vendredi 30 décembre 2016

Richard Galliano à Toulouse , un Concert d’hiver … solaire !!!


(Textes croisés)
Il faisait bien froid, du froid de Toulouse quand le vent saisit, par rafales humides .C’était à la Halle aux grains, salle étrange dont la circularité pourrait donner l’illusion d’une proximité chaleureuse, mais qui parfois n’est qu’inconfortable par des places trop éloignées ou trop latérales .
C’était un concert en « faveur de l’enfance …des deux pays, la France et l’Arménie ».
C’était un concert dont Richard Galliano était leader.
C’est pourquoi nous avions  bravé tarifs et placement pour y assister …
Pour être tout à fait exacts,   nous étions intéressés aussi par la présence  de Jean Marc Phillips, que nous avions souvent écouté dans le sextet de RG pour son Piazzolla forever , et que nous retrouvions ; et,  quoique la musique Arménienne nous soit  assez peu connue, nous abordions le 1ere partie du concert avec une certaine curiosité !
Tant il est vrai que actuellement ce sont nos interprètes favoris, pour ne pas dire exclusivement nos accordéonistes, qui sont nos passeurs de musique et nous conduisent à aimer sans cesse d’autres instrumentistes, qui nous entraînent vers d’autres concerts, et d’autres CD !
 Et le programme de cette première partie, découvert à l’entrée de la salle, se trouva être à la fois découverte intellectuelle et  douce émotion de retrouver, selon un terme que j’emprunterai à Galliano,  un de mes  « Tubes» personnels, de ces œuvres que j’ai écoutées et aimées avec obstination à certains moments de ma vie, le Trio op.100 en mi bémol de Schubert
Bref du « studium » : le Trio n°2 de Chostakovitch ,  dont je ne connais quasiment rien , une œuvre  remarquable que je trouvai presque inquiétante par son aridité mélodique et son rythme intéressant, et un trio de  Babadjanian, dont j’ignorais même le nom !

…Et pour le « punctum », j’étais comblée , une si belle interprétation de Schubert , grâce au trio, au piano de Vahan Mardisossian, au violoncelle de Xavier Phillips, et au très beau violon de son frère Jean Marc Phillips,  spécialiste de ce merveilleux trio dans le quatuor Wanderer – que désormais du coup, j’écoute et réécoute sur You tube  …

Et puis ce fut Galliano dans  « son » quartet !
Dès l’entrée, sa détermination transparaissait comme un désir, riche d’énergie, de prendre ce concert à bras le corps, son Victoria à pleins bras ,  par un solo d’entrée époustouflant !
Surprise agréable avec…Andalucia !, retrouvaille non moins agréable avec… New york Tango ( je crois, du moins tant le morceau  était de ces morceaux de Richard   si  intiment reconnus que parfois j’hésite à le nommer  et à le distinguer parmi les autres) , les deux en tout cas riches de cette énergie vitale , de ce son chaleureux et clair , de cette virtuosité si accomplie qu’elle semble naturelle et évidente ….
Le retour du trio qui, personnellement, avec la présence de Jean-Marc Phillips,  me replongeait dans l’univers de Piazzolla for ever, et  Otoño Porteño, ma saison de Piazzolla préférée, le plutôt rarement entendu en concert, Habanerando, dont j’ai souvent dit combien j’en aime la couleur et le rythme, et puis une autre saison, Verano Porteño
A la fois enlevé et brillant, très connu mais « re-donné », le programme instaure une sorte de climat fusionnel entre les quatre musiciens  et  convivial à notre égard ; l’atmosphère de la Halle aux Grains en est chaleureusement transformée, comme  vibrante de leur musique et de l’enthousiasme du public, la distance abolie par une sorte de communication intense et familière.
J'en retiens l'énergie, la précision, la créativité de Richard, son enthousiasme. Disons sa générosité, qui se manifeste notamment dans l'exécution de rappels explosifs et  pleins de fougue. La plupart des morceaux choisis sont pour ainsi dire des standards…. Et c'est à chaque fois un plaisir particulier de retrouver et de redécouvrir ces œuvres, pour ainsi dire revisitées.  (je cite Michel)
Un autre Piazzolla, Oblivion , La valse à Margaux que    Richard présente en disant- demi-sourire !- qu’il attend  d’elle qu’elle détrône un jour  Perles de Cristal !!!Deux mouvements d’Opale Concerto….
Inattendu , brillant et frénétique :La danse du sabre que je reconnais avec plaisir, mais  dont j’ignorais qu’elle fût de A.Khachatourian
… et l’au revoir traditionnel de La Javanaise :
 « Nous nous aimions
Le temps d’une chanson… »

Mais pas que… !!!!
Et je dois l’avouer, malgré l’allégresse du concert, la fougue et le brio des rappels offerts sans compter par Richard et ses musiciens, cette Javanaise se teinte pour moi d’une ombre de nostalgie…
Car j’ai consulté la veille l’agenda  de Galliano enfin affiché sur son site : un «Tour du monde en  90 jours » !!! où peu de villes françaises s’affichent,  et, en tous cas en ce qui nous concerne, assez lointaines !
Le temps où nous faisions 600 kms pour aller l’écouter à St Martin de Crau, et où nous eûmes de surcroît la chance d’écouter la veille Manu Comté et Soledad, m’apparaît soudain
« Déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ! »
« Peut-on  le rappeler avec des cris plaintifs et l’animer encore » de toute notre énergie…  ce temps si heureux !!!

