Il y a des années fastes pour
nous, de grandes années Galliano ! où , grâce à une programmation de concerts plus
proches de chez nous, ces concerts
sont comme les marqueurs de nos Quatre Saisons !
Ce fut le cas de l’année passée ! notre saison
Galliano, commencée à Eysines avec Sylvain
Luc, où nous vîmes la Vie en rose dans la froidure d’une fin d’hiver
s’éternisant, et puis exceptionnellement au début du
printemps, dans le pays de Notre Océan, à Biarritz, avec l’orchestre symphonique
Confluences… puis à la fin de
l’été, dans nos Landes, à Seignosse,
avec le Philip Catherine Quartet,
puis à l’automne, àTulle pour un Solo de Nuit de Nacre somptueux,
puis à Noël, dans notre ville- même
de Pau ! (merci à Fayçal Karoui ) deux Concerts du Nouvel An, et
enfin au début du printemps, à Orthez ,
si près ! comme pour boucler la boucle , une nouvelle Vie en Rose !
Entre les concerts, leurs avants leurs après, les
quelques mots échangés à la fin, des rencontres inattendues et précieuses, comme
à Tulle, à l’hôtel où nous nous trouvions logés , ou à Pau dans la salle du
Zénith avec Gisèle, le timide
rendez-vous pris pour une date prochaine, les CD signés , et qu’on va écouter à
« Oreille que veux-tu »et qui appelleront en réseau d’autres écoutes d’autres musiciens … nous en
retirions une sorte de douce familiarité presque amicale.
Comme aurait pu l’appeler comme l’appelait Ken Loach dans son film pour moi culte avec
Canto !!! une familiarité de « Looking
for… »
…Et puis ce printemps, voire cet été, voilà que RG s’échappe vers des ailleurs lointains,
La Russie , la Suède, la Norvège , l’Allemagne, la Suisse ou la Chine…ou en France..,
dans quelques hauts lieux de la musique , ou tout simplement des lieux dont la
distance croît en même temps que notre âge !!!!! Et l’espoir du
rendez-vous suivant, «est-il déjà plus loin que L’Inde et que la
Chine ? »Gallianooutai ?
Nous laissant quelque peu frustrés !
Mais voilà
qu’en Mars , puis en Mai, sa
présence vient se manifester, à nouveau familière
et multiple :
Dans les bacs des disquaires : deux CD !
Le Mare Nostrum 2, la deuxième Création
avec Jan Lundgren et Paolo Fresu, et que dire qui ne soit pas de l’ordre des
« ravis de la crèche »devant la sortie de cette merveille ?
Sinon l’écouter et l’écouter encore….
Et presque aussitôt , sa venue d’avance annoncée, et si j’ose dire orchestrée
de main de professionnel, le « Mozart » de Galliano
avec Bernard Cervera, Stéphane Hénoch, Jean Paul Minali-Bella, Raphaël Perraud, Sylvain Le Provost.
Que dire
d’autre que du subjectif que j’assume, à l’écoute de cette
interprétation Galliano, dont la
limpidité simplissime découle à l’évidence de la longue maturation, du subtil
dépouillement d’un projet qui lui tenait au cœur ?
Je dirai simplement ici que j’aime le choix sans
complexe des « tubes » qui ont marqué notre connaissance de Mozart, La marche turque , que j’ai jouée (mal)
que ma Charlotte joue(bien),La petite
musique de nuit que j’ai écoutée (beaucoup), Le quatuor pour flûte et cordes que je connaissais en fait sans le
savoir et que j’ai l’impression de
découvrir, une œuvre que je ne connais pas, le
laudate Dominum auquel le bandonéon contribue à conférer cette gravité
tragique que Piazzolla m’inspire toujours…
Et puis, la merveille des merveilles ! l’adagio du concerto pour clarinette
mais remarquablement et respectueusement inséré dans le contexte de l’œuvre
intégrale…auquel l’accordéon permet de restituer un peu des graves de ce
« cor de basset » originel !
De quoi nous
distraire un temps de la frustration d’absence d’écoutes en live .. ?
De laquelle frustration, tâche aussi de nous distraire notre Feu-
follet Musicien , qui nous dit presque quotidiennement, « Bonjour à
tous ! » et « Retrouvez-moi »
et même « Retrouvez-moi en direct ! »
« Retrouvez-moi »…à 13h, « retrouvez-moi »
dans 10mn en direct, dans l’émission « la grande Table de France Culture ,
« retrouvez-moi » ce soir en direct sur France Musique , ou à
22h 30-minuit ! Classic club, Vous avez dit classique ?, top de
l’album classique !
