samedi 29 mai 2010

Le rire de ma mère


Oui je sais cette fête des mères, c’est la fête à Pétain, c’est la fête aux fleuristes, c’est la fête aux bijoutiers et aux parfumeurs…

Mais je sais bien que je serais un peu triste si nul ne me disait ce jour-là, sans fleurs, ni bijoux (quoique !) «Bonne Fête, Mamouna ! »

Alors même si je n’attends pas ce jour pour penser à toi, Mérotte, je veux avoir pour toi qui aimais les lettres et en écrivais beaucoup, une petite pensée spéciale, en forme de texte, en forme de fête…

Trop entière et passionnée, ma mère n’avait pas le moindre humour…En revanche, elle aimait rire et riait souvent d’un rire « méridional », chaleureux, incoercible, et communicatif…

Comme disait ma grand-mère, d’un ton sévère et réprobateur, « toujours, quand elle faisait des bêtises …ta mère, elle riait !!!»
Et de nous raconter souvent l’histoire du « quai de la gare de Béziers.. » !!!

Ma grand mère, adorait voyager. Elle voyageait beaucoup avec ses modestes moyens, à pied, à dos de mulet dans son enfance, puis en car et enfin en train, quand son « cheminot » de mari lui offrit la gratuité des Chemins de Fer …

Elle prenait une valise la plus petite possible, qu’elle rangeait avec une efficacité remarquable, mais était contrainte malgré tout d’y annexer un certain nombre de petits paquets ou de petits sacs, ficelés les uns aux autres puis à la poignée, ou sur l’avant, ou trimballés dans l’autre main…

Quand ma mère était encore gamine, un jour que toujours ponctuelle, ma grand mère se hâtait sur le quai de la gare de Béziers, vers la tête de train, traînant valise, paquets divers, et ….sa fille , la valise, s’ouvrit, dispersant les paquets attachés, répandant sur le quai son contenu si bien plié….aux pieds de ma mère qui faillit s’y empêtrer et qui, « au lieu d’aider ! », « Oui, au lieu d’aider à ramasser ! », se mit à rire de son fameux rire, de ce rire incoercible qui fait venir les larmes au yeux et donne mal au ventre, qui se communiqua à tous les voyageurs autour sur le quai , …sauf à ma grand mère, bien sûr, qui, vexée, furieuse, s’empressait de vite ramasser les affaires autrefois bien repassées et pliées, de les enfourner à la hâte dans la valise qui de surcroît ne fermait plus très bien, et foudroyait du regard sa fille, et son rire qu’elle n’était pas près d’oublier….comme ses récits récurrents nous le prouvèrent…

Ce rire de ma Mère, moi non plus je ne suis pas près de l’oublier….




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vendredi 28 mai 2010

Trentels: François Heim ,connotations

Je ne connaissais pas la musique de François Heim, si ce n’est qu’à propos de Stéphane Délicq une amateure d’accordéon dont nous partageons je crois les goûts avait cité son nom….

Je l’ai beaucoup aimé pour la simplicité complexe de sa musique, mélodieuse sans mièvrerie, joyeuse avec mélancolie, trad sans folklore…
Et aussi pour sa présence en scène….




Quand il entre en scène avec son comparse dans leur décor coloré,  tout le temps du concert et ensuite à l’écoute de son disque, c’est l’image d’un petit « farfadet » qui s’impose à moi.
Avec son petit diato dont il tire un son vif et chaud, ses attitudes corporelles déliées, souples, dansantes, j’ai l’impression d’un baladin léger, agile et rieur, mais un peu timide et renfermé…


D’Arlequin il a les couleurs, la joie, la malice, de Pierrot la mélancolie, la poésie, les yeux songeurs…


Certes il s’inscrit en se présentant dans la musique trad, tradition argentine de la milonga , et plus souvent tradition bulgare, mais ses mélodies me semblent surtout très personnelles, délicates et délicieuses, légères, rythmées, à la fois enlevées et voilées de mélancolie en mineur…







Et quoique j’aime particulièrement un de ses morceaux, « Sous le soleil »...

Malgré les vives et chaudes couleurs qu’ils affichent avec son compagnon, 
je pense en les entendant à ce poème de Verlaine :






Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune
Il n’ont pas l‘air de croire en leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune


Au calme clair de lune triste et beau ….














Ou à un tableau de Watteau ou de Lancret , qui n’eurent pas la chance de connaître l’accordéon, mais qui sans nul doute pressentaient son souffle dans les feuillages qu'ils peignaient….

















