Nous sommes donc allés à Saint Sauves
pour y prendre quelques photos du CNIMA…
Temps pluvieux, plus que pluvieux, qui soulignait les verts profonds des conifères et la profondeur sombre des bois qui bordent la superbe autoroute, la profondeur des vallées qu’elle franchit sur de beaux ouvrages d’art ! Temps de bout du monde pour un Pays de France « profond » !!!…
Temps pluvieux, plus que pluvieux, qui soulignait les verts profonds des conifères et la profondeur sombre des bois qui bordent la superbe autoroute, la profondeur des vallées qu’elle franchit sur de beaux ouvrages d’art ! Temps de bout du monde pour un Pays de France « profond » !!!…
Et au bout de ce monde encore un
peu sauvage, un petit monde en soi : le CNIMA !
Ses fenêtres ouvrent sur des
horizons vastes et boisés, et les sommets volcaniques des Puy…se concentre pour
graviter tout entier autour de la musique, la musique de l’accordéon…en ces quelques heures pleines
d’intérêt on croisera bien une batterie, des claviers, une guitare, une
chanteuse , mais surtout et partout en passant dans les couloirs on entendra
les échos des accordéons multiples qui
musiquent dans les box, les chambres, les salles de cours, échos qui composent
une étrange polyphonies avec contrepoints, accords, et dissonances …dès huit heures
on joue de l’accordéon dans les chambres, dans les box, dans les cours puis à
nouveau dans les chambres , dans les box, dans d’autres cours encore…
L’âme de ce monde, c’est Jacques
Mornet
D’abord fuyant un peu photos et vedettariat,
il finit par nous inviter à assister à un de ses cours…
Une fois encore je ne peux
qu’affirmer que pour autant que je l’aime,
je ne connais pas la musique, et moins encore la technique musicale…Si je connais un peu
quelque chose outre la littérature, c’est,
pour l’avoir pratiquée, observée, préconisée, la pratique passionnée de
l’ enseignement .
Alternant appréciation positive
du « déjà là » et exigence d’aller toujours « au-delà »
loin, il mène par ajustements
progressifs son apprenti musicien plus loin, un peu plus loin encore…
Et ce que, en simple amateur de
musique, j’ai le plus apprécié, c’est
que si on parle technique avec une exigeante rigueur, c’est au service du sens,
de la couleur de l’œuvre, de son contexte et de sa portée émotionnelle…
Keep on swinging !
Par la suite , il nous montre la
maquette de sa (non) méthode d’apprentissage de l’accordéon, œuvre entreprise à
maintes reprises et toujours recommencée dans une recherche de perfection où je
reconnais pour l’avoir vécu de près l’intensité
du projet d’enseigner ce que l’on aime .
Je suis bien incapable d’apprécier
la pertinence technique de cette méthode et de suivre le schéma d’enseignement rigoureusement
pensé qu’elle s’est donné …
Mais ce que je peux affirmer,
c’est que la passion d’enseigner transparait dans la relation du prof et de son
élève et dans leur relation à la musique.
Et autour de cette passion, de
cette détermination à enseigner d’une manière personnelle, s’est bâti tout un
monde : une charmante et efficace compagne directrice, un collaborateur inspiré
et précieux , une Anne Marie et une Laetitia compétentes au secrétariat et à la
compta, et une fort bonne cuisinière , des élèves de tous horizons et de statuts
divers, les uns permanents, qui deviendront peut-être profs un jour, d’autres
stagiaires de passage , profs à temps complet ou plus occasionnels, invités prestigieux
, tous différents mais mus par le même projet « être musicien d’accordéon ».
Il y a peut-être là quelque chose
qui s’apparente pour moi au monde de Célestin Freinet, au désir de se donner
les moyens d’enseigner autrement, un monde« d’école nouvelle » qui fascine.
Il y a aussi un monde quasi
conventuel, loin du fracas des villes,
pour une vie consacrée à une unique passion :
« Pars courageusement,
Laisse toutes les villes …. »
Il y a une telle centration
unique « mono orientée » dans
le projet que je comprends une fois de plus pourquoi je ne suis ni musicienne ,nidanseuse, ni poète, ni écrivain.
Bien sûr sans doute, affaire de talent et de disposition,
voire d’histoire familiale, mais aussi, et peut-être surtout, impossibilité pour
moi de ne pas regarder par la fenêtre, de ne pas suivre ma papillonne, si passionnément multiple…
Bref j’admire ! Je me
félicite que de tels fous de musique existent pour notre plus grand bonheur musical…
2 commentaires:
Tu sais Françoise que tu viens de faire une ode au véritable enseignement, celui qui est passion, et qui fédère bien au-delà du but initial.... Celui qui réussit à capter l'intérêt et pas seulement celui des élèves... Car on peut se poser la question - la poule et l'oeuf!: apprécies-tu de tels moments parce que tu aimes la musique (cette musique en particulier) ou bien aimes-tu cette musique grâce aux rencontres, physiques ou lointaines, faites avec des gens qui te l'ont offerte et fait comprendre?
Comme toujours tu poses une question pleine de sagacité et tu donnes une réponse ...bien sûr , c'est Et + Et...et j'ai aimé la littérature et j'ai aimé l'enseigner , et j'aime la musique et ceux qui l'enseignent et me la transmettent ...Passeurs...voilà ce qui passionne!
Merci Sister de ta lecture ET de ton retour qui redonne à penser..Et qui fait tout simplement un amical plaisir !
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