Dans une interview de Richard Galliano pour la Tribune d’ Orléans (3/2/2011)…j’ai noté cette remarque intéressante à plusieurs égards…
"Le contact avec la ville, c’est le contact avec les spectateurs. Et je me recharge en énergie grâce au public. Je lui en donne aussi. "
Intéressante, d’abord pour ce qu’elle révèle de la centration quasi exclusive sur la musique…la ville ce sont les spectateurs…
Ensuite pour ce qu'elle exprime de la relation au public, l’énergie donnée et reçue …
De l’énergie, oui c’est exactement un des effets magiques que sa musique a sur moi…Souvent je compare certaines de ses œuvres où il me semble déceler l’influence de Piazzolla , par exemple le « Tango pour Claude » ou un court morceau que j’affectionne particulièrement « Laura et Astor », et je me dis que s’il y résonne quelque chose de la pulsation tragique du maître, chez R.Galliano, cette gravité lancinante est toujours entraînée par une sorte d’élan d’énergie , entre violence et vitalité , « Vie violence… »
Une force positive ?
Je me rappelle un souvenir, à mes tous débuts de prof stagiaire , subissant un discours de l’inspecteur général, genre préconisations et bonne parole : « Ce qu’il convient d’offrir aux jeunes, ce sont des œuvres positives… »
A l’époque (années 67-69 !!!) nous ricanions un peu, le jugeant frileux et ringard…
J’ai souvent pensé par la suite à ce terme et j’ai quelque peu mis la notion à ma sauce.
« Positif », cela ne veut peut-être pas dire à l’eau de rose…
Quoique je l’avoue, j’ai une préférence absolue pour les histoires qui finissent bien, fût-ce au prix de dénouements invraisemblables à la Molière (ou à la Maigret, ou à l’Agatha Christie)…Signe d’un optimisme désespéré ou résurgence d’enfance nourrie de romans d’aventures et de littérature rose ?
C’est peut-être une des raisons (mais pas la seule !!!) qui de tous les Zolas me fait préférer « Au bonheur des Dames »…
"La Peste" ne finit pas particulièrement bien mais c’est pour moi une œuvre positive.. à l’inverse de "La Nausée", des "Chants de Maldoror" ou de "La Métamorphose"…Les poèmes d’Eluard souvent hantés de la mort célèbrent le Phénix renaissant de ses cendres et le printemps sur les flaques d’eau de la plage . Gainsbourg n’est pas fort bien pensant , mais il insuffle une force de réaction libératrice. La noirceur de Zola se fait quelquefois positive quand Maupassant me paraît toujours d’une noirceur délétère... La musique de Daniel Mille est empreinte d’une mélancolie fondamentale mais d’une mélancolie qui fait vivre. Il en est ainsi de l‘ engagement de Barboza , de de la révolte de Chango Spaziuk, et de la colère bienfaisante, BastaYa !!! d’Atahualpa Yupanqui, du chant tragique mais puissant de A Filetta, de la déchirante trompette de Paolo Fresu, de la contrebasse nostalgique et chaude de Renaud Garcia Fons, de la déconstruction pompière et militante de Bernard Cavanna, du "Cri de Lame" de Bruno Maurice et de tant d’autres musiques… que j’ignore encore mais que peut-être je vais découvrir…
Une œuvre positive ce serait pour moi une œuvre qui donne de l’énergie à vivre…Une œuvre qui concerne notre vie ?
Et je retrouve à ce sujet un texte écrit au temps où j’entamais mon blog, et jamais publié…
A suivre…
1 commentaire:
On attend la suite... Ta passion fait plaisir à voir...
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