mercredi 5 janvier 2011

Galliano en concert à l'Odéon

De certains regards


Lorsqu’est sorti ce DVD du concert de R.G à l’Odéon, on a hésité à l’acheter.

Bien sûr on avait rêvé d’y aller. J’aime aller à Paris, et découvrir l’Odéon comme on a découvert grâce à Richard, le New Morning et la Salle Gaveau, et le Petit Journal, en profiter pour se balader au Louvre comme on s’est baladé à la fondation Cartier Bresson et au Musée d’Art Moderne , nous en rêvions mais …

Et puis on avait déjà le disque audio, et ce fameux concert « From Bach to Piazzolla » on l’avait vu deux fois, une fois à Toulouse avec notre Charlotte, et à St Martin du Crau…
-Mais celui-là c’était la Première, en un lieu prestigieux…
-Et puis un concert n’est jamais ni tout à fait le même ni tout à fait un autre…
-On a tous les disques ( sauf « le polonais » Tango live for ever, c’est déjà râlant !!!)
Il faut l’acheter il manquerait à l’ensemble

On l’a donc acheté et après quelques avatars de passage sur l’ordi, regardé et regardé comme on fait de tous ceux qui nous attachent.
Et il nous a « attachés »…

Je ne redirai pas la qualité de la prise de vue que Michel a si bien à mon sens analysée en détailsEt qui mérite d'être LU


J’ajouterai simplement mon point de vue très subjectif le plaisir que j’y ai trouvé ;

Retrouver la formation « au complet » avec J.M. Phillips au premier violon et R. Pidoux au violoncelle. J’aime beaucoup S.Surel… : en particulier j’ai aimé le retrouver dans Tangaria à laquelle il donne une coloration moins passionnée et méridionale que R.Cardénas, mais mélodieuse, en légèreté et en finesse ; j’ai découvert avec bonheur par Soledad , « Escales » une pièce qu’il a écrite…..Mais j’aime aussi quand Jean Marc Phillips tient le premier violon et que de surcroît la vidéo restitue la tension de son regard clair et de son jeu…

Savoir enfin grâce au sous -titrage quelle est la pièce de Bach qui précède la Badinerie dans le medley
presque final que nous avons entendu à Toulouse et à ST Martin …

Goûter comme photographies quelques cadrages très réussis :
Les trois violons penchés à « l’unisson » sur leur partitions et semblant jouer du même geste…
La posture de R.G, « embrassant » son accordéon, penché sur lui comme mère à l’enfant…

« Voir » le rythme de la musique par les mouvements des corps, voir les pizzicati si délicats du concerto pour clavecin…

Percevoir de façon si rapprochée qu’elle en est presque indiscrète les émotions des musiciens, de la tension initiale aux échanges furtifs de regards, et au soulagement progressif jusqu’aux premiers sourires, de Galliano à J .M. Phillips, de S.Logerot à R. Pidoux, finalement de Galliano au public puis à chacun de ses musiciens…

Mais, l’avouerai-je, entre tous les regards, ceux qui m’ont le plus émue ce sont des regards saisis dans le public, en particulier ceux d’un trio émouvant parce que je nous identifie à eux, ceux d’un couple et de la petite fille entre eux, sans doute la leur, trois regards fascinés, la femme penchée épaule contre épaule vers la fillette, pendant la Badinerie, et mêmes regards quasiment subjugués, bouche bée tous trois, pendant Libertango…

Et bien sûr je pense à ce même concert partagé à Toulouse avec notre Charlotte, ma Charlotte qui d’émotion laisse glisser sa tête sur mon épaule pendant le largo du concerto pour hautbois et violon. C’est le même partage de la même musique entre ces gens inconnus et leur petite fille, le même partage de la même émotion, et j’ai l’impression de partager cette émotion et cette musique avec ces gens que je ne connais pas …de partager à six mois et 800 km de distance les mêmes instants magiques…




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