Quand Alain Pennec raconte…les bistrots imaginaires …
Comme je l’ai déjà dit, mes curiosités
actuelles de direct me portent davantage vers les instrumentaux , que vers des textes mis en spectacle... Les textes ,
sauf peut-être la poésie, demeurant pour moi essentiellement de l’ordre d’une
lecture intimement silencieuse…
De
surcroît, je ne suis pas spécialement attirée par la musique «
traditionnelle », même si
l’entreprise de recréation de ces musiques de pays , m’intéresse parfois
quand elle en fait une « new » musique, enracinée dans la tradition
culturelle, mais novatrice...
Et s’il
est vrai que nous aimons beaucoup de musiciens d’accordéon diatonique, le grand Marc Perrone dans ses petites chansons urbaines, qui chantent la vie de la
banlieue avec des airs d’Italie emportés par le vent jusqu’à la Courneuve...
..François Heim et Bruno le Tron pour des
musiques issues de la tradition balkanique mais si fondamentalement personnelles dans l’expression de la déprime
ou l’amour,
...Didier Laloy enlaçant la belle tonalité de son diato au superbe son du chromatique de Tuur Florizoone
...Didier Laloy enlaçant la belle tonalité de son diato au superbe son du chromatique de Tuur Florizoone
..et Stéphane Délicq dont on pleure à jamais les mélodies dansantes aussi
complexes qu’ harmonieuses…
...il est vrai aussi que l’acidité des certaines musiques « trad » et leur chant répétitif ne nous séduisent guère…
...il est vrai aussi que l’acidité des certaines musiques « trad » et leur chant répétitif ne nous séduisent guère…
Nous
attendions donc Alain Pennec avec une certaine curiosité, d’autant que son spectacle promettait une mise en scène spectaculaire, masque et
marottes en papier mâché (Ouest France !!!), et du texte raconté…
Ce
sont bien sans doute des histoires qui couraient dans le temps en ce pays breton, des personnages hauts en
couleur comme on en rencontre (ou pas !) dans les « cafés de
pays » Julie la Rousse, Mado de Madagascar … de ce fantastique populaire
qui fait intervenir au détour de la vie
quotidienne un soir de tristesse, de compagnonnage ou d’ivresse, le Diable et
ses Diablotins.
Je
pense à une auteur de romans policiers dont je raffole, Fred Vargas, et à l’utilisation poétique et dramatique qu’elle
fait dans ses romans de ces récits fantastiques du fonds populaire :
« Dans les bois éternels »
Dans
le cas d’Alain Pennec aussi, ces récits sont en
grande partie, si je peux en juger, le
produit d’une vraie invention personnelle.
Un surréalisme bon enfant, mêlé d’humour, de tendresse pour ses personnages
créés ou réinventés, recrée ce pays à la
fois réel et imaginaire, un joli monde » d’art naïf »…
Accordéon
et flûte relèvent pour moi de ces mêmes filiations de la musique populaire
« de pays », des rythmes de
danse aux pas sautillants plus que glissés, et
des mélodies souriantes et entraînantes en majeur, alternant avec des
airs qui chantent en mineur ce chant de l’homme « toujours triste même
quand il exprime le bonheur » (Chateaubriand)
Parfois issus du collectage d’airs de la tradition,
parfois créés par Alain Pennec tous portent
la marque de sa fantaisie et de sa
créativité …
Comme d’ailleurs le beau son de son diato, parfois acide, sautillant, rustique et simple, comme souvent pour « ces airs
de Pays » et de danse , parfois plus plein, plus chaud, d’une rondeur mélodique
et presque déchirante de mélancolie jolie…
Sur
la sombre et vaste scène de la Cascade, ces
marottes en papier mâché« Ouest France », violemment
colorées, vivent, par le récit et la
musique de leur créateur cornu, une vie saisissante, poétique et drôle…
On peut l'écouter sur youtube:
http://youtu.be/Cjk9kgxEesc
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