dimanche 27 novembre 2016

Trio Naccarato à Oloron : MAGIQUE !






Lorenzo Naccarato trio en concert, c’était à Oloron, Espace Jéliote, vendredi soir…
Une jolie salle , pas très grande , aux sièges bleus. La proximité de la scène , donne une impression d’intimité, que la relation établie d’emblée avec le trio Naccarato n’a pas démentie mais affirmée , tant est grand le talent de Lorenzo à communiquer avec le public, et  tant est chaleureuse sa voix, naturelle sa présentation du groupe et des œuvres jouées . Lorenzo et tout le trio manifestent le goût de jouer,  et leur plaisir de nous jouer leur musique…toute leur musique …celle déjà enregistrée dans leur CD, et en prime , celle qu’ils sont en train d’enregistrer pour leur CD et concerts suivants, et en surprime, des créations au piano de Lorenzo , s’attardant sur la scène pour notre plus grand plaisir partagé !
Car pour moi le  Naccarato Trio , c’est d’abord un très beau piano !

Un style à la fois très « ostinato », avec un jeu rythmique très insistant et répétitif, porteur d’une sorte d’interrogation «  obstinée », voire un peu inquiétante, et sur lequel, merveille ! viennent s’inscrire des thèmes variés dans leurs nuances…
Parfois un thème doux et mélodique au tempo lent,  comme dans Brescia, parfois des pluies de notes claires d’une très grande légèreté, toutes en précision et en finesse comme dans Heavy Rotation ou  Animal Locomotion
Si j’avais plus de culture musicale, j’oserais avouer que cela me fait penser à des Jeux d'Eau du début du vingtième siècle !!!!
La reprise des phrases répétées parfois jusqu’à ce que s éteigne  en douceur le son, participe aussi à une harmonie mélodique suggérant à ceux qui écoutent sens et évocations , par exemple,  la fin de Mirko is Still dancing, fort énigmatique ….
Mais si le piano est leader, la batterie de Benjamin Naud et la contrebasse d’Adrien Rodriguez  partagent  une place aussi importante que diverse, et dans tous les cas, s’accordant  et s’intégrant  remarquablement dans  la composition d’ensemble.

La batterie  de Benjamin  Naud , ne se contente pas d’assurer la rythmique, déjà  fortement présente  dans le jeu du piano de Lorenzo…le jeu de Benjamin semble  soutenir et encadrer , avec une  légèreté soyeuse le rythme impulsé par le piano, apporter une profondeur d’échos , une  respiration, un son bruissant et clair…
Quant à la contrebasse, puissamment sonorisée, elle offre des chorus très marquants : sonorités de graves profonds, effet d’attente en suspenses.
 Dans Animal Locomotion par exemple, le jeu d’Adrien Rodriguez  à la fois virtuose et expressif instaure un climat d’étrangeté et d’attente un peu hypnotique  qui permet  à la reprise du piano  de détacher en toute pureté la ligne claire de sa propre virtuosité. 
En beaucoup de moments peuvent surgir au gré  celui qui écoute, connotations imagées, impressions, émotions, comme un film suggéré, même si les titres ont été peu annoncés ce soir de concert,  et d’ailleurs souvent peu figuratifs :
Animal locomotion par exemple au titre fort énigmatique a une composition mais si répétitive et obsédante que peuvent  s’y dessiner des formes cubistes …
Heavy  Rotation : manège obsédant   , notes claires et détachées   , fond  sombre, arrêt suspendu  …                                                         
Breccia, mélancolie d’un piano, sur une  mer d’automne à la Julien Gracq   ou un lac sous la brume…
Et donc  Mirko , personnage étrange , que la fin du morceau  non clôturée , invite, ou condamne ? à une danse sans fin !


Toutes évocations qui n’engagent que les ressentis personnels…mais qui toutes accompagnent une écoute prenante ,  d’un groupe très chaleureux, dont  on a un grand plaisir à partager la musique ! 



