Après le concert de Daniel Mille à Foix, le 25 Mars, j’ai relu ce que j’avais écrit en janvier 2016 sur le concert Cierra tus ojos du Rocher de Palmer : « Un chef d’œuvre ! »
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Je ne peux que réitérer mon enthousiasme d’alors !
Samedi soir, comme il y a un
an , j’ai ressenti cette impression de quelque chose de parfait :
…Dans l’orchestration subtile conçue
par Samuel Strouk, mise en œuvre brillamment
par les trois violoncellistes G.Corniluk,
Paul Colomb, Frédéric Deville , virtuosité
accomplie sur tous les registres de leur instrument , juste place de
chacun dans le trio,
complicité des regards et des sonorités pour offrir au maestro Daniel un écrin de graves somptueux …
complicité des regards et des sonorités pour offrir au maestro Daniel un écrin de graves somptueux …
…Dans la contrebasse vibrante, précise, de Diego Imbert, beau rythme, sculpté par ses doigts virtuoses, en particulier une remarquable réplique à l’accordéon dans un duo si prenant et intense qu’on en est saisi et qu’on hésite à applaudir d’abord.
…D’ailleurs il y a toujours dans ce concert, et en général, dans le jeu de Daniel Mille, une façon de « filer » et laisser s’éteindre la dernière note qui fait résonner le Silence qui suit…
…Quant à Daniel Mille, sa
présence « magistrale » , vigilante et organisatrice, autant que discrète, a l’évidence de la perfection technique quand
elle sait se faire oublier ...
Et quand il joue, dans
« l’écrin » des violoncelles, ou appuyé sur l’écho multiple de
la contrebasse, la mélodie de son accordéon , on est pris d’entrée au charme du
son , du phrasé, du tempo « attardé », de cette
« nostalgie », grave et profonde, plutôt que triste , si caractéristique de son style
, réellement un nostos (désir de retour)
Une Invitation au voyage :, « Là
tout n’est qu’est ordre et beauté… » !
An centre des ses quatre
compagnons , il est bien le maestro, mais
aussi exactement à la place qu’il s’est choisie …. celle de l’accordéon dans l’orchestre, celle qu’il définit remarquablement, comme
celle de « la
chanteuse, celle qui est devant et qui a la belle mélodie à jouer … Tenant si bien le rôle qu’il veut tenir, le rôle lyrique, de
la poésie, et de l’émotion…
Parfois il se lève, pour engager avec force le tempo de la « pulsation ». C’est saisissant , non d’allégresse comme chez Galliano, mais de la puissance du cri , la puissance tragique qui est pour moi celle de Piazzolla…
Je relisais donc mon texte et
adhérais à l’idée de perfection de cette œuvre.
Mais comme souvent, un concert
n’est jamais ni tout à fait le même ni tout à fait un autre, et que tous ont leur séduction propre et non comparable, celui-ci
comportait aussi un climat particulier sans doute en raison de son contexte
propre mais aussi du
nôtre…
Je titrerais volontiers encore:
Cierra tus
ojos, un chef d’œuvre..., mais pour cette soirée de samedi 25 à Foix,
j’aimerais dire aussi son climat
particulier :
…A cause d’une sorte de
familiarité très sensible entre les membres du groupe, sourires comme complices
entre les violoncelles, dialogue Daniel Mille
, et avec Diego Imbert, en un duo privilégié ,
Un plaisir de jouer ensemble …
…A cause du contexte de la
salle l’Estive, une salle chaleureuse où l’on a l’impression d’un accueil
véritable, où l’on peut boire ou grignoter au bar, où l’on rencontre les musiciens
familièrement
attablés pour souper …
Une salle avec des éclairages
bien dosés, pas très grande, d’où l’impression d’une sorte de communication
directe…
...Un après concert convivial où
Daniel Mille signe, mais, bien mieux, échange avis et impressions avec son
public enthousiaste …et avec nous !!! Un temps de chaleur humaine dans l’euphorie
de la superbe musique partagée …
…A cause aussi, de notre propre contexte moral, hivernal et
tourmenté …
J’aimerais que le titre de mon
texte rende compte à côté de cette impression d’œuvre parfaite, de cette
impression prégnante d’un temps de bonheur suspendu…peut-être quelque chose
comme:
Escuchando Cierra tus ojos ! Une embellie magique et lumineuse !
Escuchando Cierra tus ojos ! Une embellie magique et lumineuse !
NB :
J’ajouterai une simple phrase de notre Charlotte,
lors d’un concert de Daniel Mille àToulouse, notre Charlotte qui
dispose d’un si remarquable talent d’analyse littéraire et artistique, et de
tant de mots tout aussi remarquables pour le dire :
« J’étais
là si bien, si bien, en l’écoutant, et je ne peux exprimer pourquoi… »
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