Oui ! je l’espère , rassérénée par  le texte de Michel :
En rentrant par le métro, en dépit du froid de la nuit, tous les trois nous avancions sur un petit nuage... Nous en étions bien d'accord : on avait rarement vu Richard Galliano aussi en forme, en harmonie avec le public.

Richard Galliano, créateur de joie de vivre ! 














http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2016/12/jeudi-15-decembre-galliano-en-quartet.html

dimanche 27 novembre 2016

Trio Naccarato à Oloron : MAGIQUE !






Lorenzo Naccarato trio en concert, c’était à Oloron, Espace Jéliote, vendredi soir…
Une jolie salle , pas très grande , aux sièges bleus. La proximité de la scène , donne une impression d’intimité, que la relation établie d’emblée avec le trio Naccarato n’a pas démentie mais affirmée , tant est grand le talent de Lorenzo à communiquer avec le public, et  tant est chaleureuse sa voix, naturelle sa présentation du groupe et des œuvres jouées . Lorenzo et tout le trio manifestent le goût de jouer,  et leur plaisir de nous jouer leur musique…toute leur musique …celle déjà enregistrée dans leur CD, et en prime , celle qu’ils sont en train d’enregistrer pour leur CD et concerts suivants, et en surprime, des créations au piano de Lorenzo , s’attardant sur la scène pour notre plus grand plaisir partagé !
Car pour moi le  Naccarato Trio , c’est d’abord un très beau piano !

Un style à la fois très « ostinato », avec un jeu rythmique très insistant et répétitif, porteur d’une sorte d’interrogation «  obstinée », voire un peu inquiétante, et sur lequel, merveille ! viennent s’inscrire des thèmes variés dans leurs nuances…
Parfois un thème doux et mélodique au tempo lent,  comme dans Brescia, parfois des pluies de notes claires d’une très grande légèreté, toutes en précision et en finesse comme dans Heavy Rotation ou  Animal Locomotion
Si j’avais plus de culture musicale, j’oserais avouer que cela me fait penser à des Jeux d'Eau du début du vingtième siècle !!!!
La reprise des phrases répétées parfois jusqu’à ce que s éteigne  en douceur le son, participe aussi à une harmonie mélodique suggérant à ceux qui écoutent sens et évocations , par exemple,  la fin de Mirko is Still dancing, fort énigmatique ….
Mais si le piano est leader, la batterie de Benjamin Naud et la contrebasse d’Adrien Rodriguez  partagent  une place aussi importante que diverse, et dans tous les cas, s’accordant  et s’intégrant  remarquablement dans  la composition d’ensemble.

La batterie  de Benjamin  Naud , ne se contente pas d’assurer la rythmique, déjà  fortement présente  dans le jeu du piano de Lorenzo…le jeu de Benjamin semble  soutenir et encadrer , avec une  légèreté soyeuse le rythme impulsé par le piano, apporter une profondeur d’échos , une  respiration, un son bruissant et clair…
Quant à la contrebasse, puissamment sonorisée, elle offre des chorus très marquants : sonorités de graves profonds, effet d’attente en suspenses.
 Dans Animal Locomotion par exemple, le jeu d’Adrien Rodriguez  à la fois virtuose et expressif instaure un climat d’étrangeté et d’attente un peu hypnotique  qui permet  à la reprise du piano  de détacher en toute pureté la ligne claire de sa propre virtuosité. 
En beaucoup de moments peuvent surgir au gré  celui qui écoute, connotations imagées, impressions, émotions, comme un film suggéré, même si les titres ont été peu annoncés ce soir de concert,  et d’ailleurs souvent peu figuratifs :
Animal locomotion par exemple au titre fort énigmatique a une composition mais si répétitive et obsédante que peuvent  s’y dessiner des formes cubistes …
Heavy  Rotation : manège obsédant   , notes claires et détachées   , fond  sombre, arrêt suspendu  …                                                         
Breccia, mélancolie d’un piano, sur une  mer d’automne à la Julien Gracq   ou un lac sous la brume…
Et donc  Mirko , personnage étrange , que la fin du morceau  non clôturée , invite, ou condamne ? à une danse sans fin !


Toutes évocations qui n’engagent que les ressentis personnels…mais qui toutes accompagnent une écoute prenante ,  d’un groupe très chaleureux, dont  on a un grand plaisir à partager la musique ! 



