jeudi 19 juillet 2012

Rites du soir au bord de la mer




Il y a d’abord les rites dus à la mer
On va voir la mer dès qu’on arrive, on prend congé avec un petit pincement au coeur en s’en allant.
Toujours elle est présente. On l’entend sans la voir, et pas seulement la nuit, où dans le calme elle brasse un bruit continu de ressac ou de torrent. On sent son odeur dans le bouffées de vent, iode et algues parfois, parfois comme actuellement, odeur des chardons bleus en fleur avec une pointe d’embruns…
Mais le rite le plus strictement observé est celui du soir.
Rares sont les jours où l’on ne va pas voir la mer à l’heure où se couche le soleil
Et le rite du soleil se croise ainsi avec celui de la mer. Emotion païenne d’assister à la chute de l’astre dans les flots devenus violets, à moins qu’une teinte de bleu de métal ou de mercure n’en éclaire la surface.





Des gens très divers partagent ce rite.
Si la marée est favorable, les pêcheurs  se hâtent pour installer leur ligne à l’heure opportune.
Les surfeurs se hâtent pour l’heure de la meilleure entrée de la vague avant le déclin  du jour
Et ces derniers jours, des nuées de hannetons, à l’heure précise où tombe la nuit, s’envolent, lourdement et follement, des herbes des dunes vers la dernière clarté du ciel : vol nuptial ???
Temps éphémère en tout cas, des tout premiers jours de juillet, quand le solstice d’été étire encore les soirées.
Temps de fous rires et de terreurs feintes des filles : quand , ivres des belles soirées, elles ont joué sur la plage où s’assombrit la lumière, à faire rondades et figures diverses, nous rentrons par le chemin sableux ménagé dans la dune, nous sommes attaqués par les lourdes bestioles que nous leur affirmons inoffensives. Nous agitons nos sandales ou nos pullovers dans de puissants moulinets, et elles crient, couvrent leur tête, en se blottissant contre nous.
Car cette année, je ne sais pourquoi nous avons délaissé provisoirement la belle promenade construite récemment comme un  balcon sur la mer pour restaurer le rite du soir dans des lieux plus anciens de notre culte familial, des lieux  plus sauvages, plus sableux, plus touffus d’herbes de dune.
Et le bouquet  des rites du soir c’est  le feu d’artifice du 14 juillet que nous nous efforçons de vivre  ensemble à Hossegor, les pieds dans le sable comme dit Nadja, et qui est pour nous comme le vestibule sacré des vacances !!! 





1 commentaire:

sister for ever a dit…

Merci de nous faire partager de si jolis moments...le coucher du soleil reste un moment magique pour tous, et tu auras remarqué que la France est très favorisée par ses côtes orientées vers l'Ouest... De la mer du Nord au pays basque... Et même en mer des Caraïbes! Je ne dis pas que le coucher de soleil sur les roches d'or de l'Esterel ne vaut pas le voyage! Mais voir le soleil se noyer à l'horizon c'est un bonheur dont on ne se lasse pas! En Guadeloupe j'ai même vu le fameux rayon vert - une seule fois! Je n'y croyais pas!