jeudi 24 mars 2011

1 2 3, Richard Galliano !!!

La liberté selon Galliano

A Talence, à l’Agora du Haut Carré, à l’occasion de 123,Musique…
Salle intime quoique toute en longueur, un peu nue de sa belle pierre neuve, dépouillée, effets de lumières discrets. Public de tous âges , jeune aussi…

Richard Galliano en solo, quel bonheur !

Une sorte de rapport simple et direct avec nous le public, certes d’avance conquis… mais en-est-il moins stressé, moins concentré sur son projet, je n’en crois rien. : est-il plus facile de s’exposer à l’écoute de quelqu’un qui vous admire déjà …
Pour moi, du temps où je travaillais, révérence gardée, c’était plus difficile…
Je me rappelle d’ailleurs toujours la remarque d’une élève- stagiaire que j’allais «visiter» (=comprendre évaluer !) et qui en était anxieuse :
 Moi : « Tu sais bien que c’est moi qui viens, je te connais, je sais que tu travailles super bien !
 Elle : « Mais c’est pire, c’est pire, parce que c’est toi justement !!! »



Galliano nous annonce comme un constat simple et souriant, en réfléchissant un instant à ce qu’il va jouer, qu’il se sent libre ce soir...
Libre parce que la veille il jouait avec un orchestre et qu’avec un orchestre il faut prévoir, planifier chaque chose…Alors que là …il est seul et libre…
Et c’est un grand bonheur que de sentir et partager cette liberté
Liberté du ton, du propos qui annonce et raconte comme il le fait rarement, l’histoire de la musique qu’il va jouer.
Liberté de l’interprétation et de l’improvisation, époustouflante, qui traite chaque pièce avec splendeur : plaisir d’autant plus grand que chaque morceau, qui nous est connu dans son thème, s’en trouve être le même et pourtant différent : préludes surprenants qui ouvrent l’horizon de l’attente parce qu’on sent mais qu’on est pas sûr , entame pleine de vigueur et d’allégresse, divagations/digressions qui s’éloignent avec brio et jamais ne se perdent tout à fait, pour revenir à la ligne maîtresse du propos et le conclure (déjà hélas) mais superbement !…le son et la virtuosité, je ne veux pas les qualifier de parfaits car cela suggèrerait pour moi littéralement une sorte d’achèvement, de « fini », et ne rendrait pas compte de la vitalité/puissance à la fois entraînante, débordante et maîtrisée d’un jeu remarquable qui n’exclut même pas l’humour ou la délicatesse …

Tango pour Claude, Fou Rire et Châpitre, une variation sur Libertango .Des pièces que j’écoute un peu moins fréquemment : Bébé , Spleen . Odéon que je découvre . La Badinerie à l’accordina . Une Gnossienne de Satie avec vent de la mer, « l’accordéon qui respire »…Trois valses enchaînées, Beritwaltz, French Touch et …la Valse des Valses : Indifférence. New York Tango


Plus d’une heure et demie ( ?), on en perd la notion du temps, de musique « régalante » comme dit ma Charlotte, et encore des rappels… je ne sais plus l’ordre mais je me rappelle ,
Valse à Margaux
Une javanaise, délicieusement partagée …
L' Aria…

On aimerait que cela continue encore et encore mais le respect nous retient…d’en redemander….

A bientôt !

Une fois encore je pense que j’aimerais bien sûr, comme cela fut le cas au New Morning pour Tangaria, ou Salle Gaveau, pour Mare Nostrum …être là , à l’Olympia ou à Saint Denis, dans ces lieux prestigieux de La Musique, quand R.Galliano réussit à y imposer son extraordinaire talent et son « fisarmonica » magique …

Mais nous goûtons ce soir, comme à Saint martin du Crau en novembre, une sorte de moment intime et précieux où je pense que le talent prodigué pour nous, n’est pas moindre, ni moins généreusement dispensé que pour un public réputé plus mélomane.

Et de cela, nous vous remercions mille fois Monsieur Galliano !!!

Et je remercie aussi les organisateurs de 123 Musique de nous l’avoir offert, ce moment-là !










 

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