combats. Elle pleura et prit le deuil. Puis au fil des longues années de guerre insensiblement elle se laissa convaincre d’épouser le second fils. Je ne sais si elle l’aimait, je ne le crois pas, cela se fit tacitement parce que la vie et la métairie étaient là, à continuer… Ils se marièrent lors d’une courte permission, puis il repartit pour la guerre et pour la mort…Il ne restait qu’un fils, un presque enfant pour elle, si jeune que la guerre faillit l’épargner…elle épargna sa vie mais prit son bras…Et Jeanne l’épousa à son retour. Union étrange, mais je crois passionnée et heureuse. Je le crois car Cousine A... et ma mère n’en parlaient qu’allusivement devant moi mais j’étais attentive aux moindres bribes de leurs propos :
- Eh tèè ! Finalement, la Jeanne !!! Un bel homme que cet Adrien, un gentil, et qui lui a fait trois beaux petits…

Des histoires comme ça dans ma famille, si ce n’était pas aussi privé, si indiscret, je pourrais vous en conter encore et encore…
De quoi démarrer une belle série de romans de gare…

Mais ces histoires là, elles sont VRAIES… !




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jeudi 7 avril 2011

A propos de Musique, et du trio Myasaki…


Michel a relaté notre petit voyage à Bordeaux ….pour aller écouter Bruno, Myeko et Manuel , et manifester notre compassion pour les Japonais.
Je trouve qu’il a très bien restitué l’atmosphère particulière de la soirée , émotion, amitié , chaleur humaine, ainsi que le sentiment de la complicité partagée de Bruno Myeko et Manuel…et celle des deux chanteuses « nipponnes »….

J’y ajouterai pour ma part la réunion des deux voix, de Myeko et de Junko Saïto……Harmonie et contrastes : l’éclatant soprano de Junko Saïto qui emplit l’espace de la voûte de sa clarté vibrante et de sa pureté et la voix plus basse, de Myeko, remarquablement précise, discrètement sonore, en même temps que veloutée, s’entrelaçant au koto, ou soutenue par la continuité de l’accordéon…


Il apparait aussi dans le texte de Michel qu’il ne réussit plus guère à passer sous silence le douloureux contexte familial qui est le sien…Ni tragédie ni douleur violente, comme il y en a tant, mais harcèlement douloureux comme une ronce tenace et envahissante…

C’est dire ce que musique et concerts peuvent représenter pour nous, embellies mélodieuses, échappées à deux, vécues à notre commune fantaisie…même si c’est dans le sentiment constant de leur précarité.

Quand s’y ajoute l’admiration sans retenue que nous éprouvons pour certains musiciens et leur musique, Richard Galliano, Renaud Garcia Fons, Daniel Mille…. ou la grande douceur de l’amitié, celle toute d’affinités qui nous lie à Bruno, ou à notre voisin Philippe de Ezcurra, ou celle plus récente et sporadique mais réelle, que nous avons pour Pascal Contet, ce sont de véritables rendez-vous de bonheur attendus, espérés avec la crainte qu’ils ne puissent avoir lieu, plaisirs intenses, forcément trop brefs.
S’y ajoute parfois le plaisir de rencontrer des copains de concerts….

Et je me dis que l’émotion donnée par la musique est d’un autre ordre pour moi que l’émotion esthétique d’un beau tableau ou d’une belle photo, plus intellectuelle plus construite (?)



Seule la contemplation de certains paysages, peut-être, ou d’une église romane, approchent  cette émotion, ou la Mer…





Voilà ! La musique, vécue lors de certains moments choisis, « console nos labeurs » comme « la mer, la vaste mer »




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mardi 5 avril 2011

Paris et le désert-culturel- français ?

Un joli tableau d’ Odilon Redon, vu au musée de Bordeaux , un article de Télérama (Bien sûr, Francine m’a suggéré de ne plus le lire !!!) qui salue l’accrochage de ses tableaux au Grand Palais.

J’avais beaucoup aimé les peintures de ce peintre médocain dont Télérama parle fort bien. (Télérama 3093-p 38)


Mais n’en parle que dans la mesure où l’exposition parisienne le consacre.



Et je suis tentée une fois encore de « faire l’esprit chagrin » tant il me semble que de plus en plus la culture française se recentralise sur Paris. Certes Molière déjà : « il n’est bon bec que de Paris »… « Il faut convenir que Paris est le centre du bon goût, le grand bureau des merveilles… »

Certes les Rastignac et autres contemporains montaient à Paris.