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Un soir au dortoir

Il y a quelques jours je suis allée garder mes petites filles .
Et un soir nous avons fait une soirée "dortoir": dans la grande chambre de Charlotte, aménagée de neuf pour ses dix ans, moi dans le lit d'icelle, les  petites sur deux matelats alignés façon dortoir ...
Par ces soirées d'heure d'été , où l'on a joué tard au jardin dans la douceur du soir,  où dans la chambre le jour persiste à s'insinuer par   les persiennes , il est plus facile de trouver blagues en chaîne et rires en cascade que le sommeil...
Ma modeste contribution à calmer le jeu consiste à raconter "des histoires de quand j'étais petite"...
J'ai rédigé la dernière née...
Elle est  ICI   : Le lait de La Laitière








Certaines fois, je leur ai lu ou raconté aussi:
Trois histoires pour aller dormir, de Jean Hugues Malineau et Lise Le Coeur(Renard Poche de l'Ecole de Loisirs)



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dimanche 23 mai 2010

Trentels : Accordéons, Impressions, Connotations

PASCAL CONTET

Michel a publié de ces concerts TROIS COMPTES RENDUS . Sans prétendre qu’ils sont objectifs, je dirais qu’ils rendent si bien compte des émotions vécues pendant ces trois jours que je n’y ajouterai que des impressions-connotations délibérément subjectives…

Pascal Contet : Découvertes et Redécouvertes  

Contrairement à mes habitudes de « préparation » au rendez-vous des concerts,je n’avais pas écouté beaucoup de ses CD, dont la musique me paraissait abstraite, à l’instar de concepts élaborés et délicats, mais qui me procurait peu d’émotion musicale.

En rencontrant Pascal Contet , j’ai d’abord découvert un homme ouvert aux gens avec simplicité, et aux problèmes de notre monde avec sensiblité…



Puis ce fut son concert et la redécouverte d’œuvres que j’aime :

CHOPIN, dont son accordéon restitue pour moi non pas telle ou telle œuvre précise mais le style musical qui fait que je l’aime et le reconnaît…à quoi je ne sais, la fragilité d’un phrasé ?la mélancolie- mélodie ? un écho à la Proust de mon adolescence ?

Une musique qui n’est en fait ni tout à fait la même ni tout à fait une autre ?



COUPERIN François, dont j’avais des disques, qui incarnait pour moi l’ équilibre des constructions classiques , à l’instar de Bach, mais sans contrepoint, comme plus retenu, plus réservé … « français » ?

J’ai recherché fébrilement en rentrant cette Messe à l’usage des paroisses…jadis écoutée et réécoutée et …oubliée


SCARLATTI, sans les brillances de la trompette auxquelles je l’associais…


PIAZZOLA, reconnu encore une fois, tant le jeu de Pascal Contet me semble en restituer le style essentiel, mais plus familier, dans une pièce moins connue…



Oui, redécouvertes…et découvertes :

Dans une note récente, je regrettais de manquer de « passeurs de musique » .

Je me rends compte que certains musiciens peuvent être passeurs des musiques qu’ils aiment, qu’ils choisissent et qu’ils jouent. C’est le cas de Galliano jouant Bach et Piazzola et expliquant son projet, c’était le cas , dans un registre très différent de Barboza, « racontant » sa musique…

C’est le cas de Pascal Contet , qui entre chaque morceau, avec clarté, simplicité et précision, présente, explicite, raconte le sens et le contexte de son interprétation.



Découverte de ses créations improvisées

Redécouverte aussi , car pour moi, depuis que j’ai commencé à écouter du jazz, la question de l’ improvisation m’intrigue, comme m’intriguait la commedia del arte, ou avec mes élèves le projet de faire écrire (avec un point de départ ou non ? une structure,une image, une photo , un désir de message ? « un vers donné » ?) part de l’inspiration et part du donné culturel , mystère ou alchimie ?projet qui m’intéressa toujours au point que j’avais introduit dans ma grille d’appréciation de leur textes un critère « invention » dont j’aime le nom, car il parle de découvrir, de trouver, et …nous offrait beaucoup à discuter !!!

Les improvisations de Pascal Contet inventent mais on ne s’y perd jamais tout à fait, car il me semble y retrouver comme une structure clé , une ligne constitutive….

A moins que j’ai apprécié ses improvisations parce que l’improvisation ne se supporterait qu’en direct, parce qu’on assiste à la musique en train de se construire, alors qu’un enregistrement se perçoit comme un objet fini , clos, et  comme tel supporte mal l’improvisation…


A suivre…je me suis un peu perdue dans ma divagation !!!!





