samedi 6 avril 2013

Camille, Hip Hop ! Passion, émotions !


Non ce n’est pas un chronomètre, ce n’est pas une boussole…



C’est la médaille du :
Premier prix Régional pour Camille Martres : préparatoire solo Hip HOP ….
Au concours de la Confédération Nationale de La Danse, région Midi-Pyrénées


Toulouse , 1er avril : 14.30 heures : nous partageons un « picachou » improvisé sur la table de la cuisine
Et on est bien contents d’y être allés …finalement !

J’ai déjà raconté comment Camille s’était prise de passion pour le hip hop et comment sa détermination, son talent, sa créativité, nous a entraînés à devenir en même temps que ses supporters  fidèles, des aficionados de cette danse, survenue à point nommé en ce qui me concerne, pour me donner ou redonner goût et curiosité pour la Danse ….

Ce matin, 1er Avril c’était la première compétition de notre « grande «  Camille.
Depuis plusieurs jours, elle répète ; les premières fois elle sollicitait  notre avis avec insistance, semblait sensible à nos remarques...Ces derniers temps, si elle n’hésitait toujours pas à nous « montrer », elle était une peu plus tendue et  moins ouverte à nos conseils judicieux…
Hier soir, qualité majeure, elle s’est endormie d’un coup, comme d’hab.
 Et puis ça y est !
-6 heures 40 (pas de chance, on a justement changé d’heure hier) : lever ensommeillé , décoiffé , frigorifié à l’idée de se vêtir en hâte pour aller voir dehors le temps qu’il fait…froid et humide ! …
Habillage, maquillage de notre star : j’ai choisi et préparé les fards qui me semblaient ad hoc mais c’est la main maternelle de Nadja qui a  tracé avec fermeté, le contour de l’œil  et le dessin des lèvres…Un peu de rose aux joues, un peu d’argent bleuté sur les paupières , Charlotte organise , j’agis…
Bon ! C’est bien ! ni trop ni trop peu !
 La mèche est un peu longue, mais il y aura la casquette !

-7h 40: Nous voilà embarqués tous les six (merci à notre Camille de nous avoir fait la grâce de nous inviter !) à bord du Multipla de Seb et Nad
-8h: nous arrivons devant la salle dite du Bacala.  Quantité de voitures. Une foule  de filles au look élancé et au port de danseuses sous leurs cheveux noués. Quelques gars en survêtement et bonnet ou casquettes. Des parents ou même des grands parents (Ouf ! y a pas que nous !). Des profs. Tous emmitouflés dans le froid piquant…
Camille un peu pâle malgré le fard. Un peu  tendue…
-8h 15 : on entre pour la billetterie et les ultimes formalités d’inscription. Elle va passer la troisième dans sa catégorie. Tant mieux ce ne sera pas trop long !
Encore un  peu pâle, mais elle plaisante crânement :
« Est-ce que je pourrais vomir dans le gobelet de ton café ?(joli petit sourire)
« -Comme beaucoup de grands artistes ?
« -Dans ton gobelet ??? »(LOL)

Et c’est l’heure. Un signe de la main, Tope Là. le couloir sombre des coulisses l’absorbe,  petite silhouette déterminée, en jeans slim bleu(tout neuf…pourvu qu’il ne la serre pas trop pour les breaks !)tee-shirt Chevignon blanc et bleu-violet(repassé hier soir !) chaussures DC violettes, casquette DC assortie (jolie idée de la directrice)….

- 9h : La salle est belle,  vaste, chaude. Au premier rang  le jury, aux rangs derrière les parents et les copains.
Présentations, du jury et du fonctionnement du concours, longues…
Consignes habituelles, longues : portables éteints, pas de photo même sans bruit de déclencheur et sans flash.  Interdiction de manger,  de circuler pendant  les prestations, et d’applaudir pour ne pas influencer le jury !
Pour témoigner son soutien aux candidats, on peut agiter les mains (façon marionnettes !)
Et arrive l’essentiel, la catégorie de Camille ;
La première, 574, fait sa choré : bien très bien (trop bien ! nous nous regardons un peu inquiets !)
La 575 est bonne aussi mais moins me semble-t-il, c’est rassurant !
C’est le tour de Camille, mais Camille ne paraît pas …un moment de silence , de temps suspendu, temps d’inquiétude. Désarroi : « Que se passe -t-il , la candidate numéro 376 n’est pas prête » dit le jury.
La 577 passe en attendant,
Puis la 578…, je ne sais même pas si c’est un garçon ou une fille, je ne me rends même pas compte si elle/il danse bien ou pas, il me semble seulement que c’est toujours la même choré…
Pour nous, c’est un peu l’angoisse : «Qu’est-il arrivé ?a-t-elle fini par vomir sur son tee-shirt blanc ? »

Et puis elle entre …fine  silhouette claire et décidée,  sur la grande scène sombre. Et elle danse comme j’aime… MAGIQUE , gestes précis , déliés et joliment articulés, break réussi, clés fluides, juste rythme sur la musique, non dans la musique ! Arrêt bien conclu  Salut …

A peine avons –nous le temps d’en  savourer la conclusion, que la voix du jury  souffle un vent froid sur notre minute de béatitude ….
« Nous ne comprenons pas, que se passe-t-il ?la  candidate a réalisé une belle prestation… mais non-conforme !!!  C’est une imposée qu’elle devait réaliser, pas une chorégraphie libre… »

Entre sur scène  « I… », son prof (son héros !). Comme intimidé, ôtant son sempiternel bonnet, il explique sa responsabilité totale en la matière, exprime ses excuses au jury et au public …
Nous sommes écrabouillés de déception et de regret, Charlotte en pleure de contrariété.
Un voisin la console : « C’était la meilleure, vraiment l’esprit du hip hop, le résultat n’a pas d’importance »…Merci à lui ! Cela nous touche.

On aimerait s’en aller, mais on n’ose pas.
Camille doit aller au bout de la séance et rejoindre la scène pour le final, et nous, assister à la suite du concours !
A la première pause, Nadja va la récupérer. Abattue certes, mais pas un instant, elle n’en veut à « I… » pour son erreur, ni ne souhaite s’esquiver !

Quatre heures, c’est long !
Je laisse mon esprit divaguer à mon habitude :
Sur les concours que je n’aime vraiment pas : ni ceux que j’ai dû passer moi-même, ni ceux auxquels j’ai eu l’occasion d’assister, d’accordéon en particulier : sont-ils un mal nécessaire ?
Sur la codification, quasi la sacralisation, des spectacles de danse et de musique, surtout classique : applaudir ou pas, et quand ? photographier ou pas, ne pas bouger, ne pas tousser…
Sur la mise en scène, le rôle des accessoires et des costumes, qui me semble une surcharge de signification,  là  où gestes et postures et trajets dans l’espace me paraissent suffire à exprimer le sens…

Et puis, petit à petit, je me prends d’intérêt pour les prestations : je cherche  à mieux voir  et apprécier les gestes, les déplacements, le rapport à la musique. On échange avec Nadia pour essayer d’apprendre à se construire une opinion …
Charlotte et Camille, peu à peu, se laissent distraire de leur déception pour regarder avec intérêt …
Et c’est le dénouement !

-13 h 45 : Camille remonte sur la scène pour le final…
Et c’est finalement pour y recevoir le premier prix régional !!! avec une autre candidate ! le jury ayant estimé qu’elle le méritait malgré l’erreur commise. Décision équitable me semble-t-il puisqu’elle  récompense la créativité de l’une et l’observation de la consigne de l’autre.
Bon ! il me faut revoir sans doute mes a priori sur les jurys de concours ! Celui-ci à plusieurs occasions ce matin, s’est montré conciliant et ferme à la fois…

Et c’est la joie ! Joie pour Camille de voir récompensés tant de détermination, de goût à danser, de travail, et oserai-je le dire de talent (dont personnellement, je ne doute pas  mais suis-je bon juge en l’occurrence !!!!?
Fierté pour nous que, sur une musique qui n’était pas la sienne, et sachant que sa prestation ne serait  pas conforme, elle ait néanmoins réussi à assurer, et à improviser pour adapter  sa choré  à la situation…


Pour conclure, j’hésite donc entre les deux conclusions favorites de nos petits élèves d’antan :

CE FUT UNE BELLE JOURNÉE !!!

Ou

QUELLE AVENTURE !


PS:A noter un intéressant "reportage photo à l'adresse suivante:
5-MPX (téléchargement en cours) : http://www.profolio.fr:80/espace/index.php?pid=dallaporta69je&service=reportage&reportage_id=133343


Aucun commentaire: