Vincent Peirani et François Salque excellent à puiser dans la tradition pour créer de
remarquables musiques, nouvelles autant que personnelles ….
TANGUILLO est pour
nous un grand délice de petit tango…
Michel a déjà fort bien exprimé combien ce délice RESISTE à l’analyse.
Bref
! Pour l'instant, je suis tellement pris par "Tanguillo"
que je n'ai pas le moindre recul pour savoir par où commencer pour l'analyser
ou, du moins, analyser mes impressions.
Je me contenterai donc de rappeler ce que j’avais écrit de la
découverte de Vincent Peirani et François Salque , à Tulle pour le premier , à
Trentels en ce qui concerne le second :
Première découverte, j’ai été fascinée par François Salque en live : sa présence, sa force à communiquer sa musique saisit. Sa virtuosité que je pense (moi qui suis si peu compétente en la matière) exceptionnelle, s’allie à une sorte de frénésie inspirée : profondément absorbé dans sa musique en création, parfois il lève les yeux un instant pour un bref regard bleu intense qui accroche fugitivement notre propre regard
Deuxième découverte, les improvisations de Vincent Peirani, « l’Art de l’Improvisation »..[. ]Quand Vincent, « improvise » si l’œuvre se disloque, la mélodie se perd, frôle les dissonances, c’est pour mieux se reconstruire dans une complexité finale plus mélodique encore…
Effectivement le son de l’accordéon et du violoncelle, et
celui de la guitare par moments, s’ entrelacent
en un tissu si intimement tramé , si prenant, qu’on ne songe qu’a l’écouter
et qu’on ne se résout pas à en démêler
la magie des fils .
On ne peut que répéter que Vincent est
inspiré dans la création d’une ligne
mélodique pleine d’explorations sonores, qui
déroule son cours varié de surprise
en surprise mais pourtant jamais se perd. Et que le violoncelle de
François Salque nous offre une émotion intense, qu’il souligne la mélancolie mélodique
des phrases (Café tango...) ou assure la montée obsédante de la pulsation !
Le tango est omni présent. On en sent l’empreinte
évidente dans le rythme caractéristique , le ton
des mélodies, inspiration dansante et pourtant plaintive… et les partitions du Maître,
Astor Piazzolla !
Le Grand tango, Café 1930, un choix de pièces un peu moins
célèbres que d’autres, mais qui m’enchantent, par leur climat musical, et ce
qu’elles me suggèrent d’images urbaines chargées de nostalgie…
Mais à partir de cette musique
fondamentale, Vincent, François et leur invité Tomas, inventent, divaguent, et
créent une musique à leur style, qu’ils interprètent (Armaguedon) ou composent
(Travesuras) ou improvisent (Tanguillo) .
Leurs titres manifestent
leur entreprise de liberté, un soupçon
d’insolence allié à un goût passionné pour cet héritage…
Travesuras (Tomas Gubitsch) revendique
l’ « espièglerie »…
Armaguedon, auquel la signature de Jocelyn Mienniel
insère peut-être ?une connotation particulière : « Seul tout
Seul »…
Tanguillo, hypocoristique
affectueux à l’égard du Tango…
Ou l’abstraction pure des titres
de « Untitled Suite » ou de
« Suite en 5 », comme un refus d’imposer une notation qui enfermerait
l’auditeur dans une signification…
Cette suite où la scansion du rythme
me semble un peu décalée, le ton presque rieur puis insolent…
Toutes impressions simplement
personnelles qui ne font qu’appuyer ce que disait Michel : le plaisir et
la force de cette musique font obstacle à une analyse, même subjective…
C’est donc à un jugement de valeur personnel que je m’en
tiendrais : « C’est un magnifique disque ! »
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