Renaud Garcia-Fons , David Venitucci, Stephan Caracci
C’était à Perpignan, salle
«Grenat », c’était le 11 Octobre !
Nous avait conduits là, le désir
de réécouter David Venitucci, plaisir aussi délicieux que rare ! Et notre
absolue admiration pour la musique de Renaud Garcia Fons…
Et quand Renaud et David
s’associent nous ne pouvons résister à
leur alchimie, à laquelle s’associe pour La
vie devant soi, Stephan Caracci !
Ce soir là, a Perpignan, (en
première partie, Renaud partageait la scène avec la prodigieuse virtuosité de
Dorantes) le trio présentait La vie
devant soi . Ce soir-là, après le concert , nous avons eu le plaisir de
parler un moment avec David et de faire signer à Renaud Garcia Fons son CD avec Dorantes, Paseo a dos
J’admirai une fois encore et le
professionnalisme plein de simplicité de Renaud Garcia-Fons, et la gentillesse
de son accueil : après trois heures de concert, il signait malgré sa fatigue, et comme je m’en excusais, il dit c’est normal, on vous le doit un peu ! Et quand je
demandais un peu timidement si la sortie du CD était bien prévue pour Février
2017 , l’ombre d’une tension passa dans son regard : « J’espère !
dit-il , il y a encore du travail !!! »
Eh bien ! La
vie devant soi est SORTI ! à l’heure dite !
Une Œuvre… raffinée, justement composée entre ses moments, entre
les partitions de ses instrumentaux, comme toutes les autres œuvres de Renaud
GF . Superbe !
Comme les autres, et différente
à la fois : on y reconnait le style Garcia -Fons, à la sonorité
magnifique et particulière de sa contrebasse, à la perfection d’une technique maitrisée qui entrelace avec
créativité les possibles de l’instrument . . . à une qualité mélodique
spécifique, la beauté de mélodies déchirantes qui s’imposent à
l’évidence comme siennes, à un
jeu de rythmes, à une composition si complexe qu’elle a la force de l’évidence…
Et… un je ne sais quoi de
différent !!!
Un parfum de ville ?multiple
et nuancé ?auquel convient bien le
choix de David, si parisien, et de Stephan,
comme lui si « finement chercheur de
nuances »….
Plus encore à l’écoute du Cd,
pour la médiocre musicienne que je suis, qui ne perçois pas toujours, aussi
bien qu’en concert où le regard se focalise sur le musicien qui joue et
l’isole, les limites de l’intervention
des instruments, j’ai l’impression d’une fusion intime entre la contrebasse et l’accordéon.
Sur cette fusion et sa
continuité, se détache la clarté pure et mélodique des notes détachées du vibraphone…
Parfois, dans certains
morceaux , l’accordéon se détache, pour
notre plus grand plaisir comme une
insistance sur le thème parisien, Après
la pluie( je pense à Daniel mille ! et à Doisneau),Le long
de la Seine, Les écoliers qui sautent et jouent, ou sur la légèreté et
la « fantaisie » d’un Si ça te dit..
Car tout ce disque est un bel
objet poétique aussi : chaque titre de morceau invite à imaginer cette
ville , les rues où on vagabonde , le métro où on se perd dans le bruit et le
monde, Montmartre où l’on court les rues montantes , les bords de seine , les
immeubles lavés par l’averse.
Il ne s’agit pas de musique figurative, mais connotative, offrant à chacun la liberté de ressentir selon sa « fantaisie », des
impressions personnelles, par le rythme , très présent , sautillant ou flâneur , par une insistance de
l’accordéon, par les changements de jeu de la contrebasse : des impressions
de foule qui se presse « je prendrai
le métro » , de bruits de gens qui parlent Monsieur Taxi , de l’ harmonieux
bruissement d’un trafic de machines (metro), de courses rapides , d’ enfants à cloche pieds (Les écoliers) en noir et blanc, à
la Doisneau, et de mélancolie,( l’élégie de l’automne )ou (le long de la Seine)…
Et, luxe de mots ,(
« j’aime » !!!) : à chaque titre, un sous -titre qui fait
lien avec d’ autres mots que nous aimons , Zazie et Queneau , Momo et madame
Rosa qui « habitaient le sixième a pied », Prévert et son rêve, les Shadocks … d’autres qu’on ne connait pas
forcément mais « on se renseignera » ! …hiihihi !
Une fois encore la musique, et
certains joueurs de musique d’élection, nous tirent par un fil aérien vers d’autres
arts, photos, poèmes, tableaux et…
Encore d’autres musiques … !
Ça enchante le spleen des jours trop courts de novembre !
J’aime l’élégiaque dernière phrase que, provinciale invétérée, je savoure avec un humour ….volontariste !
FLUCTUAT NEC MERGITUR
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