Savez-vous ce que signifie « Chamuyo »en argot argentin ?
Juanjo Mosalini nous l’explique dans le livret du nouveau CD
du Cuarteto Mosalini
Teruggi : « L’art de convaincre l’autre à tout prix où
l’éloquence envoûte dans un jeu jubilatoire… »
Pour l’heure, c’est le titre de leur projet musical, « évocateur de leurs échanges créatifs et paradoxaux, deux adeptes du Chamuyo qui pratiquent à l’excès le maniement d’une parole égocentrée »
C’est le titre d’un beau CD, bel objet , photo des quatre comparses,
ô combien réputés, deux comme champions du Tango… Hoy ! et deux musiciens Chambristes parmi les plus
recherchés, Romain
Descharmes au piano et Sébastien Surel,
dont nous avons appris à apprécier particulièrement
le violon depuis sa collaboration avec Manu Comté et Soledad, et avec Richard
Galliano dans le Galliano Septet, et le partage de ses aventures de Piazzolla
forever, et de Bach et Vivaldi….
Un Beau CD avec deux textes superbes de Juanjo
Mosalini et de Leonardo Terruggi , expression précise et raffinée sur papier glacé,
pour nous expliquer les racines de leur inspiration musicale , collaboration,
passeports doubles , et musique d’hier et d’aujourd’hui…et rareté en
livrets CD, chose que j’apprécie
particulièrement , les textes dans les trois langues …le français , l’anglais
(media oblige), et l’espagnol..
Je dois l’avouer , je suis une
femme des mots, aussi ignorante que passionnée en musique , j’aime ces textes
qui nous prennent par la main et nous entraînent à une écoute seconde de la musique
qui avant tout nous séduit d’emblée
Chamuyo, c’est le nom d’un morceau de Juanjo Mosalini mais c’est aussi le titre qui donne la
couleur de toute la musique du disque, une
musique exaltante , pleine de surprises et de contrastes effervescente ou
alanguie , survoltée ou nostalgique , d’agitation de foire ou de méditation
face au soleil sur la mer , pleine de diversité
dans ses rythmes , ses mélodies ,
avec des temps mélodieux en écho avec le tango presque traditionnel , Milonga
del eco, des audaces explosives d’aujourd’hui et des distorsions sonores, Chamuyo, Code
18,777 !….
Chamuyo,
c’est un Mot pour notre présent…
…« Une époque où les paroles prennent bien
plus de place que les actes, qui trop souvent sont en dissonance au sein d’une
même personne .Un quotidien qui nous happe vers une pratique excessive du Chamuyo, une vie virtuelle dénuée de sens une
vie virtuelle dénuée de sens, une vie politique qui sonne creux . Tout autant
de choses auxquelles il faut absolument tordre le cou. C’est avec force que
nous nous y attelons chaque jour avec notre medium de prédilection, la Musique. »JJ
Mosalini
Notre medium de prédilection ,
puis-je vous emprunter l’expression , Juanjo ?
Combien je partage tout
votre texte, « dissonances
sociales » et « virtuelles » ,
y compris parfois la « dissonance personnelle »…
Alors savourons la beauté de
l’écart poétique des dissonances musicales.
Bien des pièces de « Chamuyo »
dont pour moi délectables :
L’éponyme du titre le «Chamuyo ».
Les graves profonds des « Cuentos
Graves » de Leonardo.
Le feu d’artifice des sons harmonieusement
dissonants d’une frénésie foraine (« code 18 »)
Les deux milongas belles à
pleurer qui encadrent code 18, «
l’eco » de la première m’émeut profondément.
Le soleil vibrant sur la mer
de « Mar y sol » .Que tous les soirs bientôt… j’irai , j’irai, l’ « entendre »
s’abîmer dans la ligne d’horizon…
En fait TOUT,
écoutez-vous-mêmes ce que youtube consent à nous proposer ! ou/et achetez
le CD !!!!
Mais ce que je trouve encore
plus saisissant, c’est la séquence des deux styles , le code18 entre les deux
milongas , l’union ou le dialogue des quatre instruments aux sons si personnels
et pourtant si bien en accord , l’orchestration raffinée , sons au foisonnement
enchevêtré, ou dégageant des lignes pures, jusqu'au solo du violon, contraste
excitant Code 18 et milonga del eco,
mélodies remarquablement
travaillées cheminant de l’un à l’autre avec insistance, et parfois à la limite
de la dissonance , comme un vers impair…777 !!!!
Merci
de ce Chamuyo ,
A Juanjo
A Leonardo
A Sébastien
A Romain
Et à un jour, peut-être, en
concert !!!!
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