La semaine dernière, j’ai eu l’opportunité d’accompagner ma fille qui allait à Paris pour son travail…
C’était tentant ! Trois soirs ensemble à Paris et la proximité des grands musées !
La musique vient à nous de temps en temps, ou pas loin de chez nous, mais si Michel et moi réussissons à nous faire de petits régals de peinture quelquefois, en profitant de tous les musées rencontrés, à Pau, à Toulouse, à Hossegor, ou bien là où nous conduit notre fantaisie (musicale)à Montpellier, à Arles, à Perpignan , à Albi …ou à Béraut !!!…la tentation des Musées Parisiens est toujours latente, même si nous ne nous décidons plus que rarement à « monter à Paris »…
Bien sûr, j’avais des scrupules à laisser les petites, mais Michel a insisté pour assumer leur garde avec Sébastien, et j’ai finalement accepté cette affectueuse proposition…
Et nous voilà parties !
Mon programme : Orsay, dont je rêvais de voir les nouveaux aménagements, et l’Orangerie, avec pour délicieux intermède une petite nocturne à la Fondation Cartier qui célèbre l’intersection des Mathématiques et de l’Art !
Avion, tram, métro…joli hôtel, à proximité du travail pour Nadja, restaurant grec que nous connaissons depuis longtemps, et qui a le bon goût de ne changer ni carte ni de décor ni de type de cuisine et de service, simples et excellents…
Le lendemain matin , par un froid de loup, je m’achemine vers la Gare D’Orsay, avec plan phone et plan papier, un peu seulette, et écrasée par cette ville dont j’ai perdu la familiarité, et dont je trouve les rues interminables , longues et ventilées . C’est encore le métro, que je connais bien depuis longtemps qui me paraît le plus quiet…
Bien sûr en arrivant devant Orsay, je suis reprise par l’émerveillement de ces quais, de cette gare superbe, qui a pour moi un air de « La Vie Parisienne »…
Longue queue d’attente, que j’évite ayant acquis un pass à l’avance, fouille réglementaire, foule en mouvement, bruissement des voix, c’est bien l’impression d’une gare fourmillante à l’architecture grandiose qu’on retrouve.
Le nouvel agencement architectural, une monumentale travée centrale de marbre, parle de grandeur et de symétrie, expose sur toute sa longueur des sculptures comme sur une allée royale, et ménage dans les travées latérales des parcours multiples et bien signalés vers des salles au trésor d’une richesse incroyable de peintures et de sculptures. Pour lesquelles la couleur vive des murs, et les éclairages dosés avec justesse, constituent un écrin à la fois remarquable et moderne.
En fait on n’échappe pas à son âge et je ne peux n’empêcher d’avoir un petit regret du hall tel qu’il était antérieurement ou tel que je pense me le rappeler, une énorme perspective assez vide, comme une salle de pas perdus immense. Le souvenir aussi d’une salle de Daumier que je ne retrouve point…
Un peu écrasée de tant de marbres et de tant de richesses je me suis baladée toutefois avec bonheur, en suivant les trajets signalés,
....j’avais l’impression de me promener dans mon livre d’histoire du XIX° ou du XX°, !!!
Le moulin de la Galette , la Sainte Victoire , le balcon de Manet, le jardin de Giverny,le déjeuner sur l’herbe , les coulisses de l’opéra selon Degas, les paysans de Millet, les repasseuses, La Goulue et le Moulin rouge, .
Tous sont là et bien d’autres encore !
Je sens bien dans cet émerveillement qu’il y a trop de richesses en ce festin, pour que le souvenir visuel m’en demeure en mémoire, trop de monde pour que je m’y arrête assez , trop de sollicitations pour que je puisse plonger dans l’espace de chaque tableau…Je prends le parti d’une flânerie aléatoire où je me laisse accrocher par une salle , un mur , un ensemble de tableaux au gré des mes pas et de mes surprises. M’arrêtant de temps à autre pour boire un thé smart ou grignoter un sandwich prolétaire.
Pas de photos, tout est pour les yeux, l’émotion, la rencontre …
Des échappées du regard sur la ville, pouvoir grimper dans les hauteurs de la « marquise » devenue nef pour une cathédrale de l’art,…participent au plaisir de l’ensemble …
Coups d’œil surprises, où l’on peut dérober quelque images…
Et je retrouve en m’en allant sur la droite la petite salle de Daumier moins belle du coup que dans mon souvenir !
En replongeant dans la froidure du quai d’Orsay et la foule du métro ensuite, je garde la sensation diffuse du grand choc de tant de beauté, de richesses accumulées, à Paris toujours et encore, et la frustration de ne pas en profiter assez , du besoin de revenir, revoir , retrouver , m’y arrêter sans autant de monde autour !!!
Ou le rêve chimérique d’une décentralisation improbable qui donnerait à voir en province la dîme des richesses accumulées en ce lieu !!!
Utopique donc je pense…
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