mardi 7 février 2012

Galliano, Lockwood, Rosenberg à Colomiers, étape de soleil sur chemin glacé






Je ne sais à quoi tient le plaisir d’un concert…

Il tient toujours, pour moi, d’une alchimie incertaine entre les musiciens, le public, le contexte. Musiciens entre eux, musiciens et public, couleur des lieux et air du temps…

Une conjonction délicate et fragile dont résulte la plénitude d’un moment…



Le concert de samedi à Colomiers s’est inscrit dans un contexte agité :

Déjà, une incertitude: Lockwood vais-je aimer sa musique ? Mais motivation: il est vrai que Biréli Lagrène, j’aime ses disques avec Galliano et puis je ne l’ai jamais entendu en direct ! Et puis Galliano se fait rare en notre pays…

Et oups ! la neige en s’éveillant à Pau, et qui chose exceptionnelle en ce pays, s’amoncelle tranquillement au fur et mesure que la matinée s’écoule.
Bien sûr pas question de ne pas se mettre en route. Pour Richard quand même, places retenues depuis juillet , payées… !D’ailleurs vers midi le ciel s’ouvre au soleil, la neige ne fond guère, mais étincelle au soleil, c’est magique !!! Il n’empêche qu’on redoute la grimpée vers Capvern ou le plateau de Lannemezan…mais le ménage a bien été fait sur l’autoroute, qui nous conduit sans histoire vers Toulouse.



Puis à Toulouse, à Colomiers, la salle est un grand hall., assez bien aménagé sauf qu’il n’est guère chaleureux, la scène ouverte aux vents coulis, mal enclose de rideaux …à l’éclairage incertain…
Puis voilà que l’on apprend, dans les conversations de l’attente, que Biréli ne sera pas là…
Puis voilà qu’en entrant dans la salle, on découvre que sept rangs de chaises ont été installées devant notre premier rang…Nos numéros 1 et 2 nous paraissent un tantinet ironiques…



Sauf que, délaissant les places réservés Michel réussit à nous installer au premier rang, aux places moins chères, non numérotées, et néanmoins meilleures !!!
Sauf que voilà nos musiciens qui nous annoncent le remplaçant miraculeux Stochelo Rosenberg et en nous expliquent qu’ils ont dû modifier, s’adapter, bref improviser la composition du programme…

Et malgré le dysfonctionnement du micro de Lockwwod , le concert commence ! Fou Rire !!!


Pourquoi la magie opère–t-elle aussitôt ?
Parce que le jeu de Lockwood me plaît d’emblée, mêlant une sorte de fantaisie et humour que sa stupéfiante virtuosité autorise, avec ce qui m’apparaît comme des plans sonores, multiples et nuancés.
Parce que la guitare de Stochelo égrène une mélodie pleine de rondeurs et de délicatesse…
Parce que Richard, d’abord tendu, me semble-t-il comme souvent en début de concert, se livre peu à peu pour de bien belles interprétations de morceaux que nous aimons Fou Rire, Vie Violence, Spleen, et d’autres que nous découvrons, Sentimental Mood, Spain,… avec cette virtuosité si remarquable qu’elle ne s’affiche pas et semble couler de source, la clarté mélodique du son dans la complexité des plans.


Parce qu’ils s’entendent remarquablement bien, se répondant, s’écoutant, reprenant le thème avec inspiration….le tout avec une sorte de naturel sans effets inutiles. Superbes et authentiques duos ou trios… Nuages, Blues de Barbizon, Double Jeu…

Peut-être est-ce justement l’ imprévu initial qui confère à l’ensemble un caractère improvisé, une impression de construction impromptue et sur le vif, du programme et des interventions..…

Le public réagit avec une chaleur qui ne doit rien au confort mais tout au bonheur …

A la fin nous rencontrons nos amis, nos compagnons de musique partagée , Jean Marc avec Mathilde, et leurs amis, qui donc sont les nôtres, puisque nous aimons les mêmes choses… Conversations chaleureuses, et à bâtons rompus…
Nous nous attardons, ayant peine à nous quitter et à replonger dans le noir et le froid…

Et, dernier plaisir, et non le moindre !!! RG, vient récupérer sur la scène son précieux Victoria et une fois encore j’ose venir le saluer et lui serrer la main, Michel en profite pour lui quémander un petit autographe sur le « Nino Rota ».. . Courtoisie et regard chaleureux de sa part…Enthousiasme et timidité de la nôtre …On ne s’habitue pas à rencontrer le Talent…

Le lendemain matin, il nous faudra plus de trois heures pour faire, dans et sur la neige, les 200 Km qui nous ramène chez nous…

A quoi tient le plaisir d’un concert ?

Comme celui d’un grand match ou d’un bain de mer béni des dieux, il naît d’une alchimie délicate et fragile dont résulte la plénitude d’un moment ….

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Michel à raison....votre récit du concert et votre analyse reflètent vraiment l'ambiance de ce concert.
L'ayant vécu plusieurs rangs derrière vous :) j'adhère totalement à votre analyse. Je ne regrette pas le conseil de Michel...effectectivement le détour était très enrichissant.
Bien amicalement
Jean-Michel (un ami de Jean-Marc)

françou a dit…

Merci Jean-Michel de ce commentaire qui renouvelle le plaisir que nous avons eu à échanger sur ce concert et ces musiciens ...Ces échanges sont des moments bien agréables .Amitiés, Françoise