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samedi 22 mai 2010

Chemin

Après une suite de jours pluvieux et froids, de saints de glace et de morosité, ce vendredi matin, l’air était clair, pétillant, juste un peu frais avec à peine ce qu’il fallait d’arrière fond de tiédeur…quand j’ai pris la route pour quitter Toulouse vers Pau…

Je conduisais, donc pas de photos possibles, rien que les MOTS  pour décrire la beauté de ce paysage ce jour là .Une sorte de résultante de la rencontre fortuite de la tiédeur de l’air, d’une terre encore riche de l’humidité des jours passés, de feuillages juste naissants, poussières de vert tendre ou rosé, de l’éclosion tardive des acacias, de champs encore presque nus, ornés de la seule gravure de leurs sillons, du reste sur la montagne d’une neige tardivement tombée.

L’autoroute, qui épouse à certains endroits le vallonnement et les courbes douces du Piémont ressemblait à une large allée d’acacias. A chaque sommet, sur ma gauche, on voyait par échappées la montagne qui nous accompagnait, d’un bleu ardoisé sur la ciel bleu pur, et dont les restes de neige dessinaient la crête…, et devant, des étendues de champs beiges bordés en haies de toutes les gammes de feuillage, peupliers, bouleaux, charmes, diversement verts, dans lesquels les conifères traçaient leur contraste vert sombre.

Le départ est certes un lieu commun de la littérature et du cinéma. Poésie urbaine du "long orphelinat des gares", nostalgies antiques des Ulysse ou des Corée, ou road movies des diligences, ou autres wagons et frégates… ce LIEU COMMUN ME PLAIT.

Depuis que sur les épaules de mon père je l’écoutais raconter un petit sous-verre de la salle à manger : « La diligence va partir !!! » ?
Depuis qu’enfant je pris pour la première fois l’autorail, on disait « La Pauline ! »,pour aller chez mon amie Eliane, avec un mélange d’excitation de la retrouver et d’angoisse de rater l’arrêt, ou de ne pas savoir ouvrir la porte, ou de ne pas descendre du bon côté ?
Depuis que j’ai quitté la maison de mes parents « pour mon avenir »et « pour mon bien », en tout cas pour l’internat ? Je ne sais…

Partir est toujours pour moi un mélange AMBIGU du désir violent et fantasmé d’un ailleurs, et de l’angoisse non moins violente d’un déchirement…



Ainsi songeais-je en ce radieux vendredi, en quittant mes trois petites de Toulouse et leur maison, et partant avec impatience vers ma maison, vers Michel resté chez nous et m’attendant …

Et j’écoutais VIVRE de Stéphane Délicq, et je trouvais que sa musique, à la fois rythmée, mélodieuse, pleine d’énergie vitale et d’une certaine mélancolie, que sa mort prématurée renforce du sentiment de l’irréparable…sa musique s’accordait bien à mes sentiments…







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jeudi 6 mai 2010

Le Studium et le Punctum : la culture ou le plaisir ?



Comme je l’ai écrit dans une note ICI  ma culture, surtout ma culture musicale, ressemble à un jardin de curé, elle est presque totalement autodidacte…
Elle est le fruit d’un vagabondage culturel où le hasard de la RENCONTRE joue un rôle fondamental, ma mère, ma sœur, mon voisin M.D qui m’apporta La Pathétique et de fil en aiguille Tchaïkovski, concertos et opéras…et puis Michel , Le jazz, la pop, et finalement L’accordéon…

Mais la rencontre ne nous apporte que ce que nous cherchions déjà ou peut-être ne suivons –nous les chemins qu’elle nous trace que si le plaisir nous conduit…

Je pense donc suivant en cela une analyse de Michel que deux facteurs orientent nos choix ; il les nomme Studium et Punctum…

Au second, j’associe, plaisir ; émotion, goût, aimer, énergie vitale…

Au premier, savoir, travail, effort intellectuel, connaître et comprendre…



Notre expérience commune de la musique d’accordéon étant une découverte tardive, comme les apprentissages abordés tardivement, elle est l’objet de ma part d’une réflexion plus consciente : elle m’apparaît effectivement résulter de l’interaction de trois facteurs : RENCONTRES « hasardeuses » des hommes ou des œuvres, PLAISIR musical plus ou moins immédiat, ressenti comme une EVIDENCE, et désir de SAVOIR ET « DE COMPRENDRE ».