           

mercredi 23 novembre 2016

Quand Alexandre THARAUD choisit RACHMANONOV

Le Second concerto !
En ce qui concerne la musique que l‘on dit classique, ma « culture », toujours un peu buissonnière, est particulièrement hasardeuse,  dépourvue de connaissances générales  susceptibles d’éclairer peut-être le contexte des œuvres qui m‘enthousiasment…
Elle s’est construite  au fil des rencontres et des émotions …
Si  grand est le hasard de ces rencontres, si tenace le lien que je garde avec  ces œuvres que je serais tenter de dire qu’il n’y a pas de hasard ou plutôt qu’il ya dans ces rencontres du « Hasard Objectif ». Car je suis étonnée de retrouver avec amour, une émotion intacte,  des œuvres qui furent des coups de cœur de ma toute jeunesse.
Ainsi la Pathétique de Tchaïkovski, ainsi le concerto pour clarinette de Mozart, et aujourd’hui le second concerto  de Rachmaninov…
Bien plus je suis  étonnée, quoique qu’intimement  je sois sûre  qu’il s’agit là de chefs d’œuvre , et que ma science et mon discernement insuffisants ne font rien à l’affaire, je suis incrédule que Richard Galliano dont nul n’ignore l’inconditionnelle admiration que je lui porte, ait choisi justement  le Concerto pour Clarinette de Mozart …Il parle avec science et discernement de ce choix, de sa manière de l’interpréter , de ce qu’apporte à l’œuvre, primitivement écrite pour le cor de Basset, les possibilités sonores de l’accordéon.
 Mais il en parle surtout avec une émotion et un enthousiasme  de simple mélomane,  en expliquant  le projet en termes de « désir »  tenace et de longue date...
Incrédule, non parce que je doutais de la beauté de ces œuvres, mais de ce que leur choix éclairé puisse coïncider avec le mien , rencontre incroyable qui m’apparait naivement , pour ainsi dire ,valider un des mes choix affectif et durable…
Bien sûr il m’est déjà arrivé dans ma jeunesse d’élire dans mes favoris des musiciens, bien avant qu’ils ne deviennent chanteurs à succès . Mais c’étaient des chanteurs, j’appréciais aussi la qualité de leurs textes, le rythme de leur phrasé, et là au moins je pensais en avoir une petite  compétence…
Et voilà qu’aujourd’hui c’est Alexandre Tharaud , que je n’admire pas moins , qui choisit Rachmaninov  et… le Second Concerto , bien sûr !
Avant tout j’écoute,  je me délecte  de la musique que j’aime, du son magnifique  de son piano –« la musique avant toute chose ! » -et puis je lis !
Et puis je  lis ! Quel objet précieux est  un CD où le livret raconte, établit un lien avec son auditeur...
Je lis ce qu’il confie  de lui –même, de sa rencontre il y a une vingtaine d’années, avec le concerto de Rachmaninov :
 « J’ai joué tôt le second concerto .J’adorais cette musique-la virtuosité de Rachmaninov  grise le jeunes pianistes –et déjà l’idée de l’enregistrer me taraudait, une vingtaine d’années s’est écoulée, il faut savoir attendre … »
Me touchent  la mention personnelle de ce long et tenace désir de le jouer, en même temps  que le choix de son interprétation de l’œuvre qui « se modifie  considérablement au cours de la vie », « un Rachmaninov sombre, désespéré, au bord du gouffre » 
« Une plongée dans les abîmes d’une profonde dépression […]Rachmaninov en renaîtra aidé par la psychanalyse …et l’écriture de ce chef d’œuvre »

C’est dit, c’est dit par un si magnifique  musicien: «chef d’oeuvre absolu » et j’en suis naïvement émue..Je comprends que la jeune fille romantique et romanesque que j’ai été, ait élu particulièrement ce concerto  !
Ma sœur me l’offrit pour un de mes anniversaires par Aldo Ciccolini !

M’intéresse aussi le choix fait des morceaux enregistrés « autour » de l’oeuvre.
En particulier ceux qui se rattachent spécialement  au concerto :
La romance (ou la mélodie ???) qui « en reprend l’entière introduction du second mouvement », puis ouvre à un autre thème, un chant lyrique s’une simplicité bouleversante »
Et voilà mise à jour l’autre raison fondamentale pour moi d’avoir aimé spontanément et d’aimer toujours cette œuvre…
Sa puissante, sa merveilleuse force mélodique, moi qui suis, comme Margot, à jamais dépendante de la mélodie.
Cette mélodie qu’Alexandre Tharaud voulait  encore offrir, dans Vocalise opus 34, « en une voix lyrique,   tel un retour aux sources, un clin d’œil au pianiste compositeur qui a passé sa vie à s’inspirer jusqu’au mimétisme de la voix humaine »
Je me rends compte que c’est d’abord à cette émotion- là, la puissance mélodique, le sens profond  que choisit de donner  à l’œuvre l’interprétation du pianiste, la profondeur orchestrale du désespoir, tandis que le piano déroule la pureté du chant,  à laquelle j’ai été sensible…Davantage qu’à l’extrême virtuosité du pianiste, qui s’avoue  pourtant « certes encore électrisé  par  la virtuosité » !
Et à force d’écoutes, (et peut-être en raison de cette remarque de Tharaud,) je prends conscience de cette virtuosité, je l’entends…, je l’avais oubliée parce qu’elle est si accomplie qu’elle se fait oublier, comme « naturelle » …

Et le plaisir de la ressentir se mêle intimement  à l’émotion bouleversante exprimée, plaisir complexe, parfait, renouvelable indéfiniment …je crois !


lundi 14 novembre 2016

Les sirènes de la modernité : une cuisine !


Mon philosophe familier m’a dit : « c’est normal, il faut vieillir ! Et pourquoi ça ne serait pas d’un coup !!!! »
Malgré toute ma confiance en sa sagesse «  philosophique », je ne peux m ‘empêcher , ma sagesse « politique de l’autruche »aidant, de refuser cette évidence …
Partant de l’idée que nous partageons, que s’adapter au contexte du temps est source de jouvence, de nous adapter nous tentons…
Il faut bien dire que jusque-là certaines adaptations  ont  représenté plus d’agréments que de désagréments …
Ces derniers temps toutefois, la noirceur du monde nous est apparue comme un démenti à la foi que nous avions en le Progrès, ou moins grave,  le retour d’idées que nous avions défendues qui s’étaient ensuite abîmées dans le remous de la Réaction, nous a inclinés à nous dire, en résistant de toutes nos forces à l’idée que le monde empirait , que parfois il stagnait dans l’immobilisme , ou du moins dans une oscillation  pendulaire …
Tout cela ne nous empêchait pas grâce à nos enfants, grâce à nos découvertes musicales, à de précieuses rencontres au hasard de la vie, et du moins en ce qui me concerne grâce à mon ravissement candide devant la beauté du monde, des primevères  à l’infini de la mer en passant par les arbres d’automne, de vivre de précieux moments partagés de bonheur , même si sa précarité ne nous échappe pas .
Même si, néanmoins, souvent,  les raffinements électroniques des machines nous apparaissent vains et inutiles, sans que nous osions l’avouer de peur de paraitre « vieux cons »…
Alors, quand mon vieux four est tombé en ruine, non qu’il soit si archaïque que ça, mais trop de rôtis, de gratins, de pyrolyses, ont eu raison de ses parois …quand l’évier d’émail a eu trop d’éclats , quand le plateau en carrelages s’est manifestement ébréché en maints endroits ….
Nous avons cédé !
 « On va pas changer le four en conservant son contexte vintage »
ET nous avons cédé aux sirènes de la modernité !!!!
Faut changer tout ! faut faire du neuf, de l’ « actuel » !

Moi qui ne jette rien s’il n’est hors d’usage…nous avons fait repeindre , refaire les prises électriques , changer le lave linge « qui marchait » mais sans vigueur , et le lave vaisselle qui marchait parfaitement , mais ne « s’intégrait » pas !
Nous avons pieusement conservé au garage le petit frigidaire qui n’avait pas démérité, les anciens meubles qui pouvaient encore servir…
Et de rangements  en dérangements, nous nous sommes « adaptés », de deux semaines à cinq nous nous sommes adaptés, de notices lues et relues une à une, nous avons domestiqué un peu péniblement, nos nouveaux esclaves électroniques …aménagé les placards nouveau-nés ….et demandé aux anciens du garage de se charger du trop plein !!!
Ce furent sept semaine à jouer « Cuisine et Dépendance !!! »
Mais nous avons refusé, refusé , et refusé encore, de jeter aux orties l’ancienne suspension électrique que d’aucuns qualifiaient  de vintage, et que nous aimions , et continuons d’aimer , et la merveilleuse table de cèdre rapportée du Maroc , ordinaire, mais d’un bois  parfumé et  si  joliment doré …
A quoi servirait de jurer quoiqu’un peu tard qu’on ne nous y prendrait plus !!!!
 J’aï compté, dans notre passé, sans avoir fait une  carrière internationale de célébrités , nous avons déménagé sept fois !
De ces  déménagements, Il y en eut de faciles, il en a eu de plus durs, mais j’ai peur que ce déménagement de cuisine soit celui qui nous ait le plus coûté en fatigue ….Je ne sais pourquoi ?
 Eh bien faut se l’avouer !  peut-être ,  avons-nous vieilli ????


mercredi 9 novembre 2016

Livres de chevet


 Un livre de chevet ? c’est  souvent me semble-t-il , à l’instar des bibles qu’on déposait sur la table de nuit,  à son « chevet », un livre pour accompagner notre vie,  un livre de référence , dont la lecture récurrente nourrit quasi  quotidiennement  notre réflexion sur la vie, et apaise l’esprit le soir avant de plonger dans  la profondeur  apaisante- ou inquiétante ?- du sommeil….
Bref une telle conception semblerait connoter des livres graves, sérieux, de portée sinon religieuse ou philosophique, du moins chargés d’une sorte de gravité ou de profondeur….

Et je souris,  en regardant les livres qui s’accumulent à mon chevet !

