A force d’écouter Chamuyo en boucle et de feuilleter son livret, je ne pouvais pas échapper à la double attirance de Delta y Mar : la mer, et le bandonéon de Juanjo Mosalini …
Le voilà acheté, et comme pour Chamuyo , dans son livret, Juanjo nous parle :
De leur projet,
De leur duo, son bandonéon et
la guitare de Vicente Bögeholz…
De leur musique…
De leurs pays…
J’avoue, j’ai dû chercher sur
l’Atlas, ce delta et ces fleuves, le
Paraná, le Tigre… pour comprendre la belle image des deux miroirs où… :
« Le delta du Paraná et l’océan de Concepcion […] sont pour
moi deux miroirs , l’un où se contemplent nos deux villes natales , l’autre où
se reflètent nos histoires parallèles de fils d’Européens que leurs famille
ramènent en Europe lors de la triste décennie qu’ont connue nos deux pays.. »
Juanjo et Vicente racontent, et
leur musique enchante :
Par les deux sons qui dialoguent la continuité
virtuose et claire du bando, les notes limpides de la guitare, qui fusent ..
Par
leurs deux styles qui mêlent sans se
confondre…
Par la
variété de leur inspiration…
J’ai pour l’écoute rompu
parfois la continuité de l’œuvre, pour scruter le style de Juanjo, ou le style
de Vicente Bögeholz, et si j’ai tout aimé, je me suis attachée à réécouter des moments de
prédilection qui suscitent en moi de subjectives connotations :
-Delta y Mar l’éponyme du
titre : une écume de vagues, mélodieuse dans sa légèreté, bando tout aussi
mélodieux, mais parfois grave et puissant comme roches ….la montée en puissance
des deux sons mêlés en un rythme accéléré…parfois tangueando…. ?
-Le remarquable Tango inside,
remarquable par son thème , la scansion de son rythme, la mélancolie de son beau thème, joyeuse ou alanguie , le
contraste des deux sons en clair obscur…
-Là rêverie d’une balade au
bord du Tigre, un goût de soleil et de printemps , tout à coup s’assombrissant
…
-La milonga de la tierra …
J’ai cherché en vain , même si
nous avons un certain nombre de CD de Mosalini Juan José et son grand orchestre
son interprétation de cette composition
dont il est l’auteur: j’aime vraiment beaucoup cette milonga mélancolique avec
son magnifique prélude mouvant comme mer
à la frange de la tierra, puis, la mélodie égrenée à la guitare, entraînant le bandonéon
dans un thème bouleversant …Jeu plein de virtuosité, parfois même de fantaisie
, de variations mélodiques, et une fin comme abrupte , écoutez le silence !
-Une Cumparsita sans
complexe, quoique d’une fine
complexité de variations, où Juanjo manifeste une créativité innovante et
libre…
Il me reste à explorer les
créations de Wolfgang Bartsch et à rencontrer Rüdiger Blömer…
Je remets mon casque à bonheurs et…
A suivre
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