Les rencontres sont on peut le dire un effet du hasard, mais le facteur social et affectif y joue un rôle fondamental : les chansons de ma mère, le piano de ma sœur, le jazz de Michel, mais aussi Bruno, Philippe, d’autres moins proches, rencontrés furtivement, Tuur Florizone, Raul Barboza, David Venitucci… la sympathie immédiate et la fascination qu’exerce sur nous leur talent musical, incite à les écouter et à développer une sorte de familiarité avec leur œuvre, leur jeu, leur style.

Le plaisir musical, ressenti comme une évidence, par son évidence même, résiste à l’analyse ; mais il rend heureux, donne une sorte d’apaisement, ou d’énergie vitale. Il crée le besoin de se renouveler indéfiniment : on écoute ne boucle, ou on court au concert…

On se laisserait bien guider par le goût, on irait exclusivement vers ce qu’on aime et qui nous rend heureux si on n’était toujours incurablement animé de curiosité, du désir de connaître d’autres œuvres, ou de comprendre de quoi est faite l’alchimie du plaisir….

En ce qui me concerne, la compréhension technique me fait totalement défaut : je n’ai guère qu’une assez bonne mémoire des mélodies. Pour la qualité du jeu des musiciens, je me fie a ce  que j’en ressens, au style que je leur reconnais, au son qui me semble être leur, mais je ne peux m’empêcher de chercher à comprendre de manière autodidacte la composition des œuvres, la participation des divers instruments à l’économie de l’ensemble, et au fond la raison de la beauté de l’œuvre ou de l’interprétation.

Je ne peux m’empêcher d’essayer d’écouter autre chose, d’explorer d’autres sonorités, de tenter de m’y faire prendre…

Finalement, tout se passe comme s’il y avait actuellement pour moi des musiciens auxquels je m’attache pour un besoin quasi vital de leur musique dont la beauté relève de l’évidence , et d’autres que j’explore et tâche d’écouter parce que je ne veux pas être « idiote »….

Et je retrouve une idée chère concernant la littérature et le rôle de l’école :

Je ne pense pas qu’on lirait certaines œuvres si on ne nous y incitait, ou si l’on n’était animé par une sorte de recherche culturelle : qui lirait Zola ou Camus à la plage,ou le soir, ou pour oublier l’angoisse d’un diagnostic médical.

Il y faut la plupart du temps une sorte de nécessité voire de contrainte, parfois une structure d’échanges, de commentaires, de discussion.

Il n’est pas exclu qu’au bout du compte, le Bonheur des dames ou la Peste ne joue pas un rôle aussi vital, ne concerne pas aussi bien notre vie, qu’un roman plus directement réaliste …

Il n’est pas exclu non plus que le plaisir du texte en soit finalement absent. Car il y a de la satisfaction intellectuelle à comprendre l’agencement d’une structure ou la composition d’un personnage. Ou le rythme d’un phrasé. Ou la chanson de la grammaire d’un auteur…(comme n’est pas exclu pour tout le monde le plaisir de comprendre le fonctionnement grammatical ; même si cette compréhension n’est en aucune façon nécessaire à la maîtrise d’une structure qu’on possède parfaitement par intuition)

Mais il faut admettre aussi que ce plaisir ne fonctionne par pour chacun et pour toutes les œuvres…et dans ce cas là seule joue la satisfaction culturelle de savoir que cette œuvre existe et peut fonctionner.

Et je pense pour ma part que c’est là le rôle culturel de l’école : donner à lire et à pratiquer des œuvres dont l’évidence esthétique n’est pas immédiate…permettre d’un parler, d’en juger, d’en discuter…

Mais accepter qu’elles ne paraissent pas au bout du compte, « vitales » à nos élèves et jeter un coup d’œil nous-mêmes sur ce qui leur semble « vital » !!!

Et c’est vrai au Lycée, au collège, mais aussi à l’école élémentaire : j’ai bien noté que nos propres enfants (malgré l’incitation familiale) ne vont pas toujours spontanément aux merveilleux livres de littérature enfantine, ils vont aux histoires qu’ils peuvent et désirent lire tout seuls, qui leur semblent d’emblée par leur réalisme concerner leur vie ou peut-être à des Harry Potter, qui la concernent aussi..

Comme dit Camille : j’aime bien qu’il y ait des enfants, … où sa sœur proteste : j’aime bien qu’il y ait des adultes, amoureux !!!…

Les derniers géants de F.Place, Le Royaume de Kensuké, de M.Morpurgo, Toi grand moi petit de Solotareff, s’ils ne sont pas lus à l’école risquent fort de ne jamais exister pour nos enfants.

