dimanche 5 février 2012

Sébastien Giniaux , et la Mélodie des Choses


Des Mots et des Images pour , autour, enlacé à…. la Musique ? (je ne sais par quel mot exprimer le rapport…)

Bien sûr la musique d’un CD, ce n’est pas un concert….

D’une part, l’émotion du direct , de la présence charnelle des musiciens , des instants décisifs où capter entre eux , entre eux et nous, des regards , des échanges, des postures signifiantes , le chaleur des partages entre eux, et entre eux et nous, et ce temps irréversible qui passe intensément, dont on voudrait qu’il cesse de passer…et la sorte de vide que sa fin nous laisse…
De l’autre, une écoute plus intime, à deux, avec des échanges attentifs en pointillés, ou seule , où parfois l’écoute au casque renforce l’impression d’être isolée dans un cercle de lumière et de musique , où vient parfois s’ajouter un échange/mélange avec des mots qui s’écrivent…
Une écoute qui pourra se renouveler et se renouvellera encore et encore…

Bien sûr, un CD ce n’est pas un concert…mais je trouve qu’un CD est un bel objet, avec son image de couverture, puis celles qui apparaissent quand on l’ouvre comme un livre, et parfois un petit livret qui cite les interprètes et offrent quelques mots pour la musique…non qu’il l’explique forcément, quelquefois c’est une connotation, une intention, une pensée en forme de titre pour l’accompagner…

J’aime les mots ma foi, et ces mots pour les musiques que j’aime, loin d’en réduire la portée, constituent pour moi une sorte d’écho qui ouvre des horizons d’imaginaire…

J’ai déjà cité certains de ces CD, le Méditerranées de Renaud Garcia fons, le New York Tango de Richard Galliano, ou Est de Vincent Peirani et François Salque, où, pour des raisons d’ailleurs différentes, les textes et images du CD ont ainsi le rôle de déclencher rêveries et divagations sur leur musique.

Et voilà que j’ai découvert par un hasard que j’aime à qualifier d’objectif dans une émission de Mathieu PRV, l’enthousiasme et la guitare de Sébastien Giniaux. Lequel sortait un CD…lequel avait un joli titre : Mélodie des choses. Et je le commandai…
Et j’ai eu le plaisir de découvrir outre, ou avec, ou parmi, 12 morceaux à la guitare , guitare, un de ces objets que j’aime , un livre qui s’ouvre , avec des textes dont une préface de Max Robin, des textes de Sébastien, des poèmes de AMahiya Gohari et hors textes des photographies de peintures Acrylique, Encre, Pastel, Craie sur carton de Sébastien…

Un livre où Sébastien Giniaux explique qu’il ne veut pas expliquer… mais donner à imaginer. Les textes n’expliquent pas, les images n’illustrent pas, les titres suggèrent sans redondance, et le tout forme un petit monde esthétique et complexe qui donne à imaginer et à rêver…

Néanmoins rien dans cet objet harmonieux ne va « à tort et à travers »…mais s’organise remarquablement bien. En quatre tableaux qui semblent jalonner le chemin musical de Sébastien:
A chacun, une peinture …
A chacun, une couleur musicale particulière : pour assurer l’unité de l’ensemble, le son de la guitare de Sébastien, et la continuité d’un style, avec la contrebasse de Jérémie Arranger, et la guitare rythmique de Joris Viquesnel. Pour le changement de coloration, le cymbalum de Mihaï Y Restian pour le 1, le violon de Mathias Levy en 2, La kora de Chérif Soumano en 3…
Pour introduire chaque moment un texte de Sébastien où il explique pourquoi il ne veut pas expliquer les connotations induites. Il les laisse à notre imaginaire

Je dirais donc, pour ma part, pour le 1, comme une petite odyssée intérieure, pour le 2 une humeur gitane qui s’enflamme dans l’enthousiasme pour Django, pour le 3 une humeur africaine, quelque chose de rêveur avec rythme de kora et lointains bleuâtres, et pour le 4ème, une Préface en place de Conclusion, comme un bouquet final, beauté du monde et douceur poivrée des choses…

Entre, trois intermèdes de beaux textes poétiques et la voix grave de Amahiya Gohari…








Je ne peux pas expliquer pourquoi j’aime vraiment le son, le rythme, la couleur de cette guitare ni pourquoi j’aime particulièrement Bamako’s Mood, Préface, Mélodie des choses, et Prune Poivrée …

A cause d’un je ne sais quoi dans leur mélodie, dans leur tonalité et pour la saveur douce et acide des mots qui les titrent !


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