Danièle Mitterrand est morte...
A ma connaissance, celle qui fut tant d’années, et depuis qu’elle avait vingt ans, la « femme de César » réussit à garder son individualité, tant politique, qu’intellectuelle et sociale…
Je l’en admire, comme d’ailleurs j’admire l’indépendance d’esprit qui fut la sienne dans tous les domaines, la conduite de sa vie en particulier...
Quelques temps avant, la première dame de France actuelle, autrefois star reconnue de la chanson, a mis au monde une petite fille avec, malgré le siège obstiné des photographes à proximité de la clinique d’accouchement, une discrétion que je respecte, quelle que soit par ailleurs mon opinion sur la politique de son amoureux …
Et ces évènements réactivent …..une question qui titille mon féminisme, une question que je me pose de manière récurrente : qu’est-ce, « à vivre », qu'être la femme de César ?
De Sissi Impératrice à Carla Bruni, en passant par Bibiche Pompidou, Bernadette Chirac ou Danièle Mitterrand, et tant d’autres …quand devient-on (seulement ?) « la femme de… » ?
Je fais un effort pour supposer, même si j’ai du mal au fond à admettre que le problème est réversible, que même chose sans doute advient au mari d’Angela Merckel ou à l’époux de Simone Weil ???
Je repense alors à cette découverte d’une jolie notation de Richard Galliano dans le livret de New York Tango que j’ai rouvert récemment pour en réécouter la musique
Perle
Perle…ma petite Muse…
ma Compagne…ma Femme.
….J’en fus émue et repensai à cette occasion, à ce morceau très beau et infiniment touchant écrit par lui à la mémoire de Piazzolla, Laura et Astor, dans lequel il associe indissolublement les deux, parce qu’ils étaient pour son amitié un couple …
Vu l’admiration que nous portons à Richard et à sa musique, on est tenté de penser: «Quelle chance de vivre à l’ombre bénéfique de sa musique, et de vivre par procuration le bonheur d’un tel talent artistique ….d’y modestement contribuer… »….
Un très délicieux petit film de Danièle Thomson « Fauteuil d’orchestre » qui met en scène un pianiste reconnu, incarné avec talent par Albert Dupontel, et la femme de ce pianiste, exprime avec, à mon avis, une grande délicatesse, ce rapport ambigu…
Le film me semble d’ailleurs, plus généralement, à travers les personnages de la caissière du théâtre ou du collectionneur de tableaux, élargir la question au rapport que les amateurs d’art, ont avec ceux qui ont… le Talent !!! Qui leur permettent de vivre en les côtoyant, la création esthétique par procuration.
Et je me demande parfois si c’est si simple, si facile, si heureux sans partage ou sans ombre, d’être la femme de César ?
… ou d’ailleurs le fils ou la fille de César ?
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