Comme je le dis souvent, l’accordéon est un des fils d’Ariane de notre curiosité musicale. Parce que l’accordéon est éclectique et voyageur, ce fil nous tire par des chemins divers autant que divergents, par monts et par concerts… . Et par disques…
Paolo Fresu tient à l’un de ces fils.
Découvert à Junas dans Mare Nostrum,
nous l’avons suivi sur les chemins méditerranéens de A Filletta…
Et encore à deux pas de chez
nous en pays de Jazz à Marciac, avec Omar Sosa…
J’ entrevoyais les pouvoirs de son Devil Quartet, mais c’est Desertico
qui m’a fascinée…
Que Michel Barbey ,(in le TEMPS, samedi 2/3/2013) me permette de citer
ce qu’il en dit infiniment mieux que je n’en suis capable…
« Le
Devil Quartet, c’est l’une des vies de Paolo Fresu, homme de partage autant que
musicien partagé entre aventures esthétiques étanches. Pas tant que ça en fait,
ou pas plus que son principal maître à jouer Miles Davis, autre homme aux vies
multiples vécues successivement alors que Fresu passe, revient et navigue de
l’une à l’autre dans une quasi-simultanéité. C’est le son, comme chez Miles et
plus que jamais chez un Fresu en pleine maturité, qui assure une permanence
forte entre univers autres »
« Le son »…
J’aime le son de sa trompette entre toutes les trompettes que je
connais, ses solos longuement filés, ô les dernières notes, sa sonorité qui me
paraît soyeuse, légèrement voilée, et toujours à la lisière du spleen…
Mais pour mieux la dire, je laisse encore la parole à d’autres plus
compétents que moi , Michel Contat en l’occurrence:
Paolo Fresu,
c'est surtout une sonorité, pleine, claire, tranquillement joyeuse, dont il
émane une certaine lumière, directement inspirée de ses maîtres, Miles Davis et
Chet Baker. Dans sa trompette coule la même sève qui a donné du prestige et du
glamour à la nouvelle vague du jazz européen et une sonorité tendrement
acidulée, avec ce quelque chose de tranchant dans le phrasé, elliptique et
somptueusement délié, ces lignes nettes, précises, élégantes et simultanément
une certaine langueur méditerranéenne, une sensualité ultra sophistiquée toute
en nuance…
Dans Télérama
n°3298
Quant à dire ce que j’aime dans
Desertico, je dirai tout, mais encore et particulièrement
Ambre :
Pour son rythme, sa merveilleuse
ligne mélodique déclinée successivement par la trompette de Paolo, puis par
la guitare, puis par la contrebasse …tout
simplement …c’est magique !
Desertico
Pour moi le bien nommé, parce
qu’il suggère par sa batterie et sa contrebasse obsédante l’indéfini d’un
« soleil monotone », et par la montée en clarté un rien acide de la
trompette, la vibration agressive de la lumière…
Young Forever
Plus diversement modulé,
successivement joyeux , puis rêveur et tendre, puis nostalgique jusqu’à la note finale filée longuement …
Inno alla vita, à la couleur de
ballade nostalgique , encore une super mélodie
à la Paolo …
Je ne peux pas dire avec Michel Contat que « Desertico est sans
nul doute l’un des évènements « Jazz » de cette rentrée 2013. »…
…car je ne connais pas grand-chose au jazz… !
Mais je peux dire que plus j’écoute Desertico, plus j’y découvre de
quoi l’aimer, et que c’est donc pour moi un évènement
« poétique » !!!
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