mercredi 31 octobre 2012

Vieillir : Sympas les Toulousains…métropolis ?



 Mardi dernier, ce fut une journée un peu folle …
Le projet du soir, c’était d’aller écouter nos amis Pulcinella …
Mais depuis la veille, notre Charlotte  était malade : le soir, à notre arrivée,  elle  nous avait accueillis, les yeux et le visage gonflés, le nez « patate » , la voix embarrassée …
Rien de grave sans doute, mais une méchante et incessante toux, qui l’empêchait de dormir !  bien sûr elle profita de notre présence pour rester un peu sommeiller entre deux quintes, traîner sur le canapé, regarder des "navets"  à la télé, se moucher ad libitum et bruyamment …et travailler ! pour rattraper les cours manqués…demandant pour ce faire  et pour une fois l’aide d’une présence grand-maternelle!!! Et même s'offrir une petite régression de jeu "comme avant" (avant d'être  une grande adolescente"), le jeu de la crèche des doudous...
Camille en revanche était  partie à l’école bien plus tôt que d’habitude  : c’était un grand jour de Sortie –Préhistoire, avec visite d’une grotte et d’ateliers ad hoc. Le car partait tôt le matin , elle aime être bien à l’heure(elle aussi) , son Papou Michel l’avait  accompagnée, bien à l’heure inutile de le préciser . On avait fait « la gamelle »  hum ! non !, les sandwiches tout frais vers 7 heures ! Elle devait rentrer à 5 heures et demie mais l’autobus était tombé en panne et dut rouler par petites étapes  …on se succéda à l’attendre…Michel avec une autre mère amie, et moi…
Car nous étions seuls pour cette journée à bord de la maison familiale .
Notre  Nadja envolée vers cinq heures du matin pour une journée de travail à Paris, son Sébastien parti vers 7 heures moins le quart  pour ses cours à Castelnaudary…
Seuls avec une gestion quelque peu improvisée des repas et des nombreux goûters, des courses minimales, des réconforts alimentaires ou affectueux…
Puis vers 19 heures , vers 19 heures parce que nous aussi nous aimons être à l’avance, surtout pour les concerts..Nous aimons marcher un peu pour y aller, prendre le métro quand c’est possible. Trouver un bistrot pour boire un porto ou manger des tapas , attendre le moment où se forme la file d’attente pour nous imprégner de lieux du contexte, rencontrer parfois les musiciens et nous offrir ainsi le luxe d’ un bref échange avec eux,  plus ou moins familier, mais toujours précieux..
Puis vers 19 heures  donc, repas du soir prêt, attendant au chaud au bord de la plaque de cuisson, les filles réunies à discuter devant la télé, je m’enfermais dans la salle de bain  pour me préparer à sortir …
Ô miroir dis-moi !
Ô miroir de Faust !!!
C’était un vrai désastre de cheveux aplatis, de cernes sous les yeux, de traits tirés, « de teint de papier mâché »…
Branle-bas de sèche-cheveux, de crèmes, de blush, de crayons khôls, de rouge à lèvres et à joues…
A la fin, à me regarder sans les lunettes, je ne me trouvais pas si mal… pour partir avec Michel d’un pas guilleret, vers le métro qui nous conduisait  à St Cyprien.
Heures de pointe, changement de ligne, chaleur humaine, lumière…
Et voilà qu’à peine on se glisse tous deux au plus épais de la foule, dans la première voiture de la rame, qu’un jeune homme, non plutôt un homme jeune, ou un homme plutôt jeune, et souriant, se lève vivement  pour me laisser sa place. Je proteste, je souris, mais je finis par accepter, gênée, la place offerte. A peine assise, bien  en face de moi, je vois le petit panneau  incitant les voyageurs à laisser leur place « aux handicapés, aux adultes accompagnant des enfants de moins de 4 ans et aux personnes âgées de …plus de 65 ans !!! » Nos regards se croisent, Michel vient de lire aussi le même panneau, nous sourions…
Mais…
En fait, on a beau le savoir, qu’on n’est pas jeune, on n’écoute pas toujours le miroir, on ne se sent pas spécialement différent dans son for intérieur, dans sa perception du monde et de la vie  de la jeune femme qu’on était … et puis surviennent, inattendus, comme un petit pincement au cœur,  pour nous rappeler  à la réalité, ces gestes courtois  et attentionnés ….
En riant, (mais ! )… nous  sommes partis d’un pas allègre et enthousiaste, vers notre concert, qui fut un très délicieux concert…après avoir bu un Martini, un apéritif que je n’avais pas bu depuis des décennies, choix vintage et spontané, au bar de Stade Toulousain, rempli de gens assez éclectiques, bruyants et chaleureux …
Oui ! un très délicieux concert !

Et  vous savez quoi, au retour, à peine entrai-je dans la première rame du métro, qu’un jeune homme, ou plutôt ……….etc…etc…  !!!!
C’était ma journée !!!
 Avec un « smiley » goguenard de Michel : « Sympas, les Toulousains, métropolis!"

PS : Confidence : le vendredi matin suivant, Nadja et moi,  nous nous sommes offert(ou plutôt Michel nous a offert en se chargeant du ramassage scolaire des enfants) une petite escapade de courses en ville….Eh bien ! Personne, personne,  ne m’a proposé de place assise !
Nadja, à son tour goguenarde, m’a dit :
 «  En fait, tu vois, c’est parce l’autre jour tu étais  avec Papounet ! »

T’as qu’à croire, ma Françou!


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