Pour leurs « Vingt ans de Solitude » Manu Comté, Jean
Frédéric Mollard , et Alexander Gurning ont modulé un nouveau
SOLEDAD…et enregistré un nouveau programme…
…Qu’ils ont appelé LOGICAL !
Ce nom semble comme un défi
, en particulier pour ceux dont je suis, qui ignoraient ce que fut Logical !, un défi
de célébrer une musique qui n’est ni
« classique », ni tango, mais peut-être rock, et de l’ époque même où se crée le groupe
Soledad, défi de continuer de créer une
Musique qui soit la leur, héritière de nombre de musiques qu’ils aiment, et que
nous aimons aussi, et que leur
virtuosité et leur sensibilité musicale recréent ou interprètent à leur
« guise » selon leur remarquable originalité .
Comme souvent, j’ai le
sentiment que ma culture musicale est
bien en deçà de ce que je pourrais percevoir des qualités de leur musique,
c’est pourquoi, comme il est courant dans les échanges des réseaux sociaux , je
vais me contenter de dire J’AIME , ou mieux , NOUS AIMONS…
Car nous écoutons, nous
réécoutons, nous comparons nos
impressions, nous picorons You TUBE et GOOGLE, nous prenons la route pour
écouter en live ceux que nous aimons …Quand l’Energie nous en avons …
J’aime donc :
- retrouver les trois sonorités , les quatre même
, puisque Manu C. alterne ses deux instruments , le piano d’Alexander Gurning et le violon de Jean-Frédéric Molard. Dans un trio, leurs entrelacs s’épurent , me permettant de mieux « entendre »
les réponses » subtiles et spécifiques qu’ils donnent au thème, ou l’écho qu’ils renvoient aux autres
instruments …
-la diversité de l’ensemble de l’oeuvre ,
flattant tout à la fois la curiosité et la découverte : tubes rock connus
mais non situés, l’éponyme du titre, Logical,
de Roger Hodgson que je connaissais
sans le savoir !, et Grâce , dont
j’ignorais tout du touchant auteur, que je découvre sur youtube et suis un long
moment dans la sélection de ses morceaux
enregistrés…
Auteurs « classiques »
que je connais un tout petit peu ayant
justement eu récemment la curiosité de Ravel
et acheté ses œuvres pour piano (Chamayou)
Cet adagio de Ravel est une découverte, auquel son titre Adagio Assai ajoute pour moi la poésie de
l’inconnu car je ne sais ce qu’il signifie, je cherche et me réjouis du mot inconnu
…et si juste !
Les merveilleux « Pas sur la neige » de Debussy,
totalement inconnus de moi !
Les deux pièces de Prokofiev, centrales,
dans le cd, folie de la virtuosité et du
rythme …
Une fois de plus je pense que
les musiciens que nous aimons sont, conformément au stéréotype de l’Accordéon
Itinérant, des passeurs de musique, qui conviennent bien à ma culture
musicale faite de rencontres de hasard « objectif »…
Et bien sûr Piazzolla , écouté
et réécouté , pour nous toujours omni présent , ici justement avec des pièces un
peu plus rares , à côté de Fugata , adoré
déjà, cette énigmatique « houle légère », (j’ai cherché sur
Reverso !)Marejadilla , si terriblement
triste , voire déchirante, dont le thème est repris successivement et
merveilleusement par les trois instruments.
Puis retrouvailles, une Cumparsita, si bien « paraphrasée »
par Alexandre Gurning et ses compagnons,
avec l’humour qu’implique son titre si littéraire , « redire… autrement ! »…
Mais cette diversité ,
excitante pour la curiosité et par les surprises, ne nuit aucunement à l’unité
de l’ensemble, si caractéristique d’un style que je ne saurais dire autrement
que le le style « Soledad ».
Par ailleurs , il ne s’agit
pas d’un déroulement aléatoire mais il me semble que ce déroulement est la
résultat d’ne composition subtile et équilibrée :
-En encadré, avec Manu à l’accordéon, les deux plages des Rockeurs , caractérisées
par leur rythme enlevé, swingué ,une sorte d’allegria un peu frénétique
qu’accentue la familiarité des thèmes reconnus..
-La touche d’humour de la
Cumparsita … et la lenteur mélodique de Ravel…au bandonéon.. !
-Au centre , remarquables, de rythme, et de puissance virtuose :
Querelle et Valse-Galop,
les deux Prokofiev , avec encore l’accordéon de Manu Comté, la virtuosité trépidante des trois
instruments , et l’extravagance du rythme…
-Puis les deux Piazzolla avec
en intermède le Prélude de César Frank remarquable,
et remarquablement accordé à son entour.
-Et le dénouement, avec la signature
de Manu Comté , comme symétrique de la
paraphrase de Gurning du début , ce Préambule
à Debussy , à ces mystérieux pas s’effaçant dans
la neige , s’imprimant puis se perdant insensiblement, comme le son des dernières
notes…
Un Son dont on ne rêve que de l’entendre recommencer, et se
paraphraser encore et encore ….
EN LIVE un jour, PEUT-ÊTRE ???
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire