Nous l’avions l’avions découvert
par son disque Pynandi
Nous avions rencontré sa musique
en live à Trentels en 2010 et nous en étions restés fascinés
Et encore en 2011 à Tulle,prodigieux fil rouge , avec de prodigieux compagnons , Jean Luc Amestoy, Lionel Suarez , Didier Ithurssary,
Vincent Peirani.
Et quelque soit le plaisir d’écoute
de tous ses disques, écoutés dans l’attente du concert, le revoir en direct, entendre sa voix et son chant ,
cette rencontre à elle seule, aurait mérité nos 600km de voiture jusqu’au
festival de Bourg Saint Andéol …quelque remarquables qu’aient été les autres
rencontres que ce festival nous a offertes!
« Quitte à paraitre
ridicule, on n'hésite pas à venir attendre l'ouverture des portes du concert
une heure avant. Et quand il s'agit du Chango Spasiuk Quartet, forcément, pas
question de déroger à nos habitudes. Chango Spasiuk, c'est le chamamé pur jus.
Un alcool plutôt corsé. Tellement inscrit dans une tradition musicale qu'il
nous en donne la quintessence.
Son quartet, c'est guitare et
percussions, violon, guitare et voix, et bien sûr son accordéon-piano.
Sans omettre de mentionner ce que l'on pourrait appeler une gueule qu'on n
'oublie pas. Il y a dans son comportement quelque chose du vates, le poète inspiré des
Latins. Un intercesseur qui nous introduit dans un autre monde. Ailleurs
! Pendant une heure et demie…. »
« Yo
soy de aqui ! » ainsi le proclamait-il en tête de son
CD la Ponzona en 1995…
Et de sa terre on y entend le
chamamé , sur sa terre comme des bruits de sabots, sur sa terre les pas des
pieds nus des Pynandis, et le vent, et
le souffle des indiens guaranis, dans la respiration du soufflet…
Sa tierra colorada, rouge, vibre
dans sa mélodie…son chant évoque son « infancia », « su pueblo,
sa casa, sa soledad », sa musique chemine sur un camino a la fois allègre et dansant parfois jusqu’à la transe,
mais qui ne se départit jamais d’une sorte de mélancolie dans l’acidité en
mineur de son accordéon et le son déchirant du violon…
Mais s’il est inspiré de la couleur et des
bruits de sa terre, de l’âme de ses Pynandis, et des cueilleurs d’herbe à maté,
plus encore que les fois précédentes, nous sommes frappés et enchantés que s’affirme
son style personnel. Les années lui ont encore donné force, une présence
remarquable …
Son quartet , la guitare et les percussions de Marcos Villalba, la
voix profonde et la guitare de Diego Arolfo, et le violon superbe de Pablo
Farhat offrent un nouveau relief saisissant à son jeu personnel, frénésie
joyeuse jusqu’à la transe , rythme « chamamé »
toujours mais subtilement varié, effréné « terra colarada », dansant
et allègre « Ivanco », ou
chemin ralenti du « Camino » , ou scandé …
Et des mélodies puisées à la tradition ou
personnelles, des mélodies belles à pleurer, qui saisissent et enchantent
Et sous la transe et l’alegria
une sauvage mélancolie… « La alegria que hace llorar »
Un style aussi personnel qu’inspiré !
Quand j’ai publié ses photos Daniel Mille y a noté : j’ai joué avec lui récemment !
Une rencontre à faire rêver :
la soie de l’accordéon de Daniel et la
clarté un peu acide et déchirante de Chango, pour les deux la Mélodie
souveraine , et pour tous deux la Nostalgie, qui toujours résonne dans le chant
de « l’amour vainqueur et la vie opportune » !
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