           

mercredi 23 novembre 2016

Quand Alexandre THARAUD choisit RACHMANONOV

Le Second concerto !
En ce qui concerne la musique que l‘on dit classique, ma « culture », toujours un peu buissonnière, est particulièrement hasardeuse,  dépourvue de connaissances générales  susceptibles d’éclairer peut-être le contexte des œuvres qui m‘enthousiasment…
Elle s’est construite  au fil des rencontres et des émotions …
Si  grand est le hasard de ces rencontres, si tenace le lien que je garde avec  ces œuvres que je serais tenter de dire qu’il n’y a pas de hasard ou plutôt qu’il ya dans ces rencontres du « Hasard Objectif ». Car je suis étonnée de retrouver avec amour, une émotion intacte,  des œuvres qui furent des coups de cœur de ma toute jeunesse.
Ainsi la Pathétique de Tchaïkovski, ainsi le concerto pour clarinette de Mozart, et aujourd’hui le second concerto  de Rachmaninov…
Bien plus je suis  étonnée, quoique qu’intimement  je sois sûre  qu’il s’agit là de chefs d’œuvre , et que ma science et mon discernement insuffisants ne font rien à l’affaire, je suis incrédule que Richard Galliano dont nul n’ignore l’inconditionnelle admiration que je lui porte, ait choisi justement  le Concerto pour Clarinette de Mozart …Il parle avec science et discernement de ce choix, de sa manière de l’interpréter , de ce qu’apporte à l’œuvre, primitivement écrite pour le cor de Basset, les possibilités sonores de l’accordéon.
 Mais il en parle surtout avec une émotion et un enthousiasme  de simple mélomane,  en expliquant  le projet en termes de « désir »  tenace et de longue date...
Incrédule, non parce que je doutais de la beauté de ces œuvres, mais de ce que leur choix éclairé puisse coïncider avec le mien , rencontre incroyable qui m’apparait naivement , pour ainsi dire ,valider un des mes choix affectif et durable…
Bien sûr il m’est déjà arrivé dans ma jeunesse d’élire dans mes favoris des musiciens, bien avant qu’ils ne deviennent chanteurs à succès . Mais c’étaient des chanteurs, j’appréciais aussi la qualité de leurs textes, le rythme de leur phrasé, et là au moins je pensais en avoir une petite  compétence…
Et voilà qu’aujourd’hui c’est Alexandre Tharaud , que je n’admire pas moins , qui choisit Rachmaninov  et… le Second Concerto , bien sûr !
Avant tout j’écoute,  je me délecte  de la musique que j’aime, du son magnifique  de son piano –« la musique avant toute chose ! » -et puis je lis !
Et puis je  lis ! Quel objet précieux est  un CD où le livret raconte, établit un lien avec son auditeur...
Je lis ce qu’il confie  de lui –même, de sa rencontre il y a une vingtaine d’années, avec le concerto de Rachmaninov :
 « J’ai joué tôt le second concerto .J’adorais cette musique-la virtuosité de Rachmaninov  grise le jeunes pianistes –et déjà l’idée de l’enregistrer me taraudait, une vingtaine d’années s’est écoulée, il faut savoir attendre … »
Me touchent  la mention personnelle de ce long et tenace désir de le jouer, en même temps  que le choix de son interprétation de l’œuvre qui « se modifie  considérablement au cours de la vie », « un Rachmaninov sombre, désespéré, au bord du gouffre » 
« Une plongée dans les abîmes d’une profonde dépression […]Rachmaninov en renaîtra aidé par la psychanalyse …et l’écriture de ce chef d’œuvre »

C’est dit, c’est dit par un si magnifique  musicien: «chef d’oeuvre absolu » et j’en suis naïvement émue..Je comprends que la jeune fille romantique et romanesque que j’ai été, ait élu particulièrement ce concerto  !
Ma sœur me l’offrit pour un de mes anniversaires par Aldo Ciccolini !

M’intéresse aussi le choix fait des morceaux enregistrés « autour » de l’oeuvre.
En particulier ceux qui se rattachent spécialement  au concerto :
La romance (ou la mélodie ???) qui « en reprend l’entière introduction du second mouvement », puis ouvre à un autre thème, un chant lyrique s’une simplicité bouleversante »
Et voilà mise à jour l’autre raison fondamentale pour moi d’avoir aimé spontanément et d’aimer toujours cette œuvre…
Sa puissante, sa merveilleuse force mélodique, moi qui suis, comme Margot, à jamais dépendante de la mélodie.
Cette mélodie qu’Alexandre Tharaud voulait  encore offrir, dans Vocalise opus 34, « en une voix lyrique,   tel un retour aux sources, un clin d’œil au pianiste compositeur qui a passé sa vie à s’inspirer jusqu’au mimétisme de la voix humaine »
Je me rends compte que c’est d’abord à cette émotion- là, la puissance mélodique, le sens profond  que choisit de donner  à l’œuvre l’interprétation du pianiste, la profondeur orchestrale du désespoir, tandis que le piano déroule la pureté du chant,  à laquelle j’ai été sensible…Davantage qu’à l’extrême virtuosité du pianiste, qui s’avoue  pourtant « certes encore électrisé  par  la virtuosité » !
Et à force d’écoutes, (et peut-être en raison de cette remarque de Tharaud,) je prends conscience de cette virtuosité, je l’entends…, je l’avais oubliée parce qu’elle est si accomplie qu’elle se fait oublier, comme « naturelle » …

Et le plaisir de la ressentir se mêle intimement  à l’émotion bouleversante exprimée, plaisir complexe, parfait, renouvelable indéfiniment …je crois !


lundi 14 novembre 2016

Les sirènes de la modernité : une cuisine !


Mon philosophe familier m’a dit : « c’est normal, il faut vieillir ! Et pourquoi ça ne serait pas d’un coup !!!! »
Malgré toute ma confiance en sa sagesse «  philosophique », je ne peux m ‘empêcher , ma sagesse « politique de l’autruche »aidant, de refuser cette évidence …
Partant de l’idée que nous partageons, que s’adapter au contexte du temps est source de jouvence, de nous adapter nous tentons…
Il faut bien dire que jusque-là certaines adaptations  ont  représenté plus d’agréments que de désagréments …
Ces derniers temps toutefois, la noirceur du monde nous est apparue comme un démenti à la foi que nous avions en le Progrès, ou moins grave,  le retour d’idées que nous avions défendues qui s’étaient ensuite abîmées dans le remous de la Réaction, nous a inclinés à nous dire, en résistant de toutes nos forces à l’idée que le monde empirait , que parfois il stagnait dans l’immobilisme , ou du moins dans une oscillation  pendulaire …
Tout cela ne nous empêchait pas grâce à nos enfants, grâce à nos découvertes musicales, à de précieuses rencontres au hasard de la vie, et du moins en ce qui me concerne grâce à mon ravissement candide devant la beauté du monde, des primevères  à l’infini de la mer en passant par les arbres d’automne, de vivre de précieux moments partagés de bonheur , même si sa précarité ne nous échappe pas .
Même si, néanmoins, souvent,  les raffinements électroniques des machines nous apparaissent vains et inutiles, sans que nous osions l’avouer de peur de paraitre « vieux cons »…
Alors, quand mon vieux four est tombé en ruine, non qu’il soit si archaïque que ça, mais trop de rôtis, de gratins, de pyrolyses, ont eu raison de ses parois …quand l’évier d’émail a eu trop d’éclats , quand le plateau en carrelages s’est manifestement ébréché en maints endroits ….
Nous avons cédé !
 « On va pas changer le four en conservant son contexte vintage »
ET nous avons cédé aux sirènes de la modernité !!!!
Faut changer tout ! faut faire du neuf, de l’ « actuel » !

