C’est un bel objet
que ce CHIN CHIN, où le disque comme
dans les CD que j’aime, s’environne de photos
astucieuses qui suggèrent jeunesse, vitalité débridée, et complicité, et
d’un super livret qui peut en accompagner l’écoute…
Un CD qui nous offre deux chemins pour l’écouter…
Un petit chemin nonchalant, où l’on s’abandonne au plaisir
d’entendre les différents sons que l’on retrouve, l’accordéon de Thomas Chedal
, le violon de Fanny Gallois, le piano de Fanny Azzuro, et la contrebasse de
Benoît Lévesque.
Avec les surprises de l’nterprétation, de la variété des
nuances, de la subtilité des intensités…
Le choix des œuvres, qui mêle des thèmes très connus (de
nous) et des œuvres que nous ne connaissons pas ou peu, permet à la fois de découvrir et
de retrouver :
Des œuvres de
compositeurs contemporains, inconnus, ou dont nous ne connaissions que les
noms, trois originaires de la patrie du
Tango : Luis Caruana, Ramiro Gallo , Andres Linetsky ; et un compositeur
Belge Fredéric Devreese, que joue par
exemple Manu comté avec son groupe Soledad…
Choix divers, qui permettent de balancer entre le plaisir de retrouver, Escualo, Kicho, Concierto
, plaisirs délicieux, et celui de la
découverte Chin chin ,stupéfiant de force
et d’émotion, presque jamais entendu…
De toute manière ,
découverte il y a toujours , car même pour
les plus familières des œuvres choisies, il y a toujours le plaisir et la surprise d’en découvrir une
interprétation …
Car l’interprétation voyage entre fidélité et recréation
personnelle…
Libertango , si
familier si aimé, on en connaît si bien le thème… qu’on le sent bien sûr cheminer
« masqué »dans la combinatoire subtile des variations, …mais c’est l’explosion
de la re-création !
Kicho, « on connaît ! »c’est un
hommage de Piazzolla à Kicho Dia.., mais « Benoît Levesque a réécrit la
cadence initiale »..
Concierto para Quinteto, avec les solos des instruments… « Thomas
Chedal a réécrit le sien, Fanny Gallois ornemente et Fanny Azzuro s’inspire de
la partie de guitare ! »Mathieu
Picard in the livret !
Tangata, « c’est le texte écrit »…. !
Mais cela, c’est le livret qui me le dit…Mais qui est donc
Mathieu Picard ?
Car le deuxième chemin que nous offre le CD pour le régal d’écoute
, c’est de lire le texte du livret comme un guide ,tout en écoutant,…
Un guide pour mon oreille imparfaite et ma culture aléatoire…
Chemin plus ardu, où le texte donne à entendre…
Chemin où le plaisir est moins immédiat, mais survient quand
se mettent en place, au fur et à mesure de l’écoute ( hum ! des écoutes !!!)
, les découvertes successives. Comme une sorte de « composition d‘écoutes… »
Pour érudits et raffinés que soient les arrangements
et les compositions…
Quelqu’ époustouflante que soit la virtuosité des interprétations
de chacun des musiciens du quartet…
Jamais on ne les vit comme gratuits, jamais ils ne font
obstacle au plaisir de musique …au contraire !
La musique du quartet transmet
toujours une puissante émotion spontanément
ressentie, ainsi qu’une force vitale
débordante, à l’instar du « forte »
saisissant de Benoît Lévesque dans Abandoneando…
Auxquelles vient se mêler
parfois, sans les entraver en rien, en
particulier grâce au livret, le plaisir intellectuel de percevoir sinon de comprendre la
complexité, la variété des entrelacs instrumentaux,
des emprunts culturels recréés, des alchimies d’interprétation…
Eh bien donc Fanny Y
Fanny, Mathieu, Benoît … CHIN
CHIN !
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