Un jour un de mes amis FB nous a demandé de dresser liste des livres qui avaient marqué notre vie. Cette pertinente demande m’a fort intéressée.  Mais après les premiers titres surgis d’emblée, l’afflux fut tel et surtout si divers, pour ne pas dire disparate, que j’en fus désorientée…
J’ai été obligée finalement  d’y mettre un peu d’ordre et comme tout tri nécessite critère, j’ai  pensé que livre de chevet c’était  pas si simple ni évident, que les empilements de livres qui séjournent sur ma table de nuit, aux alentours de mon bureau ou sur les étagères  près  des fauteuils du séjour formaient finalement des cumuls sédimentaires variés dont l’analyse  n’était pas sans intérêt.

 Dans «  Les livres de ma vie » , il y a d’abord les premiers , ceux qui marquèrent mon enfance : je crois que je me rappelle le tout premier achat : une librairie à l’ancienne, au Sablar, avec mon père, c’était « Les petites filles modèles », et déjà commençait ce tri quasi intuitif qui préside à nos choix : oui à Camille et Madeleine, et la comtesse de Ségur, oui à l’Auberge de l’Ange Gardien ! et au Général Dourakine ! mais non aux malheurs de Sophie ! non à Un bon petit diable !
Une merveille dont je ne rappelle même pas l’auteur « Hilde aux cheveux d‘or », mais dont je me rappelle la fascination durable, les images et la lecture réitérée…
« Madame Thérèse » que j’ai tant aimé qu’il m’arrive parfois de le relire à l‘entrée de l’hiver…
Tant de «Bibliothèque rouge et or » ou de « Bibliothèque verte » dévorés jusque tard dans la nuit dont j’ignore les auteurs…
Ceux- là étaient en fait des livres de chevet, de ces livres qui construisent un monde qui nous offrent la bulle irisée dans laquelle on trouve l’apaisement et le sommeil…
Ce sont aujourd’hui…les polars, les « roses », ou  pas forcément si roses que cela, mais qui offrent sans doute des univers positifs, par l’espèce de vertu de certains de leurs personnages.
Il y a dans certains personnages une force ,une humanité,  une réalité qui en font des compagnons proches de nous , dans nos doutes,  nos certitudes, ou nos angoisses , le Moine  Cadfael ( Anne Perry)à l’instar du Guillaume de Baskerville du « Nom de le Rose »(Umberto Eco) dont il est la face résolument lumineuse , Hercule Poirot ou Miss Marple dans un univers fictionnel pas si rose qu’on le dit souvent, ont le pouvoir de vaincre  la force du malheur…
De ce point de vue, le remarquable commissaire Adamsberg de Fred Vargas, création originale et décalée, doté de caractéristiques non-réalistes, qu’on peinerait à se représenter dans le réel (et les acteurs qui lui ont prêté corps, postures et psychologie, pour excellents qu’ils furent, n’en ont pas épuisé l’irréalité) possède paradoxalement une évidence, une présence, à laquelle on croit ! , et une force apaisante à laquelle on aime s’abandonner ...
A leur côté curieusement veillent d’autres personnages lumineux dans  d’autres textes que je ne me lasse pas de relire, le docteur Rieux et ses compagnons prisonniers de «  La Peste », Candide ou « l’Optimisme » , Denise  Baudu et Octave Mouret dans leur « Bonheur des Dames »…Robinson et son Vendredi dans leur «  Vie sauvage »ou leurs « Limbes du Pacifique »…et bien d’autres qui traversent mes journées et mes veillées…Gigi et Phèdre ,Tartuffe et Marius, madame Thérèse et Bérénice … !

Et je repense à l’affirmation de Barthes que le plaisir du texte ne passe pas forcément par la qualité d’écriture ou la portée  morale.
C’est vrai que la force des personnages, peut-être  quelque chose en eux d’humaniste, et la tension dramatique de leurs destins s’imposent à moi primordialement, au point que j’ai peine à « ne pas savoir la suite de l’histoire », fût-ce dans le pire nanar, suscitant l’ironie de mes proches …
Néanmoins c’est bien la qualité du texte qui assure leur qualité d’un livre « de chevet »
D’abord parce que la perception de la beauté de l’écriture est plus nette quand on n’est plus captivé par la seule attente de ce qui va arriver et que l’on prend en quelque sorte le temps de savourer cette beauté.
..La manière dont est mené le récit, si propre au narrateur, rapide, ou s’attardant, usant de comparaisons, ou précise et ramassée, le point de vue  choisi, la ligne pure du fil des évènements, ou au contraire tissée de certaines évocations descriptives ou poétiques :
Ô les évocations d’Oran, les bûchers et  les fleurs,  l’odeur de la mer, ô le jardin du Luxembourg et la fascinante et monstrueuse vie du Bonheur des dames, ô les jeux de langage oulipiens des personnages de Fred Vargas, à la fois présents dans tous ses romans et toujours différents …ô le délice des personnages secondaires !....

C’est ce plaisir du texte qui éveille le désir de relire encore et encore, donne à certains livres le pouvoir  d’être relus inlassablement sans en épuiser le plaisir…comme il en va des musiques d’élection, que nous pourrions elles  aussi appeler nos « musiques de chevet »…
En fait ce qui caractérisent  livres et musiques de notre vie, c’est le pouvoir qu’ils possèdent de renouveler indéfiniment le plaisir de leur lecture, ou de leur écoute.
C’est aussi leur vertu de livres ou musiques de chevet, non qu’ils nous endorment ! mais nous offrent,  toujours renouvelé, un sentiment de plénitude et de sérénité, apaisant  comme... une prière du soir ...!







samedi 15 octobre 2016

Frederic VIALE les mots de sa musique.


