lundi 26 juin 2017

DESARROI MUSICAL....


Il y a tant et tant d’artistes  et d’interprètes que nous adorons et je vous assure que s’il y  a beaucoup d’accordéonistes parmi eux, il y a aussi des saxos, des trompettes, même des tuba,  des violons et des violoncelles, et…des pianos !
A certains moments la chance a voulu que  nos choix aient été « validés » par la critique, et les critiques, et, aussi et surtout,  par le public, et même un public assez éclectique  et divers…
Sans même parler  du grand Richard (Galliano !) qui remplissait facilement ses salles, des plus prestigieuses à d’autres plus humbles, et consentait à honorer de sa présence  de tant de modestes endroits  organisateurs de festivals, et nous entrainait à sa suite certes au New Morning , à Gaveau, et à la Halle aux grains de Toulouse ,ou dans les Carrières de Junas, ou sous le chapiteau et la Strada de Marciac,  mais aussi en de multiples lieux de la France profonde , à Limoux , à Sète, à Oloron , à Conhillac , à Saint Martin du Crau, à Arcachon…à Orthez…à Foix ,…à Castres, à Carmaux, à Trentels, à Pau , à Capbreton, et  récemment à Seignosse ! J’admirais –bien sûr !- sa constance éclectique à promouvoir sa magnifique musique et son instrument autrefois mal –aimé !
C’était le moment où Lionel Suarez était invité de partout, où Vincent Peirani raflait toutes les Victoires, , ou Daniel Mille que nous avions  poursuivi jusqu’aux caves de Caverac  et aussi à Junas,    venait souvent  à Toulouse ,  où Renaud Garcia fons venait à Orthez parfois avec David venitucci,

C’était le moment ou Alex Duthil invitait nos amis !!! pour être juste il persiste dans ces invitations ce ceux que nous aimons , mais à ce moment –là, ceux-ci étaient fréquemment sollicités par France 2, France musique,  et leurs interviews par Elise Lucet ou leur participation chez Jean-François Ziegel faisaient nous délices …
C’était aussi, il faut bien l’avouer, et SE l’avouer ,  l’époque où , pleins d’énergie nous-mêmes,  nous courions les concerts en train , en voiture,   de Nimes, à Paris, à Bordeaux, à Marmande, à Bourg st Andéol, …et à Tulle !
Marciac d’était chez nous …et peu nous importaient les 50km de route sinueuse qui nous ramenaient  chez nous à deux heures  et demie du matin…
Mais  voilà qu’ont  passé les enthousiasmes de toutes ces  petites salles si intimes, chaleureuses autant que valeureuses,  ou qu’ont  disparu leurs moyens ? ou qu’ont  changé les goûts ? J’ai peine à admettre cette dernière hypothèse, tant ces musiciens me paraissent dépasser la mode passagère , tant leurs qualités musicales et « poétiques » (au sens grec : puissance de Faire , créativité) me paraissent infrangibles… !


Alors j’observe que dans les agendas de ces lieux si enthousiastes et valeureux  s’insinuent et occupent peu à peu  tout l’espace , du  théâtre, du cirque, de l’Humour …
Et  nous-mêmes  dans la bourrasque des deuils et des soucis familiaux nous cédons à la fatigue, tout nous paraît plus loin, nous trouvons Bordeaux compliqué , Paris lointain , Marciac trop peu éclairé …
Je cède au désarroi en voyant les « live »  de c’est « C’est à vous », !!! chant…En anglais porque no ! mais bien médiocres textes, et instruments simples accompagnants, et je me dis, «  c’est une chaine publique, n’a-t-elle que ça à promouvoir » ?
Le doute despotique m’envahit, je ne connais presque aucun des artistes qui s’y produisent !je ne les aime pas , je me sens dépassée  de ne rien trouver dans leur son , dans leur chant , dans leur rythme , qui me fasse éprouver de l’émotion , du bonheur,  la plénitude du sentiment esthétique !



OUÊTES-vous vous donc Richard, Daniel,Vincent, Emile, Lionel, David, Renaud, Bruno, Philippe, Frédéric , Xavier , et tant d’autres si talentueux et si chers à nos vibrations musicales ?
Je m’acharne sur leurs agendas en « rouspétant »de ne pouvoir les atteindre…






ET…
Je découvre parfois au détour d’une petite discussion amicale à l’issue d’un concert ou  d’un petit click, d’un petit mot sur FB, en réponse à une réaction déçue de ma part,  que ce ne sont pas Eux qui dédaignent de venir du côté de chez nous, à des petites phrases tristes : « je viendrais bien si on m’invitait ! »ou plus terribles, plusieurs fois rencontrées : «  ils viendraient, si on  leur « achetait » leurs concerts !!! »






Je ne peux le croire !!!!
POURQUOI ? POURQUOI ?
Et ne peux rien pour eux ! (nous avons déjà essayé ! vrai !!!)...
...Qu’être désespérément leur FAN !


jeudi 8 juin 2017

J.M. Machado D.Ithursarry : LUA une belle découverte !




