lundi 8 avril 2013

Brassens , Joël Favreau, Marc Berthoumieux …et nous .


 
L’espace Jéliote d’Oloron est une bien belle salle où grâce à de zélés aficionados du Jazz, du théâtre et de la musique en général , on peut assister souvent à de forts beaux concerts.
Le  7 avril l’annonce d’un « Salut Brassens » nous avait accrochés. Nous connaissions Joël Favreau pour avoir accompagné Brassens de sa très belle guitare pendant les dernières années de sa carrière …puis pour avoir osé en hommage la reprise des ses chansons en duo avec un accordéoniste. Jean-Jacques Franchin fut le magnifique premier accordéon à s’associer  avec lui. Après sa disparation,  c’est Marc Berthoumieux qui reprit l’accompagnement…

Et c’est le désir de l’entendre qui a déterminé notre venue à l’espace Jéliote hier. L’accordéon étant une fois de plus notre fil d’Ariane…
Et l’après-midi valait bien le voyage à Oloron …
Joël Favreau  sait choisir les chansons que nous avons aimées jadis et quelques autres très intéressantes dont  nous découvrons la qualité mélodique et textuelle  grâce à une voix qui ne cherche pas à imiter le maître mais à servir son texte et sa musique, grâce aussi à une guitare au très beau son …rythmée, mais chaude et harmonieuse aussi…


Et Marc Berthoumieux se révèle excellent, en lui donnant la réplique plus qu’il ne l’accompagne. Variations inspirées, son, léger, mélodique, d’une virtuosité pleine de naturel et souvent d’un humour discret….

Et tout en prenant un vrai plaisir à retrouver les chansons d’antan que je savais  par cœur, ainsi remarquablement remises en musique , tout en répondant à l’invite de Joël Favreau à les fredonner,  je pensais combien Brassens fut remarquable
Je ne suis pas capable d’apprécier à sa juste mesure la complexité de sa musique que je ressens  sans savoir l’analyser, mais je redécouvre la poésie des ses textes dont j’ai « étudié » certains (= fait entendre et commenter et ressentir) avec mes élèves de jadis.
 Les images d’une grande simplicité apparente, mais dont on comprend en même temps qu’elles relèvent d’une  culture aussi profonde que discrète, qui ne s’étale  jamais. Des images qui  surprennent par leur trouvailles, et frappent ou font sourire en même temps par leur grande justesse.
Ô la non demande en mariage, Ô le cimetière plus marin que celui de Paul Valéry .Ô le fantôme !
Images qui font mouche sans avoir l’air de rien…
Génie des situations  drôles et émouvantes à la fois, Le grand chêne, La non demande à mariage, Le cimetière de Sète, Parlez-moi de la pluie , un quotidien qui se décale  pour faire rêver , sourire  ou émouvoir…
Et il y a le rythme «  Brassens », qui n’est pas seulement celui de la musique, mais celui du phrasé du texte, qui dégage des rimes, et ménage des rythmes nouveaux dans la syntaxe prosaïque :
J’ai l’honneur  de
Ne pas te de…
Mander ta main
….
Laissons le camp libre à l’oiseau
Nous serons tous les deux priso…
Niers sur parole…

 Tant d’années après, le charme agit, intact, d’une si belle alchimie de notre langue… ! Et de notre culture !

Merci à Joël Favreau  d’avoir mis son propre talent et sa modestie au service d’un aussi grand Talent  !
Merci à Marc Berthoumieux de recréer avec une  simplicité qui n’a d’égal que son talent, avec une apparente nonchalance chargée  de rigueur,  une Musique dont la beauté relève de l’évidence,  et dont la complexité a trouvé son accomplissement dans la simplicité….

Grâce à eux…Brassens , nous fêtons l’essentiel, nous fêtons ta présence !!!!

PS : Le fil d’Ariane encore :
Après le concert nous avons échangé quelques mots pleins d’intérêt avec Marc Berthoumieux , qui nous a  signé Jazz à la récré, et Joël Favreau . Nous avons acheté la version remasterisée du Georges Brassens : Supplique pour être enterré…un disque que j’adore,  et dont cette nouvelle version comporte la participation enregistrée de Joël Favreau à la deuxième guitare en re-recording.
Très belle participation, dont il nous a donné un exemple en live lors du concert sur un enregistrement de la Supplique par  Georges lui-même…

Et Joël Favreau nous offre alors un disque où il chante Fellini et savez-vous qui l’accompagne au trombone ? Richard Galliano !!!

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