Tout un chacun
depuis quelques jours, après de la pluie,
de la pluie, de la pluie ! se
réjouit du moindre éclat de lumière sur les
fleurs , superbes en ces prémices de printemps .On se dit « finalement
les fleurs aiment donc la pluie ! » Elles ont patiemment puisé leur
sève et leur énergie dans ses trombes d’eau, qui dégageaient les cailloux,
ravinaient les fossés, transformaient les pelouses en rizières, et avec obstination,
sérénité , l’air de rien ...comme glissant leur floraison dans la moindre
éclaircie, la plus fugitive embellie… et elles surgissent un peu partout… !
« Mars
qui rit, malgré les averses ,
Prépare en secret le printemps »
Théophile Gautier
Joint à la beauté foisonnante de l’explosion végétale, l’
éternel retour des saisons nous rassure et nous grise Depuis
l’enfance,nous avons été bercés de sa poésie …
Parce
que, depuis l’enfance de notre langue,
les poètes l’ont chanté :
L’ancêtre Charles
(d’Orléans) :
« Le
temps a laissé son manteau,
De vent , de
froidure et de pluie, et s’est vêtu de broderies,
De soleil
riant, clair et beau…. »*
Ils ont
puisé dans le retour de la lumière un symbole pour conjurer le malheur, espérer
dans le recommencement…
L’ami Paul (Eluard)
La neige fond dans la montagne
Les branches des pommiers brillent de
tant de fleurs
Que le
pâle soleil recule…
C’est par un soir
d’hiver dans un monde très dur
Que je vis ce printemps
près de toi l’innocente
Il n’y a pas de nuit
pour nous
Rien de ce qui périt
n’a de prise sur toi
Et tu
ne veux pas avoir froid
Notre printemps est un
printemps qui a raison
Evidemment
il y a toujours eu parmi eux de ces esprits
pessimistes ou bassement
réalistes pour ne pas s’en laisser conter et pour en tout cas ne pas nous en
conter .
Pour nous
chanter les roses qui fanent ,
« Et Rose
elle a vécu ce que vivent les roses
L’espace
d’un matin… » (Malherbe)
Ou nous
rappeler que le temps cyclique végétal n’est pas le nôtre !
Notre merveilleuse Colette:« Tout s’élance et je demeure… »
Mais , pour moi, j’avoue me laisser prendre toujours à cette promesse de fleurs
et de soleil , comme si tout devait recommencer , en un temps cyclique de
l’éternel retour…
Pour peu que les premiers soleils m’entraînent à retrouver la mer, calmée après la folie des tempêtes d’equinoxe , le sable dévasté par le vent se dorant sous les rayons moins obliques du presque printemps …
Je ne demande qu’à
m’y laisser prendre, au mirage du recommencement …des projets à venir,
des joies à partager….
C’est le
printemps viens t’en Pâquette
Te promener
au bois joli
Viens ma
tendresse est la régente
De la
floraison qui paraît
La nature
est belle et touchante
Pan sifflote
dans la forêt
Les
grenouilles humides chantent
....avec Guillaume
(Apollinaire)
Des musiques à
découvrir , des rencontres nouvelles ou renouvelées d’amis, des jeux avec nos enfants, des progrès sociaux….
« Rien
n’est passé la vie a des feuilles nouvelles
Les plus jeunes
ruisseaux sortent dans l’herbe fraîche…. »
MAIS quoi,
faut pas croire , si on continue à lire le poète, petit bémol, éclair de lucidité dans...
L'homme ne mûrit pas il vieillit ses enfants
Ont le temps de vieillir avant qu’il ne soit mort
...la grande illusion poétique :
L'homme ne mûrit pas il vieillit ses enfants
Ont le temps de vieillir avant qu’il ne soit mort
Et les
enfants de ses enfants il les fait rire »
ET VOILA QU’IL PLEUT.!!!!!!!!!!
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