Certes des musiciens que nous chérissons, Raul Barboza et Richard Galliano y ont trouvé une patrie d’élection, celle de leur musique…quand nos jeunes amis musiciens veulent défendre leur musique, ils doivent ou se doivent d’aller à la conquête des salles parisiennes. Heureusement Jean Ferrat et Francis Cabrel, se retranchent ombrageusement dans l’abri de leur province .Nougaro chante son pays ô Toulouse…

Si Télérama (encore, scusi !) distribue des places de cinéma ou convient ceux qui ont des « fourmis dans les jambes » à quelque évènement culturel, jamais au grand jamais cela concerne notre bout du monde…

Soyons juste une pleine page y publie des évènements picturaux de différents musées hors les murs de Paname…Mais jamais au grand jamais de notre pays de « frontière sauvage »…

Les émissions télévisées renforcent le phénomène en véhiculant l’image d’un tout Paris du show Biz qui vient deviser autour de la table du Grand Journal avec distinction et souvent in english... A la rigueur on s’expatrie pour quelques festivals prestigieux (Cannes !!! la Rochelle !)le tout Paris s’y déplace alors comme colons en colonie.
Soyons justes quelques documentaires parlent parfois des « musées de province »
Du temps de François Mitterrand si profondément parisien toutefois, il me semblait respirait dans sa sphère de pouvoir quelque parfum de province. Il avait une maison à Hossegor, qu’il remplaça un jour par son domaine de Soustons. Osons être ridicule cela me le rendait proche…je préfère ne pas parler de MAM, que l’on croise parfois à la Pelote Basque à ST Jean… et au fait pas non plus de notre classieux animateur du « cercle » qui aima Hendaye !!!

Pour les livres c’est bon ça voyage…

Pour la musique en concert , si l’on regrette parfois de ne pouvoir aller à l’Olympia, au Sunside, ou à Pleyel, les tournées de nos héros finissent par les amener près de chez nous. Quelquefois. Enfin à 400 ou 600 km près parfois…
Je rends grâce à ces associations, d’ Oloron, Mourenx, de Marciac, Perpignan , Junas, St Martin du Crau, Trentels, Carmaux via Albi, qui tentent d’offrir leur musique à des tarifs quelquefois modiques. Je pressens parfois même je connais, ce qui leur en coûte de souci de bénévolat, de tractations financières. Parfois leurs concerts n’ont pas la fréquentation que je pensais assurée, vu l’admiration que je porte à leurs interprètes. Si souvent on y reçoit un accueil chaleureux et on y rencontre un public passionné, parfois aussi y plane un petit vent un peu tristounet, ou bien un climat de « je connais tout le monde, tout le monde me connaît » dont je ne raffole pas, mais nous, étrangers à ces groupes , « cocasses », parce que atypiques, selon le terme qu’avait employé à notre égard un organisateur, nous profitons avec bonheur de la musique offerte et de notre statut d’électron libre . 
Sauf que nous nous répétons, mais pourquoi, pourquoi, n’y-t-il pas plus de monde pour entendre CELA ???

Mais pour la peinture et la photo…
Il nous arrive de faire un-grand- saut à Paris en regroupant plaisirs de musée et concerts mais l’âge, les soucis familiaux aggravés, le prix de notre Sncf, contribue à raréfier ces virées « tout culturel ».
Heureusement il nous reste nos métropoles provinciales, Bordeaux , Toulouse, Montpellier, voire un peu plus loin il est vrai… Bilbao !
Le musée d’Aquitaine à Bordeaux redécouvert dernièrement , nous a séduit par sa richesse archéologique et l’audace de sa présentation des voyages des « négriers » qui assirent la richesse de la cité…de surcroît il offrait une remarquable expo d’art africain, ou plutôt de toutes sortes de fétiches, remarquablement mis en page…
Toulouse a un intéressant musée de photos créé par Dieuzaide, installé dans un ancien château d’eau superbe et une fondation Bemberg qui regorge de richesses. Des Monet et un Cranak ! J’ai un souvenir marquant du musée Fabre à Montpellier et de ses salles Soulages époustouflantes…du musée Toulouse Lautrec d’ Albi ou plus modeste le musée Ingres à Montauban…et souvent de petites expos dans de petits musées – et même récemment à Pau, oui à Pau !!!- dont on pousse la porte quasi au hasard, nous enchantent par des découvertes « confidentielles »…
Mais pour la peinture et la photo, nous demeurons un peu frustés de ne pas en voir assez « en vrai » nous souffrons de l’impression que tout converge, immanquablement aspiré, vers le grand creuset parisien… !!!

Et en plus si PSG, avec sa richesse indécente, gagnait le championnat ! ou Le Stade dit d’ailleurs français le Top 14 … !!!!
Déjà que Dax, mon pays, jadis finaliste ! et Mont de Marsan, dégringolent de division en division…..

Que resterait –t-il à notre païs ???