dimanche 8 janvier 2012

Petit Cheval Blanc ou Petite Poule Rouge ????

Bestiaires et symboles
C’était un petit cheval blanc..

.


Je l’ai toujours aimé ce petit cheval , né des mots de Paul Fort, et prenant vie par la voix tendre et grave de Brassens.
Complainte du petit cheval blanc
Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.
Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.

Oui j’aimais à l’imaginer, tirant d’un trot allègre sa charrette chargée de gens qui l’aimaient et qu’il aimait, bravant  la pluie et le mauvais temps . J’aimais qu’il soit joyeux plein d’allant, et sans «rouspétance»…
J’adorais :
« Sa voiture allait poursuivant, sa belle petite queue sauvage. »
Il y a dans ce poème de la chanson populaire, qui célèbre les petits et les sans grade, il y a du mélo comme je l’aime, de l’émotion, de la gaîté, un petit air d’art naïf , à la Henri Rousseau.




Il évoque aussi pour moi des souvenirs tendres, d’humour et d’amitié.
Ma mère le disait, puis nous le chantâmes, et plus tard, nous en avions fait , avec quelques collègues complices et amies, une sorte de petit refrain symbolique et solidaire que nous fredonnions, lorsque une fois encore et comme souvent, une corvée se trouvait à faire et que le découragement gagnait…. les autres !!!
« Tous derrière et lui devant
« Qu’il avait donc du courage… »

Mais alors ce que je n’aimais pas enfant, ce que je n’aime pas adulte, c’était, vous le devinez, la dernière strophe, c’était ce grand et fatal éclair blanc !
Tragique ?
Ou même fatalisme populaire, voire populiste, misérabiliste de Paul Fort ?
Je crois qu’enfant, j’ai toujours « squeezé » la dernière strophe et plus tard, je l’ai délibérément reléguée avec La Petite chèvre de Monsieur Seguin ou La Petite Sirène ou La Petite Fille aux Allumettes, dans la grande armoire encombrée des malheurs inacceptables et des textes à ne pas lire !!!

C’est ainsi d’ailleurs, qu’avec les copines, les mêmes, nous avons élu en concurrence comme hymne de référence, « L a Petite Poule Rouge » :
En grattant dans la basse-cour,
La Petite Poule Rouge trouva un grain de blé…
-Qui va aller porter ce grain au moulin,
On pourrait avoir de la farine
Et avec la farine on pourrait avoir du pain ?
-Pas moi ! dit le Dindon,
-Ni moi ! dit le Canard,
-Ce sera donc moi ! dit la Petite Poule Rouge !
Et elle alla porter le grain au moulin !


Quand le grain fut moulu, La Petite Poule Rouge dit :
-Qui va aller porter ce pain à cuire au four ?
-Pas moi ! dit le Dindon,
-Ni moi ! dit le Canard
-Ce sera donc moi ! dit La Petite Poule Rouge !
Et elle alla porter le pain à cuire !


Quand le pain fut cuit et doré,
-Qui va manger ce bon pain chaud et craquant ?
-Moi ! dit le Dindon,
-Moi ! dit le Canard
-Ce sera donc Moi ! dit La Petite Poule Rouge !
Venez, venez mes petits !


Plus tonique, hein ?
Je le dis souvent, n’en déplaise aux moralistes, la colère est bonne conseillère…

Réhabilitation de la Poule, à verser à mon Bestiaire personnel !!!
Avec Chiken Run, ce délice !....



1 commentaire:

sister for ever a dit…

Excellente, la petite poule rouge... mais tu ne réussiras pas à me fâcher avec Brassens, ni même avec Paul Fort... que je pense ne connaître que par ce poème, d'ailleurs! Dans le genre, il y avait aussi la chanson «Stew Ball», d'Hughes Auffray je crois, qui faisait pleurer à chaque fois mon frère (un certain Sam!). Et puis il y a eu Bambi... et «La Dernière Harde» de Maurice Genevoix... Mais toutes oeuvres ne sont-elles pas un nécessaire rappel à l'ordre puisque comme dirait Maxime «Je ne suis né que pour aller dessous la terre... er l'oublier avant»!!