Grosse chaleur, agitations de fin d’année scolaire, soucis familiaux des ascendants emportés sur la pente descendante du déclin accéléré…. Nous fûmes à Toulouse pour garder nos petites merveilles et fêter dignement l’anniversaire de la jeune Camille !
Nous nous y sommes précipités,
comme papillons attirés irrésistiblement par la lumière (de la rampe) et la musique de nos festifs amis…
Ce n’était pas un si petit concert que cela, c’était un bien agréable concert…
Je les écoutais tranquillement,
divertie de la lassitude de la journée, et avec le plaisir que donnent la
familiarité et l’amitié, en me disant
qu’ils avaient vraiment un style, qui s’impose avec évidence, qui de
jour en jour s’affine et s’épure, et que
j’essayais d’analyser…
Le décor sombre de la scène
mettait en valeur l’harmonie colorée de leurs chemises, tenue simple , sans esbroufe
mais en fait raffinée …La composition de leurs partitions respectives était
comme visible par leurs positions , Ferdinand Doumerc et ses saxos au centre,
entre l’accordéon de Florian Demonsant d’un côté et la contrebasse de Jean
–Marc Serpin …devant les drums bleu rutilant
de Frédéric Cavallin sur tout le plan de fond.
Ils ont vraiment un son bien à
eux, qui entame mélodiquement le morceau,
davantage me semble-t-il qu’autrefois, ou est- ce moi qui perçois mieux la
mélodie parce que je la connais ou que
je les connais ?
Et puis cette harmonieuse mélodie,
parfois vive, parfois à la limite mélancolique, parfois chantante, ou obsédante
(« Morphée ») se prend de frénésie, éclate en « bruits »,
se brise en distorsions, tourne au tumulte en s’emballant. On profite alors du
son de chaque instrument et de son expression personnelle. Le thème paraît
perdu…Mais non ! une pirouette, et il revient, les quatre à nouveau
s’accordent pour un final triomphant…
A cet égard, je raffole de la Tarentelle , qui démarre
si bien dans le rythme et la coloration des tarentelles italiennes (que
j’adore) puis se perd, s’accélère, se désarticule en transe ! ce qui après
tout est bien encore de la « Tarantella,
antidotum tarantulae » , cette incantation d’exorcisme, censée conjurer la
piqûre de la tarentule)
Et puis la danse reprend avec le rythme
et la mélodie initiaux pour un final joyeux et enlevé qu’on a envie de chanter
et d’accompagner …
Voilà me disais-je, c’est la
pirouette de Polichinelle…sentimental, ému, il ne peut le rester sérieusement...
Il y a dans le groupe une sorte de prise de recul, d’humour qui se traduit
dans leurs postures et leur gestuelle comme autant de clins d’œil.
Chaque titre d’ailleurs est comme un titre de poème ou de fable qui
intrigue (« Grand Hôtel »), évoque sans évoquer(Morphée), fait
sourire («Garez-vous chez vous ; dans l’allée vous emmerdez tout le
monde » ou « Le moustique ambitieux ») …ou émeut (« Le vol du
papillon », « Vox populi » )!
Fantaisiste, Pulcinella innove et
se déforme, comme Polichinelle le Bossu ou le Ventru, se moque de lui-même et
de la tradition, qu’il possède pourtant avec virtuosité , et qu’il retrouve
finalement repensée, remaniée, transformée par un style très remarquable … et
pour notre plaisir …
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