dimanche 29 mars 2015

CHIN CHIN , le nouveau CD du Spiritango Quartet




 C’est un bel objet que ce CHIN CHIN,  où le disque comme dans les CD que j’aime, s’environne de photos   astucieuses qui suggèrent jeunesse, vitalité débridée, et complicité, et d’un super livret qui peut en accompagner l’écoute…

Un   CD qui  nous offre deux chemins pour l’écouter…
Un petit chemin nonchalant, où l’on s’abandonne au plaisir d’entendre les différents sons que l’on retrouve, l’accordéon de Thomas Chedal , le violon de Fanny Gallois, le piano de Fanny Azzuro, et la contrebasse de Benoît Lévesque.
Avec les surprises de l’nterprétation, de la variété des nuances, de la subtilité des intensités…
Le choix des œuvres, qui mêle des thèmes très connus (de nous) et des œuvres que nous ne connaissons  pas ou peu, permet à la fois de découvrir et de retrouver :




Il y a du Piazzolla aux thèmes familiers : Concierto, Escualo, Tangata..et Libertango ! et du Piazzolla plus inconnu : Chin  Chin ou même Kicho (entendu  lors d’un concert par le même quartet !)


 Des œuvres de compositeurs contemporains, inconnus, ou dont nous ne connaissions que les noms, trois  originaires de la patrie du Tango : Luis Caruana, Ramiro Gallo , Andres Linetsky ; et un compositeur Belge Fredéric Devreese,  que joue par exemple Manu comté avec son groupe Soledad…

Choix divers, qui permettent  de balancer entre  le plaisir de retrouver, Escualo, Kicho, Concierto , plaisirs délicieux, et celui  de la découverte  Chin chin ,stupéfiant de force et d’émotion,  presque jamais entendu…
 De toute manière , découverte  il y a toujours , car même pour les plus familières des œuvres choisies, il y a toujours  le plaisir et la surprise  d’en découvrir   une interprétation …
Car l’interprétation voyage entre fidélité et recréation personnelle…
Libertango ,  si familier si aimé, on en connaît si bien le thème… qu’on le sent bien sûr cheminer « masqué »dans la combinatoire subtile des variations, …mais c’est l’explosion de la re-création !

Kicho, «  on connaît  ! »c’est un hommage de Piazzolla à Kicho Dia.., mais « Benoît Levesque a réécrit la cadence initiale »..
Concierto para Quinteto, avec les solos des instruments… « Thomas Chedal a réécrit le sien, Fanny Gallois ornemente et Fanny Azzuro s’inspire de la partie de guitare ! »Mathieu Picard in the livret !
Tangata, « c’est le texte écrit »…. !

Mais cela, c’est le livret qui me le dit…Mais qui est donc Mathieu Picard ?

Car le deuxième chemin que nous offre le CD pour le régal d’écoute , c’est de lire le texte du livret comme un guide ,tout  en écoutant,…
Un guide pour mon oreille imparfaite et ma culture aléatoire…
Chemin plus ardu, où le texte donne à entendre…
Chemin où le plaisir est moins immédiat, mais survient quand se mettent en place, au fur et à mesure de l’écoute ( hum ! des écoutes !!!) , les découvertes successives. Comme une sorte de « composition d‘écoutes… »

 Pour érudits et raffinés que soient les arrangements et les compositions…
 Quelqu’ époustouflante que soit la virtuosité des interprétations de chacun des musiciens  du quartet…
Jamais on ne les vit comme gratuits, jamais ils ne font obstacle au plaisir de musique …au contraire !
La musique du quartet transmet toujours une puissante émotion spontanément ressentie, ainsi qu’une force vitale débordante,  à l’instar du « forte » saisissant  de Benoît Lévesque dans Abandoneando… 
Auxquelles vient se mêler  parfois, sans les entraver en rien, en particulier grâce au livret,  le plaisir intellectuel de percevoir sinon de comprendre   la complexité,  la variété des entrelacs instrumentaux, des emprunts culturels recréés, des alchimies d’interprétation…

Eh bien donc Fanny Y Fanny,  Mathieu, Benoît  …  CHIN CHIN  !

















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