A mon avis, c’est bien dommage car il s’agit bien là à mes yeux de littérature. C’est à l’école qu’il faut les lire, comme un projet culturel, pour en dire ce qu’on y trouve (ou qu’on n’y trouve pas !!!) et le sens qu’on leur donne…

Il y faut des PASSEURS, des passeurs de littérature, et c’est à l’école d’ être le passeur privilégié !!!



J’ai eu un ou deux bons passeurs de peinture …










Il me manque au fond des PASSEURS DE MUSIQUE…



















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Au rendez-vous de Carcassonne : Richard, Sébastien, Philippe, Raphaël…et les autres !!!

Au rendez-vous de Carcassonne : Richard, Sébastien, Philippe, Raphaël…et les autres !!!






Le 30 avril, Richard Galliano et son Tangaria Quartet ont donné au théâtre Lahary de Carcassonne un concert inaugural de La semaine du Jazz.

Cette fois encore, je dirais même, cette fois plus particulièrement encore , le bonheur musical était au rendez-vous !
Dans mon inconditionnelle passion pour sa musique , il y a quand même des formations de Richard Galliano que j’aime moins : son quartet avec Gary Burton, sa collaboration avec Biréli et Lagrène ou le trio Rosenberg, même peut-être son duo avec Wynton Marsalis…
Il y en d’autres que j’aime particulièrement :Acoustic Trio et Tangaria.

Nous avons entendu plusieurs fois Tangaria, au New Morning, à Foix, élargi en quintet avec Clarence Penn, au Théâtre de Perpignan, à Bordeaux, Casino Barrière, sous le grand chapiteau de Marciac…et jusque-là, toujours avec Alexis Cardenas au violon…
A part celui du New Morning, froid glacial au dehors, chaleur et délices musicaux intra muros, émouvant souvenir d’Alexis Cardenas chantant Una Historia del amor, et Galliano ému aux larmes en l’écoutant, je crois que c’est le concert de ce 30 avril que j’ai aimé entre tous…
Il est bien difficile de parler de ses émotions quand elles sont aussi vives.
Pour parodier -respectueusement- Pascal :
« Trop ému tu ne peux trouver la vérité , pas assez tu ne le peux pas non plus … »

Je laisse donc Michel exprimer très bien ce que j’en ai ressenti, en particulier sur ce qu’apporte de différent le violon de Sébastien Surel …


J’y ajouterai, en quelques touches et en désordre, mes souvenirs les plus marquants
Le théâtre rond , à l’italienne, où, en dépit de la déception première (2ème rang du balcon) parfaitement placés, de face et un peu en surplomb, nous étions comme enveloppés des nappes légères de la musique…
Le tango pour Claude, que nous aimons « violemment »…
La 1ère Gnossienne, introduite par une longue respiration du soufflet…
Barbara , la ligne pure de la mélodie, les sons des différents instruments se mêlant ou se distinguant tour à tour, reprenant pour de délicates citations les chansons aimées, ,(ou était-ce seulement de simples variations inspirées de Pierre, Une petite cantate ranimant le chant de la voix disparue) qui s’élève dans le silence absolu, tendu et ravi du public….


Une Valse à Margaux en duo avec Sébastien Surel, grave et enlevée à la fois.


Un Chapître où Philippe Aerts menait le train avec brio…
Le rythme soutenu mais aérien, des percus de Raphaël Meijias, un bruissement de musique soutenant la mélodie…

Une  Indifférence  prodigieuse, où Titine ô Titine vient pointer le bout de son refrain...
Un Aria dont la musicalité grave et solennelle se voit rompue finalement par la malice d’un Chapitre ou la vivacité d’un New York Tango
La Javanaise fredonnée mezzo voce par le public enchanté….

Bref, comme le dit Jean Marc en s’engageant dans le grand escalier : C’EST MAGIQUE !!!
Car eux aussi, les copains des concerts d’accordéon, étaient au rendez-vous, ce qui ajoute à notre plaisir…
Jean marc qui joue sur un Victoria, oui oui !!! lui aussi ! son vieil ami Pierre, musicien et facétieux, son premier professeur d’accordéon venu tout exprès de Montpellier, sa fille, la fine et jolie Marjolaine qui nous fait la grâce d’écouter en souriant nos enthousiasmes mélomanes et nos plaisanteries d’adultes plus si jeunes que ça !
MAGIQUE ! ou comme disaient jadis nos enfants-élèves pour conclure avec style leurs comptes rendus de sortie :
Ce fut une belle soirée !!!!


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