AQÂJÂN (pièce pour contrebasse seule) par Koalaprod
SOLO, the Marcevol Concert
A Marcevol, Renaud Garcia Fons
revisite des lieux d’enfance, où sans doute il s’est promené jadis…
Il a choisi aussi, lui qui jusque
là n’a enregistré qu’en studio, un lieu à l’acoustique remarquable, qui
devienne « le prolongement de son instrument et lui ouvre des espaces
sonores… ».
Un lieu de Spiritualité aussi,
pour la Musique ,
qui est comme le « langage de l’esprit », et exprime, au delà des mots « des sentiments si
intraduisibles qu’il faut la musique pour les suggérer ».
Et c’est bien d’un pèlerinage
dans la musique de sa vie qu’il s’agit, d’un parcours dans les musiques qu’il
aime, travaille, célèbre, et finalement fait siennes.
En Méditerranée, mais aussi « Ailleurs »,
dans le monde et le temps.
Un voyage érudit et inspiré…La
buleria du Flamenco (Bajo de guia) la ballade irlandaise (Far Ballad) , Palerme (Palermo Notturno), la musique baroque (Hacia
Compostela), la musique catalane du
Moyen Age (Marcevol), l’Argentine des campesinos qui inspira le chant et la
guitare d’Atahualpa Yupanqui, Le Rock (Rock Wandering)…la culture jazz qui
ménage dans le programme « prévu et écrit » du concert, des plages à
improviser...et d’autres trdtitions encore que je ne sais identifier.
Et c’est chaque fois ni « tout
à fait le même » rythme « et le même » son… ni tout à fait un
autre…
Car la variété du parcours, si
elle enchante l’oreille de ses
variations, conserve une continuité qui
s’impose avec évidence : le style Garcia Fons.
Un style évident pour moi comme sont certaines œuvres d’art, même si je peine à le définir : il tient à la
perfection d’une technique maitrisée qui entrelace avec créativité les
possibles de l’instrument. Il tient à la beauté
de mélodies déchirantes qui s’imposent à l’évidence comme siennes. Il tient
pour moi à une connotation avec une sorte de mélancolie profonde, qui s’apparente
aux chants sacrés…
Méditerranée certes, ou Línea del
Sur, mais l’Enéide, mystique et géorgique, ou un Orient aux accords insolites,
plutôt que la mer scintillante de « mille diamants d’imperceptible écume »
sous le soleil de midi !!! .
La pochette du disque situe bien
la lumière de son chant, crépuscule et aube lumineuse, sur une terre un peu sauvage…
Et c’est un voyage SOLO…
Comme un temps de recueillement…
Bien sûr, le DVD en témoigne, il
y a là un public, chaleureux et plus
encore fasciné, qui le regarde, à la fin de chaque morceau, quand s’éteint la vibration de la dernière note,
sortir de son voyage intérieur, et les regarder sans sourire…
Mais bien sûr, c’est en fait un
DUO, un duo fusionnel avec sa contrebasse, qu’il ne cesse d’embrasser
étroitement depuis l’âge de 16 ans. Comme un Pygmalion touché par le coup de
foudre, il a rêvé de faire oublier qu’elle
n’était que contrebasse, rêvé pour elle d’une voie soliste (ou voix
soliste ?) « à la croisée de toutes les techniques de jeu des
instruments à cordes ». De la transformer en un instrument universel, l’instrument de
tous les instruments, et de toutes les musiques …
« Pour jouer, pour chanter,
pour raconter des histoires aux gens, leur ouvrir des étendues » pour des
voyages imaginés…
Le CD, pour écouter cette musique
…
Le DVD, pour entendre et voir le
concert dans le Prieuré, et pour écouter dans les collines sauvages de
Marcevol, Renaud Garcia Fons en parler « SOLO »…
Car c’est une interview sans
intervieweur…un monologue pensif…un voyage intérieur !!!!
1 commentaire:
Absolument remarquable...
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