Daniel
MILLE, Cierra tus ojos....
…..Y escucha !!!
Il est donc sorti le Piazzolla de
Daniel Mille
Y escuchamos… encore et encore…
Comme toujours, on est d’entrée
pris au charme du son , des sons, du phrasé, du rythme, particuliers aux
interprétations de Daniel Mille…
Mais quand il s’agit de dire et
d’écrire pourquoi on l’aime, on a du mal à trouver les mots .Peut-être
ferait-on mieux de se laisser aller au fil du courant et de dire …
Parce que c’est Piazzolla ! parce que c’est Daniel Mille !
Parce que ce Piazzolla n’est «
ni tout à fait le même ni tout à fait un
autre » .
Parce que Daniel Mille est toujours Daniel
Mille…
Mais j’aime , nous aimons, les mots. Les mots
sont notre musique à nous. Dire ce que la musique évoque pour nous , c’est la
vivre à notre manière , une manière de l’accompagner, d’exprimer, par des
correspondances , la résonnance qu’elle
produit en nous….
Dans ce Piazzolla Cierra tus
ojos, il y a d’abord la découverte .
Certains titres nous sont
inconnus : l’éponyme du titre Cierra tus ojos, Milonga para tres, et même
à première vue los
Pajaros perdidos …dont nous découvrons en l’écoutant combien la mélodie
nous en est familière , surtout sur sa forme chantée par José Angel Trelles ou
Milva.
Ou la Melodia en la menor , que je retrouve en recherchant d’autres
interprétations de Piazzolla sur le Tango Live forever de Galliano…
Ces thèmes découverts me semblent
d’emblée s’accorder remarquablement à l’image que j’ai de la musique de Daniel
Mille et de sa sensibilité poétique :
Les oiseaux perdus par delà la
mer …
A l’instar,d’ailleurs, de la
nostalgie, du désir de retour au pays et aux amours perdues, de Vuelvo al Sur…
La douceur triste de la pluie sur
Santiago,
L’atmosphère rêveuse et nocturne
de Cierra tus ojos y escucha ,
La Melodia en mineur qui dès
l’entrée annonce la couleur, et les milongas « alanguies » que
« Mille préfère aux véhémences du tango » comme l’exprime Emmanuelle
Honorin, dans sa remarquable et poétique
notice …
Contribue à cette tonalité , le
choix pour l’orchestration du son grave des instruments, violoncelles et contrebasse
.
Y contribue aussi le jeu de
Daniel mille, « sa manière d’attarder le tempo » (Emmanuelle Honorin
encore !)
« En chantant sur le mode mineur », sa douce mais
insistante mélancolie, Daniel Mille rencontre et croise pour moi le caractère
tragique que j’ai toujours ressenti en écoutant Piazzolla : la tonalité
de ses mélodies , la scansion particulière de ses phrases, la pulsation marquée
de son tango, ont toujours évoqué pour moi l’image de la force du destin …
La Milonga para tres est
particulièrement remarquable de cette tonalité sombre , de cette atmosphère de
clair obscur : au début la gravité des cordes comme en contrepoint,
« comme de longs échos qui de loin se confondent dans une ténébreuse et
profonde unité », sur lesquels Daniel Mille vient apporter une ligne pure
et plus claire , reprise par contrebasse et violoncelles.
On a une impression très forte de
relief , d’ombre et de lumière…
Quant aux autres morceaux dont
nous connaissons si bien les thèmes, ils
nous apparaissent interprétés différemment …
Le début de Chiquilin de Bachin
me frappe par le la ligne dépouillée jusqu’à l’épure sous les doigts de
l’accordéoniste, puis la montée
progressive et comme retardée , le jeu d’écho des cordes , qui parviennent par
imposer au final une pulsation marquée…qui retombe insensiblement…
Le Libertango , simplicité
dépouillée, rythme classique (me semble-t-il), une énergie plus chaleureuse,
une mélodie pure et alanguie qui
s’éteint traditionnellement…
L’orchestration de Samuel Strouk,arrangements, direction musicale et réalisation, me semble
remarquable par son raffinement et sa variété, qui intrigue et séduit.
Le CD lui-même est un bel objet,
avec ses photos d’une apparente simplicité, toutes les nuances de noir et de gris,
piqué des gros plans, ou flous de profondeurs de champ.. Et son livret, un texte aux mots à la fois poétiques et simples, riches
d’enseignements, trésor inestimable pour
des non-musiciens amateurs de musique…
Piazzolla ENCORE ! Daniel
Mille ENFIN!
Piazzolla et Mille TOUJOURS
2 commentaires:
Tu es une experte ! je te remercie pour ces découvertes et te souhaite une bonne soirée.
Coucou Elisabeth...et merci ...Bonne soirée...
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