L’espace Jéliote d’Oloron est une
bien belle salle où grâce à de zélés aficionados du Jazz, du théâtre et de la
musique en général , on peut assister souvent à de forts beaux concerts.
Le 7 avril l’annonce d’un « Salut Brassens »
nous avait accrochés. Nous connaissions Joël Favreau pour avoir accompagné
Brassens de sa très belle guitare pendant les dernières années de sa carrière
…puis pour avoir osé en hommage la reprise des ses chansons en duo avec un
accordéoniste. Jean-Jacques Franchin fut le magnifique premier accordéon à
s’associer avec lui. Après sa
disparation, c’est Marc Berthoumieux qui
reprit l’accompagnement…
Et c’est le désir de l’entendre
qui a déterminé notre venue à l’espace Jéliote hier. L’accordéon étant une fois
de plus notre fil d’Ariane…
Et l’après-midi valait bien le
voyage à Oloron …
Joël Favreau sait choisir les chansons que nous avons
aimées jadis et quelques autres très intéressantes dont nous découvrons la qualité mélodique et
textuelle grâce à une voix qui ne cherche
pas à imiter le maître mais à servir son texte et sa musique, grâce aussi à une
guitare au très beau son …rythmée, mais chaude et harmonieuse aussi…
Et Marc Berthoumieux se révèle
excellent, en lui donnant la réplique plus qu’il ne l’accompagne. Variations
inspirées, son, léger, mélodique, d’une virtuosité pleine de naturel et souvent
d’un humour discret….
Je ne suis pas capable
d’apprécier à sa juste mesure la complexité de sa musique que je ressens sans savoir l’analyser, mais je redécouvre la
poésie des ses textes dont j’ai « étudié » certains (= fait entendre
et commenter et ressentir) avec mes élèves de jadis.
Les images d’une grande simplicité apparente,
mais dont on comprend en même temps qu’elles relèvent d’une culture aussi profonde que discrète, qui ne
s’étale jamais. Des images qui surprennent par leur trouvailles, et frappent
ou font sourire en même temps par leur grande justesse.
Ô la non demande en mariage, Ô le
cimetière plus marin que celui de Paul Valéry .Ô le fantôme !
Images qui font mouche sans avoir
l’air de rien…
Génie des situations drôles et émouvantes à la fois, Le grand
chêne, La non demande à mariage, Le cimetière de Sète, Parlez-moi de la pluie ,
un quotidien qui se décale pour faire rêver
, sourire ou émouvoir…
Et il y a le rythme «
Brassens », qui n’est pas seulement celui de la musique, mais celui du
phrasé du texte, qui dégage des rimes, et ménage des rythmes nouveaux dans la syntaxe
prosaïque :
J’ai l’honneur de
Ne pas te de…
Mander ta main
….
Laissons le camp libre à l’oiseau
Nous serons tous les deux priso…
Niers sur parole…
Tant d’années après, le charme agit, intact,
d’une si belle alchimie de notre langue… ! Et de notre culture !
Merci à Joël Favreau d’avoir mis son propre talent et sa modestie au
service d’un aussi grand Talent !
Merci à Marc Berthoumieux de
recréer avec une simplicité qui n’a
d’égal que son talent, avec une apparente nonchalance chargée de rigueur,
une Musique dont la beauté relève de l’évidence, et dont la complexité a trouvé son
accomplissement dans la simplicité….
Grâce à eux…Brassens , nous
fêtons l’essentiel, nous fêtons ta présence !!!!
PS : Le fil d’Ariane encore :
Après le concert nous avons
échangé quelques mots pleins d’intérêt avec Marc Berthoumieux , qui nous a signé Jazz à la récré, et Joël Favreau .
Nous avons acheté la version remasterisée du Georges Brassens : Supplique
pour être enterré…un disque que j’adore, et dont cette nouvelle version comporte la
participation enregistrée de Joël Favreau à la deuxième guitare en re-recording.
Très belle participation, dont il
nous a donné un exemple en live lors du concert sur un enregistrement de la Supplique par Georges lui-même…
Et Joël Favreau nous offre alors un
disque où il chante Fellini et savez-vous qui l’accompagne au trombone ? Richard
Galliano !!!
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