mardi 14 avril 2015

Chango Spasiuk , un chamamé inspiré…



Nous l’avions l’avions découvert par son disque Pynandi

Nous avions rencontré sa musique en live à Trentels en 2010 et nous en étions restés fascinés

Et encore en 2011 à Tulle,prodigieux fil rouge , avec de prodigieux compagnons , Jean Luc  Amestoy, Lionel Suarez , Didier Ithurssary, Vincent Peirani.


Et quelque soit le plaisir d’écoute de tous ses disques, écoutés dans l’attente du concert,  le revoir  en direct, entendre sa voix et son chant , cette rencontre à elle seule, aurait mérité nos 600km de voiture jusqu’au festival de Bourg Saint Andéol …quelque remarquables qu’aient été les autres rencontres que ce festival nous a offertes!

 Je cite Michel :
  « Quitte à paraitre ridicule, on n'hésite pas à venir attendre l'ouverture des portes du concert une heure avant. Et quand il s'agit du Chango Spasiuk Quartet, forcément, pas question de déroger à nos habitudes. Chango Spasiuk, c'est le chamamé pur jus. Un alcool plutôt corsé. Tellement inscrit dans une tradition musicale qu'il nous en donne la quintessence.
Son quartet, c'est guitare et percussions, violon, guitare et voix, et bien sûr son accordéon-piano. Sans omettre de mentionner ce que l'on pourrait appeler une gueule qu'on n 'oublie pas. Il y a dans son comportement quelque chose du vates, le poète inspiré des Latins. Un intercesseur qui nous introduit dans un autre monde. Ailleurs !  Pendant une heure et demie…. »

« Yo soy de aqui ! » ainsi le proclamait-il en tête de son CD la Ponzona en 1995…
Et de sa terre on y entend le chamamé , sur sa terre comme des bruits de sabots, sur sa terre les pas des pieds nus des Pynandis, et  le vent, et le souffle des indiens guaranis, dans la respiration du soufflet…

Sa tierra colorada, rouge, vibre dans sa mélodie…son chant évoque son « infancia », « su pueblo, sa casa, sa soledad », sa musique chemine sur un camino a la fois  allègre et dansant parfois jusqu’à la transe, mais qui ne se départit jamais d’une sorte de mélancolie dans l’acidité en mineur de son accordéon et le son déchirant du violon…
 Mais s’il est inspiré de la couleur et des bruits de sa terre, de l’âme de ses Pynandis, et des cueilleurs d’herbe à maté, plus encore que les fois précédentes, nous sommes frappés et enchantés que s’affirme son style personnel. Les années lui ont  encore donné force,  une  présence remarquable …
Son quartet , la guitare et les percussions de Marcos Villalba, la voix profonde et la guitare de Diego Arolfo, et le violon superbe de Pablo Farhat offrent un nouveau relief saisissant à son jeu personnel, frénésie joyeuse  jusqu’à la transe , rythme « chamamé » toujours mais subtilement varié, effréné « terra colarada », dansant et allègre « Ivanco »,  ou chemin ralenti du « Camino » , ou scandé …

Et des  mélodies puisées à la tradition ou personnelles, des mélodies belles à pleurer, qui saisissent et enchantent
Et sous la transe et l’alegria une sauvage mélancolie… « La alegria que hace llorar »









Un style aussi personnel qu’inspiré !








Quand j’ai publié ses photos  Daniel Mille y a noté : j’ai joué avec lui  récemment !
Une rencontre à faire rêver : la soie de l’accordéon de Daniel et  la clarté un peu acide et déchirante de Chango, pour les deux la Mélodie souveraine , et pour tous deux la Nostalgie, qui toujours résonne dans le chant de « l’amour vainqueur et la vie opportune » !


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