Quelle jolie audace de placer une œuvre musicale si personnelle et comme
intime, sous le signe du Silence !
Car le silence est en exergue « Silent
walk » de ce beau disque et le
silence en est au final l’aboutissement
dans le « lever de son aube » …Dawn of Silence
D’ailleurs tous les titres me semblent résonner bien au deux sens du mot …je
leur trouve une sonorité poétique , et
comme le suggère Samuel Strouk, txous connotent des résonnances imaginaires, ouvertes à l’interprétation et au ressenti de
ceux qui écoutent …
Si bien que moi qui aime tant les
mots et raffole des titres, qui
donnent à rêver la musique, plus qu’à
l’analyser, ce dont je n’ai pas hélas la compétence, je « pardonne » !!!
à Samuel Strouk son choix exclusif de l’anglais pour les inventer !
En revanche dans un premier temps je n’ai pas réellement au fil de l’écoute
construit de connotations particulières titre par titre et me suis contentée d’écouter,
car en fait on ressent d’emblée
un Monde total dans lequel on plonge entièrement, tout au plaisir d’écouter..
Un monde onirique étrange, d’une évidente Beauté…
On est capté, fasciné par ce
monde et la sensation d’un Ailleurs à la fois étrange… et familier !
On pense à une Invitation au voyage à la manière de
Baudelaire, de l’ordre du rêve, ou plus
simplement de la rêverie divagatrice…
Un Ailleurs
quoique étrange, nullement
angoissant, tant il est mélodieux , et apaisé…
…« Qui nous parlerait à l’âme en secret
Sa douce langue natale »
Un monde au plaisir duquel on s’abandonne d’abord sans
chercher à analyser la multiplicité de ses plans sonores étroitement,
intimement, mêlés, composés avec un raffinement élaboré dans une fusion des sonorités, «
une fusion à la fois subtile et vibrante où chaque entité se fond avec les deux
autres pour donner un son et une couleur uniques. Du grand Art »Michel Rebinguet
Si bien que la première écoute
naïve (la mienne) a peine à distinguer le son des différents instruments.
Et puis on prend conscience
que la délicieuse familiarité éprouvée, est celle des musiciens que nous aimons,
que nous reconnaissons à leur sonorité,
à leur style : Vincent Peirani, François Salque, que nous aimons tant quand il
joue avec Peirani, trop rarement en live à notre goût, Diego Imbert si présent
dans le Piazzolla de Daniel Mille qu’on le reconnaitrait presque comme familier…
Et …dans ces familiers si
chers à nos écoutes, la surprise délicieuse de la guitare de Samuel Strouk dont
je ne connaissais que les talents de direction musicale par le Piazzolla de Daniel M. et dont je
n’avais écouté la guitare que sur You tube, en duo avec justement François Salque(
Café 1930)!
Quelle découverte que cette
guitare, Samuel St !!!!
Et découverte encore, la clarinette de
Florent Puijila …belle !
Et finalement à la énième
écoute, boucle et reboucle, je me « découvre »des
titres préférés !
Des « qui chantent et rechantent,
enchantent, et connotent… »
Remember in :
Couleur des graves, sombre,
qui s’accorde bien avec la pensée nostalgique ( =qui souffre de
l’impossible retour…volver… )
Plaisir de la belle mélodie, plus aigue, scandée, qui vient
sur ces sombres impressions, la guitare s’égrène délicieusement, avant de
« fondre » tout doucement…comme le souvenir !
Grey Street,
Déambulation grise dans une
rue triste, que chaque instrument tour à
tour accompagne, chantant sa plainte mélodieuse ….
Zone Out
Grave, rythme frénétique ,
comme urbain, rues étranges qui
résonnent par le concours de tous les instruments qui se répondent sur tous les
plans à la limite de la dissonance, puis finalement s’accordent …dans un tohubohu
harmonieux , un feu d’artifice final…
Sister
Merveille… ! Thèmes de tendresse,
les sons se font plus clairs, la mélodie harmonieuse, étirée pour une émotion
presque déchirante…
Dawn of silence :
Peut-être le plus étrange,
celui dont le titre presque paradoxal, fait
le plus rêver, suscitant l’interrogation. Des rayons de silence ? Obliques,
comme les premiers rayons du soleil à l’aube,
vibrant peu à peu, avant ceux plus chaleureux et colorés de l’aurore.
Ils moussent soudain de plus
en plus rapides, s’éteignent peu à peu… ensuite éclatent dans un dernier sursaut de cordes
vibrantes, puis dans la gloire de sons multiples …
Le Silence survient. Tout se tait …
Manque que Green B , mais ce n’est pas parce que
c’est le plus long ,ce n’est pas qu’il ne chante pas pour moi, mais c’est parce que je ne sais pas le sens du
titre , bien que je trouve qu’il fond joliment dans la bouche…et que ses thèmes
sont très beaux ….
Ça fait in fine beaucoup de « préférences »!!
Bien des connotations de divagatrice, qui n’épuisent pas les possibles de rêveries à venir …
Bien des écoutes à renouveler…
Bien des Pas Silencieux, à risquer sur les
chemins aventureux de cette Musique !
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