Cette maison a été construite pour s’y retrouver en famille et avec des amis…
Enfant, j’ai participé à l’espoir et aux efforts de mes
parents pour construire le modeste bungalow initial. Michel s’y est joint à
nous plus tard . Nadia dès ses premiers mois. Sébastien est arrivé. Puis Charlotte
à un mois et Camille à quinze
jours ! (c’était « l’année de
la canicule, le pédiatre avait conseillé
de l’y abriter de la chaleur, elle a dormi tout l’été dans le jardin sous un
tulle qui l’abritait des abeilles..)
Puis ce fut bien petit pour tout ce monde, et nous, qui n’avions
jamais eu d’ambition de propriété foncière, nous nous sommes étourdiment
engagés dans un agrandissement …
On a manqué d’un maçon, on a manqué de finance, on a manqué
d’étanchéité sur la terrasse, on a eu un
architecte désintéressé et dévoué, un charpentier remarquable , on a essayé de
garder les arbres alentour , on a eu le talent des jeunes et leur énergie ,ils
ont fait les finitions des finitions… Contre vents et marées, on l’a l’eu enfin
notre maison au bord de notre Océan..!
On a tremblé quand Klaus a dévasté nos Landes (ô les
arbres !!!) ! Avec obstination on a fait réparer et encore réparer,
la terrasse (ô la pluie !!)…Dès que nous le pouvons nous nous y retrouvons…Comme
ces derniers jours…
Mais nous sommes, Michel et moi, je crois à jamais marqués de
tous les avatars vécus…Le moindre vent qui d’aventure fait rider la face de l’eau
nous prend la tête et le sommeil…
La semaine dernière, du vent, il y en avait, des embellies, pas beaucoup, de la pluie presque sans arrêt, et en bourrasques, qui s’en donnaient
à cœur joie le soir sur notre toit, faisant frotter les branches des chênes
lièges sur les tuiles….
Certes, le jour, nous étions bien, là ensemble …Nous avions même
convié ma sœur pour fêter les anniversaires d’avril, assisté au remarquable
spectacle de Hip Hop conçu par les filles, consulté assidûment blogs et copains
de FB, bu un merveilleux Sainte Croix du Mont, légué par notre papa, et embaumé notre demeure des
odeurs délicates des premières asperges achetées sur la route , et des champignons
de paris de la sauce pour le bœuf à la bordelaise…
Certes le jour, nous allions voir la mer, fastueuse, et
toujours elle reprenait sur moi son pouvoir magique de fascination.
Nous sommes aussi allés voir aussi la délicieuse expo d’un artiste surfeur qui fait
surgir pour nos yeux intrigués des pays
imaginés, et sait nous parler de l’Hossegor Spleen…
Hossegor Spleen, Pablo Ugartetxea |
Mais la nuit, quand on entendait la mer gronder, le vent souffler,
la pluie crépiter, les hantises d’ouragans
nous reprenaient...
Et je me disais, tous, là ensemble, on se croirait réfugiés dans
une nef fragile, qui craque au vent et sous la houle … on se penserait sur une
Arche dans la tempête…
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