Cela ne faisait en fait qu’un peu plus d’un an que nous avions écouté
Vincent Peirani à la Salle Nougaro de
Toulouse (avec Living Being et Emile Parisien…)
Et pourtant ce temps nous avait paru fort long !
Notre vie d’amateurs de musique suit
deux chemins un peu aléatoires, d’une part des chemins de découverte au hasard
des rencontres avec des musiciens et leur musique, des chemins placés sous le
signe de la curiosité, du désir de découverte, du souci de comprendre du
nouveau, d’autres instruments, d’autres rythmes , d’autres couleurs…D’autre
part la fréquentation obstinée d’une musique que je qualifierais , selon le mot
du vieux G…, un voisin de ma sœur, « immigré de Franco », de « Nourritura »,
auteurs, interprètes et instruments d’élection . Réécoutes réitérées de CD,
rendez-vous qui scandent nos saisons,
jalonnent nos tristesses et nos joies, comme des Voix indispensables pour animer
le souvenir du passé, la joie éphémère du présent , et conjurer les angoisses
de l’avenir… Vincent Peirani, Richard Galliano , et Daniel Mille en sont
« les Phares » !
Bref, et voilà qu’après une saison hivernale aride de musique, le duo de Peirani Portal découvert à Perpignan
en 2013, je le trouve programmé à Tarnos ce vendredi 21 juillet !
Dans cette salle modeste , un environnement dans lequel on ressent toujours
les traces d’une culture politique
populaire et militante. Dans cette salle, une organisation impeccable, un
public chaleureux et complice , un climat d’intimité , ce fut un concert magique.
Le duo Portal Peirani est prodigieux , en
contrastes et connivences. Contrastes des âges et des personnalités :
Michel Portal fragile et tendu, tout en nerfs et inquiétude , animé d’ une
vivacité que l’âge n’altère pas et Vincent Peirani, lumineux de chaleur humaine,
et en apparence détendu et comme nonchalant, d’une virtuosité époustouflante …Connivences de l’humour partagé, et les récits drôles mais attendrissants d’anecdotes
de leur vie de musique, personnelle ou
partagée : Trois temps pour Michel P.Cuba si Cuba no, P et H, Max
mon amour, P et H …
Chorus qui donnent à chacun l’espace pour s’exprimer, sous l’attention
tendue de l’autre . Portal, s’asseyant pendant que s’inscrivent sur son
visage les marques des sentiments
ressentis , indiquant de la main son tour à Vincent …Vincent tourné vers lui,
en attente, puis soudain renversant la
têt, regard détourné, comme cherchant ailleurs , comme possédé par la musique
que l’ouverture de Michel lui inspire
Unité et diversité dans la composition du concert : des morceaux bien
connus de nous et particulièrement aimés, « le Choral » de Vincent Peirani , le fameux « Trois temps pour Michel P. » , et l’anecdote inhérente, « le
Cuba si Cuba no » de Portal, d’autres moins familiers, «Blow avec Vincent Up" de M. P ,des clins d’oeil « Dancers in love » de Duke Ellington, un classique du duo avec
Emile Parisien, « B et H », une
pensée pour Henri Texier, et le « Face to
face » composé pour Galliano, « rien que ça !» et un souvenir ému pour Eddie Louis…
Et des nouveautés, et la curiosité en alerte, dont le Face to face et un morceau de musique inspiré à M. P. par
la Colombie en rappel, « Max mon amour" de M. P. en rappel, et quatre rappels dans l’enthousiasme
…
Et « bouquet final », parler un moment avec Vincent , avec nos deux petites, enchantées, échanger
sur sa musique et la soirée, et de notre plaisir de l’avoir vécue …et les
projets à venir que peut-être nous aurons la chance de partager…
Dommage que nous n’ayons aucun enregistrement de ce duo magique , mais le
souvenir déjà de cette soirée nous aidera à attendre le prochain rendez-vous !!!
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