Nous avions rencontré le violon d’Héloïse dans le trio
Elbasan, où elle accompagnait Chsistian Toucas et Thierry Vaillot, et nous en
aimions sa lumineuse et allègre virtuosité…Et puis …plus tard par hasard, au
Mandala, par une fin d’après midi de
printemps ;, nous l’avions retrouvée, en duo avec Paul Audoynaud …
« … j’ai aimé
vraiment Héloïse Lefebvre : son jeu virtuose, tzigane,
brillant…mais aussi personnel, avec des rondeurs mélodiques, en somme …
Et voilà que nous la
retrouvons, grâce à Facebook ! Dénigre qui le veut les « amis »
de Facebook !, je persiste à aimer ce Hasard
sans doute Objectif, pour les
rencontres qu’ il nous offre parfois !!!
Le
duo d’Héloïse et de Paul Audoynaud s’est enrichi de sonorités multiples, et
d’expériences nouvelles ! Les voilà partis à Berlin pour y créer un album
au titre énigmatique SUN DEW !
…Dont
j’ai cherché le sens sur Reverso… : « Drosera » ???
Et
le fil des correspondances se met en marche…Une fleur si « belle et si vénéneuse »…Mais qui
soigne aussi, en Homéopathie…Une « Fleur du Mal » en somme dont le
nom convient particulièrement bien à
certains morceaux : par exemple Insane
Headache, ostinato qui martèle avec une insistance presque douloureuse
Le
violon d’Héloïse est toujours aussi présent, conduit la ligne directrice, les
cordes graves, le violoncelle de Liron
Yariv en particulier, et la contrebasse,
l’accompagnent et la soutiennent, sur le
fond puissant de la batterie et des guitares.
Et
parfois sa virtuosité sert avec brio une
sorte d’audace musicale frôlant la dissonane,
mais revenant toujours à une harmonie quasi classique : Ainsi
Méandres le bien nommé où le très beau thème
joue dans la diversité des sons
amis, ou L’Echo du songe où après des notes liquides et les basses, le violon chante de manière déchirante…..
Souvent
la ligne pure du violon ouvre et file le thème puis se trouve prise dans le
foisonnement des sons , une sorte de tohu-bohu infiniment mélodieux , qui dessine des plans de graves variés où
l’on saisit le violoncelle, la contrebasse, les guitares, et l’omniprésente batterie …
Je
trouve personnellement que le violon, virtuose et très beau, a dans cette œuvre
une coloration de tristesse poignante mais
douce, qui, alliée aux sons
particuliers des percussions, me suggère subjectivement des connotations de jeux d’eau éclatant en
pluie de gouttes lumineuses …Et je serais tentée de donner au titre la traduction
que j’en avais inventée, (avant qu’Héloïse et Paul Aud.me suggèrent dans le trailer
le « drosera » . la traduction
de « Rosée de soleil » !
Atmosphère
d’ombre et de bruits d’eaux secrètes , et je pense à Verlaine :
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres..
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres..
…Etrangeté
et effet de surréel, que renforcent certains titres : L’ écho du Songe, Tones from Backwoods , Méandres…un Monde surgit, reculé, fascinant,
qui attire et résiste…
Musique
un peu énigmatique, et donc difficile, mais ô combien envoûtante…
Je
pense à certaines poésies hermétiques, qu’on ne comprend pas d’entrée mais auxquelles
on s’attache et qu’on se redit encore et
encore ….comme si le sens qui se révèlerait trop directement épuisait le
plaisir esthétique …
.
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