Frédéric Viale  avec son quartet fidèle, Nelson Veras, guitare, Natallino Neto, basse, Zaza Desiderio, batterie   et son Pigini nouveau, vient d’enregistrer un quatrième CD…
J’aime,  nous aimons la musique de Frédéric...( en témoigne le post deMichel)
Le son de son accordéon, clair et chantant, chargé d’énergie parfois dansante  et parfois mélancolique, la qualité émotionnelle de ses mélodies, et la distribution harmonieuse des rôles dans son quartet, la guitare vive et subtile de Nelson Veras , la rythmique chaleureuse aux couleurs d’Amérique latine de Natallino Neto  et de Zaza Desiderio , composent un  style aussi caractéristique que varié, le style Frédéric Viale
J’aime ces contrastes marqués , de la songeuse méditation de Orméa aux valses « déstructurées » Indifférence, ou « restructurées »  en « nuisette !»,    et des balades .. sur les ballades d’Automne ou de Printemps…à   la « folie» ?divagatrice de l’Etre Timbré !
Mais ce que j’aime aussi , c’est le talent de Frédéric à inventer les mots de sa musique.
Car ses titres offrent   à la fois des références culturelles , un tremplin à l’évocation pour leur écoute , et un chemin, complètement ou presque divagateur, en tout cas personnel , pour suivre la voie suggérée…
 Il s’ensuit une grande liberté pour les évocations offertes, en somme une démarche quasi poétique, un rapprochement métaphorique entre les mots du titre et la musique offerte, rapprochement qui n’est jamais réellement identificatoire, mais permet  toujours un « écart »…
Les Racines du Ciel, pour moi c’était un livre , pour Frédéric c’est un –très beau- tableau où domine la notion de couleur…
Et ainsi ces Racines de Ciel évoquent  finalement pour moi l’enracinement dans la culture musicale et l’aspiration à s’en évader pour être soi….

Lou Pastre est plus figuratif dans l’évocation, solennité de la rythmique devant la violence d’une « calamité », attachement familial, nostalgie du passé…
Orméa, qui ne signifie rien pour moi a priori, me semble le plus dansant , le plus chargé d’allégresse et de glissement vers l’évocation de quelque chose de surréel…puis  l’idée que c’est un village (ce que je lis dans le livret ) m’incline tout à coup vers l’idée d’une sorte de lieu de nulle part , utopique et idéal…
Quant à l’être timbré , je m’en excuse, mais je le lis comme un grain de folie qui dévie de la norme des  gammes …
Quant au Roi Louiss, j’aime tant sa musique que je partage volontiers une allégeance à sa royauté en écoutant la joyeuse solennité de ce morceau …
Comme je suis touchée que Frédéric, vénère Goyone , dont j’aime tant , modeste écouteuse , le piano  qui chante la Mer …et je m’embarque dans le  Canto qui lui est dédié…

Voilà  mes écoutes connotées de ce très beau disque …
Je propose  à chacun …de connoter les siennes,  et remercie Frédéric  et ses complices  de nous offrir en même temps que leur très belle musique, ses mots poétiques ,  ce chemin d’accès aux délices de leur musique….






dimanche 2 octobre 2016

TULLE Une soirée avec William SABATIER

  Nous connaissions William Sabatier
Des rencontres marquantes déjà : une année, à Tulle, avec son « maitre » Olivier Manoury , il « accompagnait » un de leurs maîtres à tous Juan José Mosalini.

 Nous avions aussi acheté un de ses Cd Desde Gardel , remarquable , tant par le choix des compositeurs choisis , ceux que William Sabatier semble fréquenter intensément pour ce qu’ils lui enseignent  du Tango,  que par l’interprétation , la sienne , bonheur du bandonéon !, celle du baryton Diego Flores , voix puissante , caressante ,  très nuancée, et parfois la guitare de Ciro Perez


Petit bijou, culturellement, pour qui cherche à approfondir sa connaissance du tango et, émotionnellement, pour qui , comme moi, aime l’émotion transmise par le son du bandonéon , le rythme du tango , son  chant qui pleure l’amour ….
Mais l’omniprésence de la voix,  de la mélodie, des textes, constituait une sorte de filtre à travers lequel devait s’écouter le très beau  son du bandonéon de William Sabatier…

Ce soir à Tulle , dans cette salle quiète du Théâtre des Sept Collines, dans la proximité du premier rang,  qui donne toujours l’impression d’une proche présence , avec l’émotion du direct qui construit pour nous la musique en live, et  l’évidence bouleversante de certaines phrases , je profitai pleinement du bandonéon de W.Sabatier, dont  le Quatuor Terpsycordes semblait constituer l’écrin  précieux et remarquablement  accordé …
Il faut dire que le programme était aussi  très  remarquable.
Tout me semblait réuni pour participer à la perfection de cette soirée.
 -J’aime les Five tangos sensations, même si le fait qu’ils soient les dernières œuvres d’ Astor Piazzola n’implique pas forcément une préfiguration de l’imminence de la mort, ils évoquent particulièrement pour moi , comme en fait presque toujours ses œuvres,  par leur tempo et leur couleur sonore, la « Force du destin ». Il me semble que quel que soit le thème annoncé Asleep, Loving, Anxiety, Despertar , Fear , il y a en eux une reprise obsédante et sombre d’un leit-motiv  Tragique….

-Puis le dialogue de W.Sabatier avec Carlos Gardel, création évocatrice et remarquablement personnelle à la fois …

-Puis la suite « les hommes de Piaf » créée en collaboration avec le Quatuor, variations remarquables sur les thèmes de la musique  de Piaf, dont Sabatier souligne avec admiration l’extraordinaire complexité …Remarquables… parce que, à quel point ces variations sont écrites je l’ignore, mais l’impression d’improvisation concertée est frappante, donne une vie puissante aux thèmes connus et à l’échange entre les cinq musiciens…

Remarquable enfin le jeu de William Sabatier lui-même, la perfection d’un son à la fois mélodique , puissant et nuancé, et  une posture saisissante par son « expressionnisme », pour moi en parfait accord avec l’image que j’ai du lyrisme du Tango…

Il me semble, au centre des quatre musiciens, à la fois conduire  leur jeu et leur laisser une grande liberté d’expression.
Et en comparant ce moment instrumental magnifique et les interprétations chantées du « Desde Gardel » je pense alors à une phrase de Daniel Mille  exprimant ses affres pour construire avec Samuel Strouk les interprétations de son Piazzolla : 
« Je veux  faire la chanteuse. Celle qui est devant et qui a la belle mélodie à jouer »…Et ainsi égaler la charge émotionnelle transmise par le chant des chanteurs argentins


Je crois qu’en cette soirée de Tulle, si transparaissait dans les choix et les interprétations des œuvres  une grande richesse  culturelle,  la charge émotionnelle fut aussi au rendez-vous … !




….Comme aurait dit Michel se souvenant de Barthes … « Studium » certes, mais « Punctum » …merveille 1 !



1=Interêt intellectuel et charge émotionnelle








samedi 24 septembre 2016

Tulle 2016, quand s’ouvre le Festival ...


Soleil et fraîcheur sur Tulle .
Entre la canicule des jours précédents, et la pluie des années précédentes, et  malgré le contexte social difficile, patrouilles et  fouilles des sacs à main, et en dépit de notre  contexte familial pénible , nous voulons résolument considérer notre entrée dans le festival comme placée sous de favorables prémices …
Du coup c’est d’un œil favorable que nous regardons  les ingrédients habituels de l’ouverture : les discours des politiques nous semblent plus concis, même  nous en partageons parfois les affirmations : de l’importance de la Musique, de l’importance pour tous de la partager , de l’importance pour Tulle de faire vivre ce festival, qui en retour participe à sa vie , économique et sociale.
Au fond  le climat social actuel,  perturbé et angoissant, m’inclinait à penser  qu’il était convenable, voire presque …civique ! pour les amateurs de musique et les festivaliers « ravis de la crèche » que nous sommes, de participer sans ironie   à cette ouverture des politiques.



Et, même la foule qui assaille la scène comme chaque année d’assauts photographiques aux reflex bruyants, et de va –et- vient indiscrets, et de conversations à voix haute sans retenue, qui d’habitude nous agace au plus haut point, nous apparaît aujourd’hui comme une expression chaleureuse de convivialité…
Même si  toutefois bien sûr je ne peux m’empêcher de penser que le thème «L’accordéon tisse sa toile » avec l’Image , n’est que trop bien choisi, tant le désir de selfies et d’instantanés me semble largement primer sur l’écoute des musiciens…


Et pourtant cette écoute, elle en valait bien la peine en ce soir d’ouverture au Magic  Mirrors, où la chevelure argentée de Roland Romanelli semblait la somptueuse mise en scène de son très beau son à l’accordéon, qui dialoguait ce soir-là, plutôt qu’il ne l’accompagnait, avec Michel Korb  et son orchestre.
Très beau son nuancé et mélodique , que je ne connaissais pas jusqu’alors , et donc l’écoute méritait bien qu’on attende pour l’écouter …que se taisent les prosaïques  voix des discours… 


…Et nous semblait préluder à Trois jours de bonheurs musicaux !!!!



dimanche 11 septembre 2016

UN BAIN















C’est la plage d’après midi, il y a du monde.  Il fait très beau, un peu moins chaud peut-être, la petite brise de mer s’est levée. La mer est  juste un peu forte, l’eau est douce, juste un peu fraîche, ses vagues éclatent juste, en roulant en écumes longues …
J’hésite en arrivant  , il ferait bon rester au soleil, un peu à l’écart de la zone de baignade , à l’écart du bruit des voix enfantines , avec le seul bruit de la vague qui frappe le sable, avec Nadja et Charlotte qui lisent et discutent paresseusement .


