Thierry ESCAICH, Richard GALLIANO
Galliano insolite, Galliano
toujours
La découverte du CD en duo
de Richard Galliano et Thierry
Escaich , ARIA, a provoqué en moi une double impression
saisissante : celle d’une envolée buissonnière de notes remarquablement
maîtrisées, en un accord remarquable de
souffles, nés d’univers à la fois à la fois proches , et à la fois différents …Une virtuosité une peu folle et saisissante dont on demeure en
même temps étonné et captivé !
INSOLITE…
Michel a commencé son texte en
parlant à propos d’Aria « de rupture et ce continuité » dans l’œuvre
de Richard Galliano :
« Un disque emblématique du parcours - je ne dis pas
trajectoire - de Richard Galliano. Un disque en effet qui se situe comme
rupture dans ce parcours et qui, en même temps, s'y inscrit
comme continuité. Continuité et rupture, les deux pôles d'une démarche de
dialogue, de dépassements dialectiques. Rupture et de continuité , un
dialogue « dialectique « en somme !
Car tous les thèmes , du moins ceux de Richard, relèvent pour nous du
connu, voire parfois du très familier :
Ainsi !’Aria, ainsi
Giselle, ainsi le Tango pour Claude ,
ainsi la présence familière de Piazzolla, Oblivion et Tanti Anni Prima plus rare , mais à l’évidence si
« Piazzolla »…
Mais
tous , dans ce duo instrumental , apparaissent recréés, dans une version très
nouvelle, inaccoutumée, je dirais «
insolite »..
Et plus encore évidemment les
thèmes de Thierry Escaich, ou de la Follia de Corelli (la bien nommée)
ou la Vocalise de Rachmaninov, que je connais
pourtant et dont je ne me lasse pas sous les doigts inspirés d’Alexandre
Tharaud et la voix De Sabine Devieilhe…
Quel choix judicieux pour la
page de couverture du CD que cette toile de Sonia Delaunay Prismes
Electriques , qui me semble une entreprise d’abstraction du réel ,où les
colorations sonores éclatent dans des prismes savants et ordonnés , mais qui
pour être abstraits n’en demeurent pas moins mélodieux et harmonieux …
Recréés Giselle , ce thème si mélodiquement sentimental,
Vocalise , ou Caruso…
L’accordéon de Richard en développe
la ligne épurée (comme dans ses interprétations des « tubes » de
Bach, (le terme est de Richard lui-même),ou comme dans un chant solo , sur le fond
puissant de l’orgue qui offre en écrin une réverbération puissante et multi-registre
…
Que dire du tempo de Tango
pour Claude, ralenti , solennel, mélancolique,
comme sait parfois l’être le Tango, et comme l’est à jamais le souvenir de
Claude …une véritable re-création…
Mention spéciale pour l’Aria
qui me parait moins relever de la transformation que d’une mise en exergue
magnifique , une entrée remarquable dans
l’univers du duo , résonnances chaudes et éclatantes, accordéon et orgue unis ,
sous des voutes sacrées…
Quant à la Follia de Corelli,
elle y prend toutes les magnificences d’un
baroque triomphant…
Tandis que l’Oblivion et
Tanti Anni Prima sonnent pour moi , comme toujours et plus que
jamais, remarquablement mélodieux et
tragiques , comme l’ appel du destin. Si
« Piazzolla »!
Une fois encore nous admirons la remarquable force créative
de Richard Galliano : le goût de partager et de jouer encore et encore, avec
ceux qu’il rencontre et aime,le goût de puiser dans sa remarquable culture
musicale intime, l’amour de ses propres œuvres, lui
permettent d’interpréter de recréer, de réinventer, comme un jazzman, avec une sorte de fantaisie
et d’allégresse buissonnières, la musique de sa vie !!!
Nous admirons…et regrettons
moins, grâce à ce beau CD et bien d’autres d’ailleurs, inlassablement
offerts à notre écoute, que Richard G. soit pour nous désormais
plus loin , plus inaccessible « live », que l’Inde et que la Chine !!!
Keep on swinging !!!
Bonsoir Thierry ! bonsoir
Richard !
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