vendredi 12 avril 2013

Paolo Fresu DESERTICO







Comme je le dis souvent, l’accordéon est un des fils d’Ariane de notre curiosité musicale.  Parce que l’accordéon  est éclectique et voyageur, ce fil nous tire par des chemins divers autant que divergents, par monts et par concerts… . Et par disques…





Paolo Fresu tient à l’un  de ces  fils.

Découvert à Junas dans Mare Nostrum,





 nous l’avons suivi  sur les chemins méditerranéens de  A Filletta…





Et encore  à deux pas de chez nous en pays de Jazz à Marciac, avec Omar Sosa…



J’ entrevoyais les pouvoirs de son Devil Quartet, mais c’est Desertico qui m’a fascinée…

Que Michel Barbey ,(in le TEMPS, samedi 2/3/2013) me permette de citer ce qu’il en dit infiniment mieux que je n’en suis capable…
« Le Devil Quartet, c’est l’une des vies de Paolo Fresu, homme de partage autant que musicien partagé entre aventures esthétiques étanches. Pas tant que ça en fait, ou pas plus que son principal maître à jouer Miles Davis, autre homme aux vies multiples vécues successivement alors que Fresu passe, revient et navigue de l’une à l’autre dans une quasi-simultanéité. C’est le son, comme chez Miles et plus que jamais chez un Fresu en pleine maturité, qui assure une permanence forte entre univers autres »

« Le son »…
J’aime le son de sa trompette entre toutes les trompettes que je connais, ses solos longuement filés, ô les dernières notes, sa sonorité qui me paraît soyeuse, légèrement voilée, et toujours à la lisière du spleen…
Mais pour mieux la dire, je laisse encore la parole à d’autres plus compétents que moi , Michel Contat en l’occurrence:
Paolo Fresu, c'est surtout une sonorité, pleine, claire, tranquillement joyeuse, dont il émane une certaine lumière, directement inspirée de ses maîtres, Miles Davis et Chet Baker. Dans sa trompette coule la même sève qui a donné du prestige et du glamour à la nouvelle vague du jazz européen et une sonorité tendrement acidulée, avec ce quelque chose de tranchant dans le phrasé, elliptique et somptueusement délié, ces lignes nettes, précises, élégantes et simultanément une certaine langueur méditerranéenne, une sensualité ultra sophistiquée toute en nuance…
Dans Télérama n°3298

Quant à dire ce que j’aime dans Desertico, je dirai tout, mais encore et particulièrement
Ambre :
Pour son rythme, sa merveilleuse ligne mélodique déclinée successivement par la trompette de Paolo, puis par la  guitare, puis par la contrebasse …tout simplement …c’est magique !

Desertico

Pour moi le bien nommé, parce qu’il suggère par sa batterie et sa contrebasse obsédante l’indéfini d’un « soleil monotone », et par la montée en clarté un rien acide de la trompette, la vibration agressive de la lumière…

Young Forever
Plus diversement modulé, successivement joyeux , puis rêveur et tendre, puis nostalgique  jusqu’à la note finale filée longuement …

Inno alla vita, à la couleur de ballade nostalgique , encore une super mélodie
à la Paolo

Je ne peux pas dire avec Michel Contat que « Desertico  est sans nul doute l’un des évènements « Jazz » de cette rentrée 2013. »…
…car je ne connais pas grand-chose au jazz… !

Mais je peux dire que plus j’écoute Desertico, plus j’y découvre de quoi l’aimer, et que c’est donc pour moi un évènement « poétique » !!!








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