vendredi 18 mars 2011

Renaud Garcia Fons, la linea del Sur à Orthez


Pluie serrée à Pau, pluie serrée sur l’autoroute, pas de montagnes pour éclairer l’horizon bouché par le rideau pluvieux, pluie encore pluie à Orthez. Pluie, pluie, pluie. La tristesse d’un de ces jours gris en Béarn, toits d’ardoise gris, grise la belle pierre de la cathédrale, grises les rues sous la pluie fine comme une brume froide…
L’église est belle.
La place est déserte quand nous arrivons.
La salle, accès béton et rambarde de fer, n’est guère accueillante.

Seul un bistrot sympa rayonne sa chaleur et donne envie de descendre de voiture.
D’ailleurs vers 7heures, des gens arrivent sous la pluie et s’y engouffrent joyeusement, ils se connaissent , ça sent la convivialité . Nous hésitons mais finalement nous grignotons notre petit "picachou" dans l’ auto en écoutant Méditerranée, histoire de se mettre en bouche …
Finalement, billets pris, on cherche lumière et chaleur humaine au bistrot, on va se boire un petit porto , non, muscat pour lui, martini pour madame (y a plus de porto !).

On se demande si l’on atteindra ce soir, la linea del sur, si l’on réussira à passer la linea de la lumière…

Finalement, l’escalier grimpé , après l’ accueil chaleureux de la « billetière », la salle est rouge et jolie, les fauteuils sympas . LLeno !
Le son un peu agressif peut-être … ?
Et on se sent prêt à glisser un fois encore dans la douceur un peu déchirante des mélodies et des instruments remarquables du quartet de la linea del sur

Et foin de la grisaille…Veré, Silhouette, Valseria… Et par bonheur, en rappel, la Gare Saint Charles que j’adore, et qui pour moi évoque davantage « le long orphelinat des gares » et le déchirement des départs qu’une agréable diversion en attendant le départ……Et le charme transforme la flotte grise en Agua de la Vida !!!

J’ai un jour, faute de compétence musicale à l’analyser, essayé d’exprimer les connotations que la musique de Renaud García Fons éveillent en moi…
Aujourd’hui laissant à Michel le soin de parler particulièrement de David Venitucci, dont l’accordéon apporte à ses compositions une sorte de continuité dans la ligne mélodique , je redirai combien j’admire Renaud Garcia Fons.

Avec mes mots de tous les jours, n’ayant guère de culture musicale.

J’admire la beauté des ses mélodies, la manière dont elles passent d’un instrument à l’autre par de subtils méandres entre reprises à deux ou à quatre instruments …
La manière dont il conduit, avec une autorité et une maîtrise évidentes autant que discrètes la composition des différentes voix du quartet.
Son jeu enfin, la sonorité absolument remarquable et unique qu’il donne à sa contrebasse, sonore, mais maîtrisée, comme légère , l’extraordinaire aisance à jouer sur ses cordes, pincées, frottées, frappées tour à tour .

Pour moi c’est une vraie merveille et qui évoque la clarté méditerranéenne, netteté extrême de la lumière sur les contours, la chaleur et l’allégresse de la « bouleria »qui se mêle à l’ élan entraînant de la valse, avec, toujours proche, comme l'ombre l’est du soleil, un je ne sais quoi de nostalgique en mineur.