mercredi 29 juin 2011

Le trio Elbasan au festival Convivencia

Donc, comme vous en lirez le récit dans le blog de Michel, nous avons assisté au concert de Christian Toucas, Héloïse Lefebvre, et Thierry Vaillot , trio Elbasan , lors du festival Convivencia à l’écluse de Vic….
Les commentaires autant que les photos restituent à mon sens très bien nos impressions et méritent un détour lecture…

J’y ajouterai simplement une pincée d’impressions personnelles, mon grain de sel en somme…
Que j’ai aimé vraiment Héloïse Lefebvre : son jeu virtuose, tzigane, brillant…mais aussi personnel, avec des rondeurs mélodiques, en somme des « méandres », délicieux…. Belle au violon de surcroît, lumineuse et fine….

Thierry Vaillot est comme le fil textuel du « voyage Elbasan », compositeur des morceaux qu’il offre aux improvisations de ses comparses, un subtil mélange d’emprunts de thèmes et de rythmes, recueillis dans leurs pérégrinations musicales et intégrés à leur création originale.
Il en assure la partition de guitare, tzigane ou flamenca, personnelle en tout cas, rythmée, puissante …obsédante parfois comme claquettes ou comme cigales : « L’insecte net gratte la sécheresse. » (Paul Valéry, Le cimetière marin)

Christian Toucas, échappées mélodieuses au « Victoria », transformé parfois en cajon, pour des rythmes tziganes ou Gnawas ? Saisissantes mélopées un peu scat jazzy, un peu Marrakchies , ou indiennes ?…Un son toujours beau dans sa diversité…

Et une sorte d’accord fusionnel remarquable des trois instruments pour une musique pleine d’énergie, allègre, d’une originalité nourrie d’emprunts, d’une sonorité puissante sans stridences et belle sans fadeur ….



Une rencontre musicale doublée d’un moment personnel, attablés ensemble sur des bancs de bois pour partager un souper rustique à l’ombre des platanes du canal du Midi.
Très chaleureux échanges de « touts et de riens » pendant lequel je m’interroge une fois encore, sur ce que peut être leur vie de musiciens, les liens qu’ils ont avec leurs proches… Comment leurs proches vivent leur dévorante passion pour la musique… ? Leur propre relation avec leur public : leurs attentes, leur représentation de qui sont ceux qui les écoutent… ? Comment se fait-il que Christian rencontré trois ou quatre fois se souvienne de nous (ce qui nous émeut !)?
Ils sont là, bien en avance, aimables, un peu ailleurs, sans doute déjà dans la musique à jouer… (Est-ce comme quand je repassais dans ma tête lors de mes trajets, la teneur de mes interventions ???)
Comment ont-ils voyagé ce soir ? Et en général, quel fil d’Ariane mystérieux les guide des pays en pays ? Ces pays qu’ils traversent comme gens de voyage, que sont-ils pour eux, sinon de la musique qu’il cueilleront pour alimenter la leur, qu’ ils sont soucieux de nous faire partager, et plus soucieux encore peut-être de savoir si nous l’avons effectivement partagée…
Quand ils arrivent en scène, je note encore, comme dans tous les concerts, leur métamorphose vestimentaire, sans doute nécessaire à leur entrée dans l’univers du concert, à leur rôle de troubadours baladins ….

Et tout en écoutant le concert, et réécoutant ensuite encore et encore leur CD, intriguée, je rêve encore une fois d’écrire le roman des biographies des musiciens que j’aime, comme Théophile Gautier racontant le périple du Capitaine Fracasse !!!






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