Moi qui ne jette rien s’il n’est hors d’usage…nous avons fait repeindre , refaire les prises électriques , changer le lave linge « qui marchait » mais sans vigueur , et le lave vaisselle qui marchait parfaitement , mais ne « s’intégrait » pas !
Nous avons pieusement conservé au garage le petit frigidaire qui n’avait pas démérité, les anciens meubles qui pouvaient encore servir…
Et de rangements  en dérangements, nous nous sommes « adaptés », de deux semaines à cinq nous nous sommes adaptés, de notices lues et relues une à une, nous avons domestiqué un peu péniblement, nos nouveaux esclaves électroniques …aménagé les placards nouveau-nés ….et demandé aux anciens du garage de se charger du trop plein !!!
Ce furent sept semaine à jouer « Cuisine et Dépendance !!! »
Mais nous avons refusé, refusé , et refusé encore, de jeter aux orties l’ancienne suspension électrique que d’aucuns qualifiaient  de vintage, et que nous aimions , et continuons d’aimer , et la merveilleuse table de cèdre rapportée du Maroc , ordinaire, mais d’un bois  parfumé et  si  joliment doré …
A quoi servirait de jurer quoiqu’un peu tard qu’on ne nous y prendrait plus !!!!
 J’aï compté, dans notre passé, sans avoir fait une  carrière internationale de célébrités , nous avons déménagé sept fois !
De ces  déménagements, Il y en eut de faciles, il en a eu de plus durs, mais j’ai peur que ce déménagement de cuisine soit celui qui nous ait le plus coûté en fatigue ….Je ne sais pourquoi ?
 Eh bien faut se l’avouer !  peut-être ,  avons-nous vieilli ????


mercredi 9 novembre 2016

Livres de chevet


 Un livre de chevet ? c’est  souvent me semble-t-il , à l’instar des bibles qu’on déposait sur la table de nuit,  à son « chevet », un livre pour accompagner notre vie,  un livre de référence , dont la lecture récurrente nourrit quasi  quotidiennement  notre réflexion sur la vie, et apaise l’esprit le soir avant de plonger dans  la profondeur  apaisante- ou inquiétante ?- du sommeil….
Bref une telle conception semblerait connoter des livres graves, sérieux, de portée sinon religieuse ou philosophique, du moins chargés d’une sorte de gravité ou de profondeur….

Et je souris,  en regardant les livres qui s’accumulent à mon chevet !

Un jour un de mes amis FB nous a demandé de dresser liste des livres qui avaient marqué notre vie. Cette pertinente demande m’a fort intéressée.  Mais après les premiers titres surgis d’emblée, l’afflux fut tel et surtout si divers, pour ne pas dire disparate, que j’en fus désorientée…
J’ai été obligée finalement  d’y mettre un peu d’ordre et comme tout tri nécessite critère, j’ai  pensé que livre de chevet c’était  pas si simple ni évident, que les empilements de livres qui séjournent sur ma table de nuit, aux alentours de mon bureau ou sur les étagères  près  des fauteuils du séjour formaient finalement des cumuls sédimentaires variés dont l’analyse  n’était pas sans intérêt.