-Mais où est Camille?

                                                                             --Elle prend les vagues, là-bas, au bord de la baignade …




Sempiternelle question de Mamouna inquiète, question de toujours, depuis que Nadja avait encore l’âge de Camille et beaucoup moins … et le regard qui cherche, et me voilà debout,  traçant sur le sable fin où vient mourir la vague, à la recherche de la petite tête dans l’écume, la petite tête qu’on connaît si bien,  mais qu’on a peine à reconnaître parmi les innombrables têtes du bain de l’après -midi…



Et c’est elle qui me voit, c’est elle qui me fait signe ,  et c’est en moi , comme toujours et naguère, un petit éclat de bonheur…
J’avance un peu , j’admire cette fusion intime avec  la mer ,la petite tête qui attend, qui attend la belle vague puis qui soudain se retourne, se fondant en elle et  se laissant porter jusqu’à mes pieds, et riant…   j’admire cette aisance « aquatique » qu’elle a  eu de tout temps, mais qui a acquis avec les années la technique,  le savoir faire  , la familiarité avec l’océan…

Elle m’appelle, et  c’est vrai que c’est le dernier bain de l’été !
Elle m’appelle,  et je m’avance, attirée… mais je me contenterai de prendre  les vagues les plus douces, de prendre à mi chemin les écumes,  et de me laisser emporter jusqu’au bord puisque  les vagues d’aujourd’hui  nous emportent volontiers , et je la vois me dépasser, heureuses …!


Je l’admire… et avec un petit pincement au cœur je pense  que c’est moi qui jadis, comme c’était la plus petite,  moi qui prenait avec elle ses premières vagues , l’encourageait, la rassurait , partait avec elle…






Ouah …ne pas y penser, admirer, se réjouir, de la voir si grande, et si habile !









Et voilà que notre désir de dernier bain a contaminé deux autres petites têtes charmantes …
Et que je reste là, à prendre une écume sur deux ou sur trois,  à regarder et surveiller les trois petites têtes, à rire de leur plaisir quand elles  réussissent à venir s’échouer à mes pieds, dans la douceur de l’eau fraîche de ce dernier bain….

 
Révérence gardée envers Georges Brassens
«  Révérence gardée envers Paul Valéry!!!!

« Les bons  maîtres me le pardonnent :
 « La vague lève, il faut tenter de vivre ! »



mardi 9 août 2016

LARS DANIELSSON, magnifique!


C’était à Oloron, soleil sur le Piémont, au tout début de juillet !





C’était un festival au joli nom, « Des Rives et des notes », vigoureux et solide en dépit des années…
Il y avait Martine Croce, une précieuse amie qui nous avait invités au concert de Lars Danielsson..
Il y avait Charlotte et Camille, nos petites filles,  ravies d’être là, imperméables aux soucis de la file d’attente et aux impatiences des aléas du placement…libre !!!

Et il y avait Lars Danielsson et son group
Sebastian Studnitzky émouvant à la trompette,
John Paricelli à la créative guitare,
Magnus Ostrom, dont  la batterie aérienne n’offre pas seulement un rythme subtil aux autres instruments mais  un éventail nuancé de colorations sonores…
Et il y avait au piano, Gregory Privat, un piano remarquable, et un jeu expressionniste, saisissant de présence…
Et il y avait, époustouflant,  le  maître du jeu : Lars Danielsson, embrassant sa contrebasse avec tendresse, la beauté de ses longs doigts agiles sur les cordes…

Et évidemment il y avait l’évidence des évidences, la beauté de la musique !
Le son de Danielsson, pureté et moelleux de la sonorité des instruments…
Mais aussi l’invention  de mélodies si belles que leur écoute engendre le désir de les réécouter indéfiniment et qu’on ne peut les empêcher de chanter durablement dans notre tête.
Et Lars Danielsson de surcroît  chef d’orchestre omniprésent et discret des instruments, réglant avec doigté la composition de chaque morceau..

Une musique qui  évoque  pour nous  de lointains horizons de mer et de ciels, et l’immensité de lieux enchantés…

Moment de délice et de perfection, un de ces concerts qui passent comme un rêve et dont les rappels généreusement offerts n’épuisent pas le désir du recommencement…


Après le concert, un moment de signature avec le chaleureux truchement de Martine,  bien plus qu’un moment de signature, au-delà des mots (qui nous manquent ) parce que la musique est à elle seule  langage, grâce à la chaleur humaine et la simplicité d’accueil de Lars Danielsson, un moment de partage du bonheur de ce soir , pour nous d’avoir écouté, et pour eux d’avoir si bellement  joué…

Une soirée qui marquera pour nous quatre un grand moment de musique.

Nous qui ne connaissions pas Danielsson, quel bonheur de l’avoir rencontré !
Depuis nous ne cessons de réécouter ses CD, Liberetto est devenu un de nos tubes, qui plus est partagé avec notre Charlotte… !




 Merci LARS !
Merci Martine !