Je ne parlerais pas de ce
professeur remarquable dont les cours m’enchantèrent jusqu’à me faire aimer Balzac,
dont il était spécialiste, et ce roman de Balzac, dont il se peut qu’il ne
soit pas si balzacien que ça, Le Lys dans la Vallée…
Ce passionné de littérature, bon vivant par ailleurs , agréable et sans prétention,
affirmait souvent , au détour d’une analyse qui donnait au texte ce caractère d’évidence
à quoi l’on reconnait la beauté…il disait : « La vraie vie c’est la
littérature ! »
Emus, nous souriions…
Je ne reviendrais pas sur une
conviction que j’ai souvent en me passionnant pour telle ou telle fiction, qu’elle
nous instruit sur la vie … A l’instar de mon père, passionné d’Histoire et qui affirmait que Les
Trois mousquetaires nous en apprenaient bien plus sur le règne de Louis XIII
que ses cours d’histoire…
...Qu’elle nous instruit sur la
vie telle qu’elle est, et aussi telle
que nous aimerions qu’elle soit, avec des flics justiciers, des compagnons solidaires et loyaux , et des
dénouements heureux …
Non, je pense simplement à ces
personnages fictifs, qui nous paraissent si présents qu’ils nous semblent
capables de nous apporter appuis et solutions…
Hier soir, une de mes amies ,
sur Facebook mais pas seulement, confrontée à une angoisse et un problème qu’elle
ne résolvait pas,m’écrivait :
« Il nous faudrait
Rétancourt »…
Rétancourt , ce personnage
créé par Fred Vargas, une force de la nature, capable de dormir debout appuyée
contre un mur, de résoudre tant de problèmes par la force de son calme
raisonnement , sans renoncer ou s’affoler… « Un arbre , une déesse
nourricière … »
Et je pensais alors à l’époque
où attendant une opération des yeux , bénigne en fait, mais que je redoutais
terriblement, je lisais tous les romans dont
le héros était Cadfaël, ce moine anglais du 12eme siècle , grand lecteur
d’indices à l’instar de Guillaume de Baskerville, le héros du Nom de la Rose ,
et de surcroit apothicaire et herboriste, qui me semblait capable de résoudre
tous les maux avec sa sagacité et les simples de son « herbarium » .
La lecture des aventures m’apporta
alors un vrai réconfort …
Et ainsi , de manière plus surprenante , car dans un registre évidemment plus grave , en
fut-il aussi du Docteur Rieux auquel Camus avait donné « l’air renseigné »
et le pouvoir d’adoucir par une sorte de sagesse sans illusions l’angoisse de
la vie …
Oui ! Les êtres de la
FICTION parce qu’ils sont créés par ces démiurges humains que sont les vrais créateurs de fiction, qu’ils
soient classés « grands auteurs » ou « auteurs mineurs », EXISTENT
pour nous, et pour nous aider à envisager
la VIE !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire