samedi 21 avril 2012

Renaud Garcia Fons, le pèlerin de Marcevol


AQÂJÂN (pièce pour contrebasse seule) par Koalaprod

 SOLO, the Marcevol Concert



A Marcevol, Renaud Garcia Fons revisite des lieux d’enfance, où sans doute il s’est promené jadis…
Il a choisi aussi, lui qui jusque là n’a enregistré qu’en studio, un lieu à l’acoustique remarquable, qui devienne «  le prolongement de son instrument et lui ouvre des espaces sonores… ».
Un lieu de Spiritualité aussi, pour la Musique, qui est comme le « langage de l’esprit », et exprime,  au delà des mots « des sentiments si intraduisibles qu’il faut la musique pour les suggérer ».
Et c’est bien d’un pèlerinage dans la musique de sa vie qu’il s’agit, d’un parcours dans les musiques qu’il aime, travaille, célèbre, et finalement fait siennes.
En Méditerranée, mais aussi « Ailleurs »,  dans le monde et le temps.
Un voyage érudit et inspiré…La buleria du Flamenco (Bajo de guia) la ballade irlandaise (Far Ballad) , Palerme (Palermo Notturno), la musique baroque (Hacia Compostela), la musique catalane  du Moyen Age (Marcevol), l’Argentine des campesinos qui inspira le chant et la guitare d’Atahualpa Yupanqui, Le Rock (Rock Wandering)…la culture jazz qui ménage dans le programme « prévu et écrit » du concert, des plages à improviser...et d’autres trdtitions encore que je ne sais identifier.
Et c’est chaque fois ni « tout à fait le même » rythme « et le même » son… ni tout à fait un autre…
Car la variété du parcours, si elle enchante  l’oreille de ses variations, conserve une  continuité qui s’impose avec évidence : le style Garcia Fons.


Un style évident pour moi  comme sont  certaines œuvres d’art, même si je  peine à le définir : il tient à la perfection d’une technique maitrisée qui entrelace avec créativité les possibles de l’instrument. Il tient à la beauté  de mélodies déchirantes qui s’imposent à l’évidence comme siennes. Il tient pour moi à une connotation avec une sorte de mélancolie profonde, qui s’apparente aux chants sacrés…
Méditerranée certes, ou Línea del Sur, mais l’Enéide, mystique et géorgique, ou un Orient aux accords insolites, plutôt que la mer scintillante de « mille diamants d’imperceptible écume » sous le soleil de midi !!!  .
La pochette du disque situe bien la lumière de son chant, crépuscule et aube lumineuse, sur une terre un peu  sauvage…

Et c’est un voyage SOLO
Comme un temps de recueillement…
Bien sûr, le DVD en témoigne, il y a là un  public, chaleureux et plus encore fasciné, qui le regarde, à la fin de chaque morceau,  quand s’éteint la vibration de la dernière note, sortir de son voyage intérieur, et les regarder sans sourire…
Mais bien sûr, c’est en fait un DUO, un duo fusionnel avec sa contrebasse, qu’il ne cesse d’embrasser étroitement depuis l’âge de 16 ans. Comme un Pygmalion touché par le coup de foudre, il a rêvé de faire  oublier qu’elle n’était que contrebasse, rêvé pour elle d’une voie soliste (ou voix soliste ?) « à la croisée de toutes les techniques de jeu des instruments à cordes ». De la transformer  en un instrument universel, l’instrument de tous les instruments, et de toutes les musiques …


« Pour jouer, pour chanter, pour raconter des histoires aux gens, leur ouvrir des étendues » pour des voyages imaginés…
Et il a réussi : c’est, tout simplement, une musique magique que ce Marcevol Solo !

Le CD, pour écouter cette musique …
Le DVD, pour entendre et voir le concert dans le Prieuré, et pour écouter dans les collines sauvages de Marcevol, Renaud Garcia Fons en parler « SOLO »…
Car c’est une interview sans intervieweur…un monologue pensif…un voyage intérieur !!!!








1 commentaire:

sister for ever a dit…

Absolument remarquable...