C’était
un soir de décembre de l’Avant de Noël
. Dans mon imaginaire, longtemps ce temps de l’avant Noël ruisselait pour moi de la chaleur des
lumières foisonnant le soir dans les rues, ou parfois filtrant de fenêtres qui
parlaient de soirées intimes et chaleureuses .
Mais
en ce mois de décembre dernier, trop de soucis du Présent, de regrets des
Noëls passés, me distillaient pendant que je marchais la
mélancolie des soirs top tôt tombés.
Je
me disais de ne pas renoncer à cette marche volontariste, entreprise contre
vents et genou douloureux , mais il
faisait un froid d’humidité qui poisse aux joues et aux mains …
Je
peinai à faire « un petit tour »et
finalement rentrai pour retrouver mon
réconfort favori :
me lover sous une grosse couverture de bébé, bleue, moelleuse, avec un
polar de Fred Vargas, lu et relu, et un disque écouté encore et encore, ce soir
là …Mare Nostrum III
J’aime
les trois musiciens de Mare Nostrum, la trompette de Paolo , mélodieuse, puissante,
belle et touchante, les notes de l’accordéon
de Richard, gouttes délicieuses d’une mélodie
qui émeut, et le beau piano chantant de Jan Lundgren comme airs de danse dans
la brume…
Le
premier thème, c’est Blues sur Seine,
nous l’écoutons depuis longtemps , et depuis longtemps, son rythme, l’accordéon
de Richard , sa mélodie teintée de tristesse
ne laissent pas de contribuer à
la douceur de ma mélancolie actuelle , celle à laquelle je tentais ce
soir d’échapper grâce à une marche « déterminée » dans la vivacité du
froid , mais qui m’avait à nouveau
saisie dans l’humidité assombrie du soir
.
Tapie
dans ma couverture , dans la musique ,
et la prose parfaite de Fred Vargas … plaisirs
toujours renouvelables , je me laisse aller à la succession des thèmes ,de
Richard Galliano, de Jan Lundgren , et
de Michel Legrand , et à l’entrelacs des trois sons qui se répondent, et s’enlacent…
Quand
tout à coup un thème que je ne reconnais pas , plus vif ,comme plus joyeux ,plus
éclatant, mais qu’ en fait on pourrait dire toujours mélancolique quoique joyeux, me surprend. Et, comme toujours pour
moi, addict des mots, je cherche le
titre de ce morceau qui me séduit et
m’intrigue à la fois , Le jardin des Fées, Richard Galliano ..
Connais
pas ce thème!.. Qu’évoque ce jardin magique, Richard ? Qui sont ces fées ?
Accordéon,
puis trompette et comme en fond, le piano, et
la puissance d’un son riche et scandé,
tous trois, comme «
Verlainiens »,« chantant sur
le mode mineur l’amour vainqueur
et la vie opportune »…
J’ai
retrouvé avec ces fées, énigmatiques, la
chaleur d’un rêve d’autant plus délicieux qu’il demeure mystérieux et ouvre la
porte à une rêverie ..indéfinie.
Je retrouve,bien
accompagné , la puissance chaleureuse et mélodieuse de l’accordéon de Richard,
ce son qui redonne confiance et force à
vivre !!! et qui résonne en nouslonguement, comme la dernière note de Paolo , tenue
interminablement…
…Dans la fin du
jour,
La fin de l’année,
La fin de la
course du soleil
Qui enfin va
s’arrêter de décliner
Minute par minute
Et s’arrêter
En son SOLSTICE !!!!
Il est six heures: le ciel gris uni du soir a pris sa teinte "bleu marine "lumineux et profond
Lumineux.....
Puis, il est six heures et il fait nuit !