Conversation à 4 heures, au soleil…
Tous les jeudis, enfin ceux où nous sommes là, je vais au cours d’espagnol. Ainsi je revis ce
que je n’ai pas vécu depuis longtemps , ou , autre point de vue, je me retrouve
de l’autre côté du bureau, de l’autre côté de l’enseignement, du côté des
apprentis et des apprentissages. Je vis les enthousiasmes, les déceptions, les
doutes, les lassitudes, le pas comprendre et zut !!! le trop de travail et
la nécessité de persévérer…Et le partage avec les copains (en l’occurrence
cette année ,les copines), les rires souvent , les agacements parfois, les échanges toujours. Et comme mes petites
filles, à la sortie des cours je m’attarde à causer.
Ce soir ce fut avec O…puis encore avec O… et B…puis survint Y…qui
s’assit sur la petite barrière du jardin de la MJC , si bien que nous avons divagué, de nos
difficultés sur le pronom personnel en espagnol
ou sur le passé simple et ses emplois à des sujets qui glissaient peu à
peu de l’anodin au plus intime, nos petits enfants, nos liens avec eux, nos
enfants et leur manière de vivre qui n’est pas ce qu’était la nôtre , nos manières respectives de vivre notre âge ,
nos divertissements où s’inscrivaient en filigrane de manière plus ou moins
voilée nos peurs et angoisses…
C’est alors que Y… me demanda :
« C’était quoi ce festival où vous êtes
allés ? »
Elle parlait de celui de Trentels , j’avais manqué des cours
à cette occasion, qu’elle m’avait passés par mail…
« Un super festival, d’accordéon…. »
Et j’ai ajouté, je l’avoue, je l’avoue….
De l’accordéon… de l’accordéon de Jazz ! et classique !
(j’espère ne pas avoir dit de l’accordéon MAIS de Jazz….)
Il y avait des musiciens remarquables et que nous aimons… »
Et elle, fine mouche, pleine d’intérêts pour les choses et
les gens au demeurant, me dit :
« Tu te rappelles à M…, (c’est chez elle), l’année
dernière l’orchestre de Pau avait invité...
-…Galliano !!!! Mais oui ! nous y étions
venus !!!
- Moi, non dit-elle et j’ai bien regretté, je sais que c’était
très bien ! »
Je ressassais plus
tard en rentrant deux remarques :
En premier, ma réticence- et je n’étais pas fière de moi !!!-à
dire que c’était un concert d’accordéon !!!! Le besoin de
parer, comme pour l’anoblir, le piano du pauvre, du label du jazz ou de la musique classique !
Et, deuxième remarque,
qu’une fois encore notre Richard
ait été le Sésame ouvre-toi du monde de
la culture à l’accordéon … !
Et une fois encore j’ai fredonné en moi-même, Le chant du Mal-aimé, j’ai pensé : comme
vous devez en baver parfois les copains , vous qui nous faites une si magique
musique, de ressentir la ténacité de cet a priori à l’égard d’un instrument si
riche en possibles, et qui nous rend si souvent si heureux …
Accordéon , mon ami …mille excuses !
1 commentaire:
Mais Françoise tu sais bien faire partager la joie que tu éprouves à écouter la musique que tu aimes!!! pourquoi diable en serais-tu gênée?? Tiens je vais te dire: quand j'étais jeune j'adorais l'opérette; cela m'était venu naturellement en entendant ma mère et mon grand-père chanter. Tous les samedis après-midi j'écoutais «Opérette Express» à la radio, je ne l'aurais manqué pour rien au monde. Eh bien quelques années plus tard quand je suis «entrée dans le monde du travail», j'avais du mal à assumer ce goût!! ce n'était plus la mode, cela faisait ringard!!! Il m'a fallu quelques années pour me rendre compte à quel point j'étais stupide!!
Dans ton cas d'ailleurs, avec Galliano, tu mets la barre très haut: il a un talent fou et il sait tout faire! Je comprends que vous lui soyez fidèles!!
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