C’était donc à Biarritz, le soir du 26 Avril …
Pluie battante, quoique douce…
Ton gris de la mer , qui « levait » à peine…
Casino « Art déco » …
Richard Galliano avec l’ensemble
à cordes de l’orchestre symphonique Confluences , sous la direction de Philippe Fournier…
Une entrée Piazzolla dans la perfection
de la simplicité…
Le concerto en la mineur de Bach,
transcrit pour accordéon et orchestre, et la ligne pure de l’accordéon…
La Simple Symphony de Britten par
l’orchestre seul, une totale découverte pour nous, bien présentée par Philippe
Fournier…
La Valse à Margaux, sa création « expliquée » avec une chaleureuse
spontanéité par Richard Galliano…et la montée de l’allégresse Galliano…. !
Et la merveille d’Opale Concerto…que
Galliano nous présente sans façon avec un rien d’humour, "bien connue" par son 3ème mouvement , devenu New
york tango et… ! générique de P.J. !!!
Œuvre de commande pour un festival
sur la côte d’Opale: ainsi Richard nous explicite-t-il le sens du titre…
Presque dommage , ce nom m’a
toujours fait rêver par son mystère et le halo de couleur opalescente qu’il
connotait….
Car j’aime tout de ce concerto :
Son premier mouvement vif, ample,
et frénétique, la douceur poignante du
second , son thème mélodieux qui s’étire , se perd et revient…
Le 3ème , qu’il soit
PJ ou New York Tango, « ce tango ostinato, obsédant, comme une machine » (R.G) m’apparait dans
son contexte comme une remarquable
conclusion , alliant la force du 1 et quelque chose de la tristesse du 2…
Et puis c’est la frustration des
au revoir, la Javanaise partagée avec le public, traditionnelle connivence d’adieu,
leTango pour Claude, et le bis de La Valse
à Margaux…
Quelque mots échangés, -chance !-
avec Richard Galliano, banalité des propos, pudeur et timidité de part et d’autre
et…
...Une promesse de se retrouver à
Pau ! en Janvier…
Monsieur Galliano, nous avons
rendez-vous avec Vous !
Et une fois de plus, je constate
combien il est important pour nous de le suivre, comme de suivre quelques
musiciens que nous aimons particulièrement…
Pourquoi ?
Pour revivre encore et encore le
plaisir émotionnel de cette musique , où
entrent la tension du direct, éphémère et fragile, et l’anxiété légère que ce
ne soit pas cette fois si réussi …et le
sentiment de la finitude de l’instant…
Comme chantait Claude Nougaro :
« Bonheur tu nous fais
souffrir
De peur qu’tu te barres. »
Il y a le plaisir de la variation, que l’on suit avec une
intense curiosité au gré des formations différentes et des œuvres nouvellement
crées ou interprétées ,le plaisir de la découverte d’une évolution…
Dans cette aventure où nous entrainent nos musiciens d’élection, se
produisent d’ailleurs d’autres rencontres et la découverte d’autres musiciens,
d’autres instruments, d’autres musiques qu’ils ont su choisir, ce qui leur donne
le pouvoir d’être des passeurs …
Ces variations tissent d’une
manière complexe et raffinée une ŒUVRE, et c’est elle que nous suivons dans sa
composition progressive : entre surprises de la nouveauté et des différences, et sentiment d’une permanence,
nous assistons à la manifestation de l’évidence
d’un style
Et au fond je me rends compte que si nous aimons autant à
les suivre c’est, qu’au plaisir immédiat de revivre la
musique que nous aimons, se mêle aussi l’émotion esthétique d’assister, concert
après concert, chemin après chemin(1), à la complexe construction de cette ŒUVRE…
Ainsi suit-on de
la même manière de livre en livre, de poème en poème, de tableau en tableau,
les auteurs et les peintres dont on sent profondément qu’il détiennent l’évidence
de la beauté qui nous prend au cœur .
De livre en livre, de concert en concert, de rencontre en
rencontre, de variation en variation, ce que nous aimons, c’est cette permanence formidable que l’on attend
avec anxiété, que l’on reconnait avec jubilation et dont on souhaite le
recommencement…
(1): Je me souviens avoir suivi avec obstination la trace des Fables of Tuba!
(1): Je me souviens avoir suivi avec obstination la trace des Fables of Tuba!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire