Lundi jour de pluie sur la
mer…L’occasion d’aller se balader dans un autre microcosme …
Nadja charlotte et moi sommes
donc allées voir
Les saveurs du palais.
J’aime bien Catherine Frot pour
l’ambiguité qu’elle sait donner à ses personnages, Jean d’Ormesson ?pas
vraiment , mais dans un nouvel emploi peut-être ? et surtout un joli titre
anodin…
Et encore mieux, en partage, la
compagnie de Charlotte et Nadja… !!!
Au début du film, j’ai redouté de
croiser les ombres de Masterchef et des Diners presque parfaits ou de la
cuisine de Julie et des discours de Babette (C’est à vous)
J’ai déjà rouspété quelque part sur
l’omniprésence culinaire à la TV ,
sous sa forme pour moi détestable, de sophistication des ingrédients avec
règles du jeu façon concours…de surcroît à des heures où l’on doit quitter les
délices de l’écriture, la lecture, la musique ou autres divertissements , pour
se consacrer à la tâche quotidienne et traditionnellement
mulièbre (mais je dois l’avouer pas forcément chez nous) de
« boutiquer » le petit en-cas du soir !
Donc au début, il me semblait retrouver la même recherche
d’ingrédients plus ou moins précieux pour composer des saveurs quelque peu inédites, quoique
se disant inspirées de « la cuisine de Mémé »…
Puis je me suis laissée prendre
au charme de Catherine Frot, ce contraste piquant et porteur de complexité, entre
un visage plein et une poitrine ronde de « bonne fille » et une silhouette sexy, élégante et mince, quoique « bien
roulée », belles jambes sur talons
aiguilles en cuisine, et ailleurs !
A la poésie du Verbe accompagnant de la voix la création
des plats , à tout ce qu’évoquent les mots et les images de cette cuisine , de
terroir, de province, d’un mélange de
saveurs rêvées ou reconstruites à partir de
souvenirs d’enfance …
Aux images de certains produits
au pouvoir proustien, les cèpes à petite
tête noire et ferme, les seuls que ma
mère achetait, les truffes qu’on hume et
caresse, dont on rêvait, mais qu’on achetait rarement.. à l’unité!!!
A la magie du discours littéraire
du livre précieux accompagnant en
contrepoint la recréation de plats comme objets d’art qui surprennent pour ravir
…
Puis chemin faisant le charme a
pris le petit goût amer d’un délice qui se
gâte …Maladie du Président, jalousie de la cuisine officielle, tensions et
rivalités des hommes du palais …
Et j’ai ressenti la malaise que je ressens devant l’image récurrente que les films et la
littérature nous offrent du pouvoir…
L’Ecole du pouvoir
L'exercice de l'Etat
Après un certain temps d’espoir, de projet, de construction qui nous attachent et à laquelle on croit, pour un avenir meilleur , la fêlure, l’abandon, voire la trahison, le renoncement, bref , l’eau minérale et la viande sans sauce……
Vision aussi pessimiste en ce 21ème
siècle que pouvait l’être celle de Pascal, du christianisme sombre du 17ème
, de la malédiction de l’humaine faiblesse impuissante à créer un monde
meilleur…
Les Illusions perdues du Pouvoir …
De quoi décourager d’y croire ….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire