lundi 16 avril 2012

A Réécouter : Tommy Luke à « Ça va jazzer »!!!




Pour qui n’est pas musicienne, mais simple amateur de musique, moi en l’occurrence , la batterie est un mystère de la musique . J’en perçois la présence , je dirais même une fondamentale présence dans les compositions que j’écoute…et la nécessité de pallier son absence le cas échéant par d’autres expressions rythmiques. Je saïs bien dire si je l’aime ou non, et même lui associer quelque connotation exprimant l’effet que j’en ressens : légèreté, voire délicatesse, vibration douce ou énervante , force, virtuosité, basse ou claire…

Mais je me pose souvent des questions sur la musique qu’elle est, simple rythme ou réellement « son »/ « sons » ???
Enfin je m’en posais…
Je n’ai pas écouté « Ça va jazzer » jeudi, pour raisons diverses, dont la moins avouée était peut-être qu’écouter un batteur ne m’intéressait pas vraiment. Mais Mathieu est mon ami, et j’ai grande confiance en ses choix musicaux et admire sa détermination à approfondir la question fondamentale: pour quoi l’on fait de la musique (de jazz en l’occurrence), ou même plus difficile, et pour moi plus pertinent, pour quoi on choisit d’aimer et d’écouter celle-ci ou celle-là ?
J’ai donc finalement écouté en podcast son interview de Tommy Luke et je ne regrette pas … !!!
Car si les extraits de musique choisis mettaient remarquablement bien en évidence divers aspects de l’instrument , ce qui m’a vivement intéressée, c’est que Tommy Luke , avec netteté et précision, y a exprimé sans détours, la manière personnelle dont il conçoit ce qu’est pour lui la musique (de jazz entre autres mais pas seulement ) et jouer de la batterie …
Et il a répondu à certaines questions que je me posais (et évidemment comme c’est toujours le cas, ce faisant en a soulevé d’autres !!!)
Je retiendrais dans ses propos ce qui m’a éclairée, sans doute parce qu’il s’exprime comme je le fais et le comprends par des images…
Que la batterie a un aspect mélodique et un aspect rythmique…
Que son travail, sa recherche, son cheminement avait été en particulier de faire sonner mélodiquement sa batterie, faire surgir des images …
Car pour lui faire de la musique, c’est produire des images…des images pour les autres…le rôle de la batterie dans ces images c’est de découper le temps et les différents éléments …Il cherche à apporter des « couleurs » mais en fidélité, en accord avec le contexte…et c’est là la difficulté !

Toujours aussi net et sans détours : qu’il aime le jazz qui l’emporte et lui donne des émotions.. Mais il lui faut un fil conducteur : il n’aime pas le free jazz…il lui faut une super mélodie à l’intérieur, après tout est possible !
Quant aux émotions , chacun les nourrit différemment : allant pour la même tristesse vers telle ou telle musique, telle ou telle mélodie ! Chacun a sa propre musique qui peut faire fi des étiquettes et classifications et se construire par des mélanges …

Pourquoi ai-je apprécié et aimé ces remarques : comme je le disais , elles donnaient réponse à ma question sur le son de la batterie. Et par ailleurs sur musique , images (que j’appelle souvent connotations) émotion, jazz or no jazz ! peu importe,elles correspondaient à ce que je ressens …
En outre elles n’étaient pas seulement remarques d’un musicien qui fait la musique mais exprimaient une sorte de décentration vers le point de vue de celui qui écoute.
Et l’ encourageant aussi au passage à communiquer avec les musiciens ( « hyperheureux de ces échanges, de partager avec ceux qui les ont écoutés… »)
Ceci me conforte, moi pour qui c’est un énorme effort d’aller à la rencontre des musiciens après le concert, surtout ceux qui m’impressionnent le plus, peur que ça leur pèse ou les dérange !

J’ose faire depuis quelque temps ce petit pas vers eux car très modestement bien sûr je me souviens dans mon travail avoir été tellement été heureuse des échanges avec ceux qui furent en quelque sorte mon public, et plus encore quand l’effort de la tâche avait été dur, heureuse qu’on me dise que oui c’était bien parce que….J’en ai tiré force et souvent enseignement, que ce geste soit venu de stagiaires adultes aguerris et impressionnants ou de petits gamins et gamines non moins sagaces!
J’ose le faire, et souvent je constate qu’ils en semblent heureux, si grands soient-ils à mes yeux profanes…

Pour terminer, bien aimé aussi quelque chose de direct dans sa personnalité !!! Qui, en un temps où il est de bon ton d’être voyageur tous azimuts, ne craint pas de dire qu’il ne bouge pas, qu’il vit très refermé en sa ville de Nantes…

Merci Mathieu de l'avoir invité!




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