Dans cette région si proche de la Provincia Romana, célébrer l’Italie , patrie de la fisarmonica, qui nous a donné de si grands accordéonistes français« originaires », comme disait Marc Perrone, Perrone donc, ou Marcel Azzola, ou Richard Galliano…était une idée lumineuse..à l’instar de ce matin ensoleillé du 24 Mars…
Pour nous, tout a commencé par un petit déjeuner plein de soleil face au Rhône, dans la belle salle à manger de l’hôtel Prieuré . A la table voisine , deux hommes jeunes déjeunaient, et discutaient en italien en consultant un ordi .
Nous n’avons pas douté, intrigués et intéressés , qu’il s’agissait sans doute des musiciens prévus pour l’un des concerts.
Puis arriva une jeune femme brune, vive et très souriante, nous l’avions rencontrée la veille, qui vint leur parler …en italien !
"Ô mon père et ma mère que ne m’avez-vous fait apprendre que le grec le latin et l’anglais !"
Je suis toujours fascinée et envie ces gens qui passent avec aisance d’une langue à l’autre !
Puis survinrent pour prendre leur petit déjeuner, deux autres jeunes femmes, italiennes !Sur la terrasse on se salua, elles nous demandèrent de les prendre en photo .
Bien avant onze heures, nous étions au rendez-vous du premier concert de la journée, assis dans un joli salon XIX° de l’hôtel Pradelle, où se faisaient les derniers affichages…
Et entrèrent Mario Stefano (bandonéon) et Luca Lucini (guitare) …
D’Oblivion à l’Ave maria de Piazzolla, aux tangos moins connus de Canaro ou Falloni et à l’El Choclo qu’on reconnait avec bonheur , un bandonéon à la très belle résonance, un peu cuivrée, une guitare au son chaud, pur, et rythmé et surtout surtout, une gestuelle que je qualifierais d’expressionniste, un expressionnisme italien en somme, très théâtrale mais ô combien émouvante , accordée aux variations du thème et de la mélodie…
« Mario Stefano Pietrodarchi, c'est le poète inspiré du bandonéon. Il ne crée pas de la musique, c'est la musique qui l'anime. Du coup, c'est tout son corps qui est comme en transe. Je pense au duende des chanteurs de flamenco ou des toreros. La musique devient alors une sculpture vivante. Chaque morceau est comme une explosion »
C’est donc le mot « vates » au son latin, qui me vient …
Moment marquant, trop court comme toujours …
Même si le délicieux blanc du Château les Amoureuses, sur la terrasse au soleil du bord de Rhône , au léger goût ferreux, en a constitué un prolongement en harmonie…
Pourtant dans des bribes de conversation qu’on pouvait surprendre au cours de cet apéritif festif, certains parfois se disaient « dérangés » par ce son de bandonéon inaccoutumé ou plus encore par ces postures « excessives »
Toujours alors je m’interroge sur nos goûts et plus précisément sur notre goût du hors normes en musique comme ailleurs…
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