Il court, il court
sur les ondes …
et à la Fnac il donne un showcase dont la vidéo,
d’abord promise, ensuite donnée par extraits…
s’avère remarquable dans sa totalité et nous permet de connaître en
direct Bertrand Cervera !
et il obtient le n°1 du top de l’album
classique !
et son trailer de Mozart nous raconte l’histoire de
son Mozart !
En dépit de l’absence, trop de présences ?
Non Non Non !!! car autant dans son discours que
dans ses variations, Galliano a
l’art de reprendre le récit tout en le transformant …
Nulle trace dans ces interviews, nul emploi de ces « éléments
de langage », préfabriqués, que l’on
sort systématiquement et mécaniquement
de son répertoire pour la promotion d’une oeuvre…
Chaque
entretien est un peu différent de ton et de contenu.
Et, on ne
s’en lasse pas car c’est histoire de son
Mozart et en filigrane , c’est son
histoire de musicien qui transparait par flashes avec naturel et simplicité..Une
réflexion à bâtons rompus à l’occasion
de ses propres rencontres, sur la Musique et son écoute…
…Mozart, le
choix des « Tubes », assumé, car il dit choisir comme un simple mélomane et c’est pour mieux jouer pour
eux ,cette épithète de mélomanes qu’il
reprend et revendique à plusieurs reprises me conviendrait bien si j’osais, parce qu’elle
parle de goût passionné pour la musique ,et s’oppose a celle de spécialiste, mais
elle implique encore pour moi trop de savoirs, suggère encore trop de connaissances ,et en
gardant la passion, je lui préfèrerais le joli terme d’ « écouteuse »,
au masculin impossible ! ou celui d’ « amateur » au féminin esthétiquement impossible !
… Des amitiés musicales, Toots Tielemans, Bill
Evans, Eddie Louis, Nougaro , Barbara, et les goûts si divers , « divagateurs »,
mais toujours passionnés et riches d’une subtile appréciation musicale
…
…Les compagnons de musique, Paolo Fresu, Jan
Lundgren, Henri Demarquette que nous avons appris à connaître grâce à lui.
…Le projet « classique » qui ne renie ni
le jazz, ni la chanson, mais qui se réalise « à 65 ans –il le redit souvent -»,
enfin réalisé, le rappel d’une sorte de timidité ou d’humilité à aborder Mozart
« apparemment facile, mais délicat, » trois ans de gestation pour cet album…
…Son amour physique pour son Victoria, sa sonorité
, son ergonomie , sa familiarité « sensitive » ou « sensuelle »l…
Mais qu’on ne s’y trompe pas, sa culture musicale,
son savoir raffiné sont ceux d’un grand
musicien..nous le ressentons avec évidence et timidité, non -musiciens que nous
sommes … et au passage, nous apprenons…
… La place dévolue à l’accordéon dans
l’interprétation de la partition, comme il l’aime, une seule note à la fois, comme un chanteur*
…Le refus de l’idée d’ « arrangement »
le souci de jouer la partition, en se contentant de distribuer les parties
instrumentales
… Ou
l’existence du cor de basset et pour lequel
la partition originale était écrite et que l’accordéon de Richard
interprète si bien…
Mais il faut l’avouer de toutes ces émissions que
nous avons écoutées, c’est celle d’Elsa Boublil que j’ai préférée…pour sa
qualité certes, l’enthousiasme et la précision de sa présentation, mais peut-être aussi pour ces deux confidences de
RG, qui nous touchent particulièrement :
L’épisode de l’enregistrement de Gisèle
avec Toots Thielemans , « J’étais en retard on s’était
accroché avec Gisèle, mon épouse, mon épouse depuis presque quarante ans… avec laquelle d’ailleurs
depuis quarante ans tous les jours on s’accroche » il le dit avec du
sourire et de l’amour dans la voix..et la mention affectueuse de Lili, «
magnifique » et des enfants , « le plus important dans la vie avec la
musique, c’est la même chose… » « Ce sont nos recours… »
Bon ! trêve de frustration, nous en avons profité avec Michel « mon
époux depuis plus de 50 ans !»pour réécouter bien sûr Laurita et Gisèle
!!!
Et pour refaire un tour dans le passé de Richard et redécouvrir une
merveille, son duo avec Jean-Charles Capon….Blues
sur Seine,
et en particulier un morceau que j’adore, et qu’on ne lui entend plus interpréter Laura et Astor …
et en particulier un morceau que j’adore, et qu’on ne lui entend plus interpréter Laura et Astor …
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