 Dans «  Les livres de ma vie » , il y a d’abord les premiers , ceux qui marquèrent mon enfance : je crois que je me rappelle le tout premier achat : une librairie à l’ancienne, au Sablar, avec mon père, c’était « Les petites filles modèles », et déjà commençait ce tri quasi intuitif qui préside à nos choix : oui à Camille et Madeleine, et la comtesse de Ségur, oui à l’Auberge de l’Ange Gardien ! et au Général Dourakine ! mais non aux malheurs de Sophie ! non à Un bon petit diable !
Une merveille dont je ne rappelle même pas l’auteur « Hilde aux cheveux d‘or », mais dont je me rappelle la fascination durable, les images et la lecture réitérée…
« Madame Thérèse » que j’ai tant aimé qu’il m’arrive parfois de le relire à l‘entrée de l’hiver…
Tant de «Bibliothèque rouge et or » ou de « Bibliothèque verte » dévorés jusque tard dans la nuit dont j’ignore les auteurs…
Ceux- là étaient en fait des livres de chevet, de ces livres qui construisent un monde qui nous offrent la bulle irisée dans laquelle on trouve l’apaisement et le sommeil…
Ce sont aujourd’hui…les polars, les « roses », ou  pas forcément si roses que cela, mais qui offrent sans doute des univers positifs, par l’espèce de vertu de certains de leurs personnages.
Il y a dans certains personnages une force ,une humanité,  une réalité qui en font des compagnons proches de nous , dans nos doutes,  nos certitudes, ou nos angoisses , le Moine  Cadfael ( Anne Perry)à l’instar du Guillaume de Baskerville du « Nom de le Rose »(Umberto Eco) dont il est la face résolument lumineuse , Hercule Poirot ou Miss Marple dans un univers fictionnel pas si rose qu’on le dit souvent, ont le pouvoir de vaincre  la force du malheur…
De ce point de vue, le remarquable commissaire Adamsberg de Fred Vargas, création originale et décalée, doté de caractéristiques non-réalistes, qu’on peinerait à se représenter dans le réel (et les acteurs qui lui ont prêté corps, postures et psychologie, pour excellents qu’ils furent, n’en ont pas épuisé l’irréalité) possède paradoxalement une évidence, une présence, à laquelle on croit ! , et une force apaisante à laquelle on aime s’abandonner ...
A leur côté curieusement veillent d’autres personnages lumineux dans  d’autres textes que je ne me lasse pas de relire, le docteur Rieux et ses compagnons prisonniers de «  La Peste », Candide ou « l’Optimisme » , Denise  Baudu et Octave Mouret dans leur « Bonheur des Dames »…Robinson et son Vendredi dans leur «  Vie sauvage »ou leurs « Limbes du Pacifique »…et bien d’autres qui traversent mes journées et mes veillées…Gigi et Phèdre ,Tartuffe et Marius, madame Thérèse et Bérénice … !

Et je repense à l’affirmation de Barthes que le plaisir du texte ne passe pas forcément par la qualité d’écriture ou la portée  morale.
C’est vrai que la force des personnages, peut-être  quelque chose en eux d’humaniste, et la tension dramatique de leurs destins s’imposent à moi primordialement, au point que j’ai peine à « ne pas savoir la suite de l’histoire », fût-ce dans le pire nanar, suscitant l’ironie de mes proches …
Néanmoins c’est bien la qualité du texte qui assure leur qualité d’un livre « de chevet »
D’abord parce que la perception de la beauté de l’écriture est plus nette quand on n’est plus captivé par la seule attente de ce qui va arriver et que l’on prend en quelque sorte le temps de savourer cette beauté.
..La manière dont est mené le récit, si propre au narrateur, rapide, ou s’attardant, usant de comparaisons, ou précise et ramassée, le point de vue  choisi, la ligne pure du fil des évènements, ou au contraire tissée de certaines évocations descriptives ou poétiques :
Ô les évocations d’Oran, les bûchers et  les fleurs,  l’odeur de la mer, ô le jardin du Luxembourg et la fascinante et monstrueuse vie du Bonheur des dames, ô les jeux de langage oulipiens des personnages de Fred Vargas, à la fois présents dans tous ses romans et toujours différents …ô le délice des personnages secondaires !....

C’est ce plaisir du texte qui éveille le désir de relire encore et encore, donne à certains livres le pouvoir  d’être relus inlassablement sans en épuiser le plaisir…comme il en va des musiques d’élection, que nous pourrions elles  aussi appeler nos « musiques de chevet »…
En fait ce qui caractérisent  livres et musiques de notre vie, c’est le pouvoir qu’ils possèdent de renouveler indéfiniment le plaisir de leur lecture, ou de leur écoute.
C’est aussi leur vertu de livres ou musiques de chevet, non qu’ils nous endorment ! mais nous offrent,  toujours renouvelé, un sentiment de plénitude et de sérénité, apaisant  comme... une prière du soir ...!