Bien sûr nous suivons avec intérêt,  tout ce que nous pouvons suivre en live,  ou écouter avec un plaisir toujours nouveau, concerts ou CD, de notre ami Didier Ithursary, qu’il dialogue  brillamment avec Jean-Luc Fillon, ou nous offre un après- midi inattendu et délicieux avec son quartet dans son pays basque profond, ou sur une place venteuse de Tulle,  avec Kristof Hiriart …. ou à Trentels….

Donc à l’annonce de la parution de LUA , nous avons vite acquis le CD…Nous appréciions déjà la formation Danzas, et donc le piano de Jean-Marie Machado, mais le riche foisonnement des interprètes, la beauté des textes et des voix, pour grand que soit le plaisir qu’ils nous offrent, ne nous permettaient pas d’apprécier aussi pleinement le son de l’accordéon dans ses nuances , ligne mélodique pure et parfois délicieusement plaintive , ou rythmée intense et cuivrée,  et  moins encore le toucher aérien et virtuose du piano de Jean-Marie Machado, que nous ne connaissions pas si bien,  et que   leur dialogue met remarquablement en valeur  sous le  clair obscur  de la lune ! Dialogue des sons, duo des thèmes où chacun apporte …

Bref LUA fut  une double découverte,  « une clarté qui vint par  surprise » !

Quel beau nom pour ce disque, où la clarté de la  lune surgit  d’une   mystérieuse éclipse (créée par Cecil Mathieu ?), pour le morceau éponyme, et désormais, pour le concert live !
De toutes manières pour qui aime les mots, dont je suis à jamais !, tous les titres de cet opus sont déclencheurs d’atmosphère :
Un « Sentier évanoui » qui pour Michel et moi évoque immanquablement ces « chemins de forêt  qui ne mènent nulle part »…
« Aspirer la lumière » qui demeure de l’ordre de l’ impressionnisme,  indicible…
Certains énigmatiques : JSB, car je n’y reconnais nullement ? Bach ?…ou" no Church but songs" dont le sens est bien clair mais la signification à construire! D’autres métaphoriques comme LUA donc , ou " Lézanafar"…j’ai cherché et trouvé ? ce lieu dit de Bretagne intérieure ? Voisinant si à propos avec ces "Broussailles" que  J.M Machado a si bien évoquées dans ce grand terrain breton à débroussailler …
Ou "Vuelta" qui connote pour moi fiestas et tours de pistes …
Et bien sûr ces rêveries évocatrices influencent nos écoutes multiples.

Que ce soit D. Ithurssarry ou JM Machado qui en soit le créateur, toujours les mélodies sont reines :
J’aime particulièrement la  belle mélodie avec laquelle l’accordéon ouvre « Aspirer la lumière »
Le chant évanescent du piano qui cherche sa route  sur le Sentier évanoui…
Le thème à forte scansion de JSB qui finit par s’évader en une sorte de danse plus légère …
La joyeuse fanfare endiablée  de Vuelta qui tourne ostinato et un rien angoissante...
Le piano qui semble suivre les plans d’un paysage calme,  mais sauvage…Lézanafar
..Où l’accordéon s’acharne ensuite à démêler les entrelacs broussailleux …Broussailles
ET chantent bien sûr les beaux emprunts à la musique portugaise, et le « nocturne » de Chopin , juste sous la lune LUA ,  où le duo s’associe plus étroitement pour énoncer les deux mélodies enlacées…

Toujours dans chaque morceau les deux instruments se répondent en reprises qui permettent de savourer leur sonorité spécifique : et c’est un plaisir …
Plaisir aussi celui d’une composition d’ensemble, équilibrée entre évanescences et rythmes marqués, mélodies nostalgiques et frénésies sonores….  


Nous avions adoré le CD, nous avons été ravis d'écouter en live Jean-Marie Machado  et Didier Ithursarry ... et d'avoir le plaisir de le leur dire !!!

D'autant que ce plaisir était partagé avec Camille et Charlotte!
MERCI